Il est un petit jeu auquel certains scientifiques aiment à s’adonner : celui des anagrammes. Manière sans doute de réconcilier leur goût des énigmes et leur amour des lettres. Depuis quelques semaines, une question court les labos : quelle est l’anagramme de « chauve-souris » ? La réponse n’est pas évidente, mais tout à fait d’actualité : « souche à virus ».
Tout le monde le sait désormais : le terrible SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de la pandémie de Covid-19, est le descendant d’un virus de chauve-souris. En est-il directement issu ? Est-il son pur rejeton, passé tel quel d’une espèce à l’autre, un petit-petit-petit… enfant né de transformations successives chez le mammifère volant puis chez l’humain, ou un cousin éloigné, issu de recombinaisons virales chez un hôte intermédiaire ?
Les virologues du monde entier en débattent, analyses génétiques à l’appui. La découverte, chez le pangolin, d’un coronavirus présentant une similarité particulière avec SARS-CoV-2 sur une partie essentielle de son génome – celle correspondant au site de liaison sur les récepteurs des cellules pulmonaires humaines – a mis le désormais célèbre fourmilier écailleux sur le devant de la scène.
Beaucoup d’inconnues
Mais d’autres écartent vigoureusement cette hypothèse. « Le virus connu le plus proche du SARS-CoV-2 reste, et de très loin, le coronavirus RaT-G13 retrouvé chez des chauves-souris rhinolophes du Yunnan [sud-ouest de la Chine], c’est à ce jour son plus proche cousin, indique ainsi Maciej Boni, biologiste à l’université d’Etat de Pennsylvanie, coauteur d’une récente recherche sur l’origine du virus humain. Plus de 96 % de bases communes. D’après nos analyses, ces deux virus ont divergé il y a quarante à soixante-dix ans. On sait aussi qu’un premier humain a été infecté a priori en novembre 2019. Ce qui s’est passé entre-temps, nous l’ignorons. »
Beaucoup d’inconnues, donc. Mais la quasi-certitude qu’au départ figurent les chauves-souris. Comme pour l’épidémie de SRAS, en 2003, ou celle du coronavirus MERS, en 2012. Mais aussi la fièvre hémorragique Ebola, et ses 11 000 morts, en 2014-2015, ou le virus de Marburg, qui a tué plusieurs centaines de personnes, entre 1998 et 2000, en République démocratique du Congo, et en 2004-2005, en Angola. Ou encore les poussées mortelles du virus Nipah, en Malaisie, à Singapour et au Bangladesh, dans les années 1990 et 2000, ou de virus Hendra, à la même époque, en Australie.
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