
La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu, samedi 2 mai, son avis sur l’usage des tests sérologiques dans la gestion de la pandémie de Covid-19. Pratiqués sur un échantillon sanguin, ces tests diffèrent des tests virologiques qui détectent la présence du virus lui-même, généralement après un prélèvement dans le nasopharynx : ils permettent de savoir si un individu a déjà été en contact avec le virus. Et ce, en théorie au moins, qu’il ait développé des symptômes particuliers ou non.
Sans surprise, la HAS recommande la prudence dans l’utilisation de ces tests : ils ne permettront pas de délivrer un certificat d’immunité aux personnes ayant déjà rencontré le SARS-CoV-2. L’autorité recommande en revanche d’utiliser ces tests pour confirmer un diagnostic incertain, voire pour dépister des personnes sans symptômes travaillant dans certains contextes (milieux confinés, établissements de soins, etc.). « Ils seront précieux, précise Dominique Le Guludec, présidente de la HAS, à des fins de recherche épidémiologique, pour mieux connaître la progression de la maladie sur le territoire. »
« Il y a encore de nombreuses inconnues sur la réponse immunitaire de l’organisme à ce virus qui n’a que 4-5 mois. Si on sait bien repérer une réponse immunitaire à ce virus, on ne sait pas encore de façon suffisamment fiable quelle protection cette réponse confère aux gens qui ont contracté le virus, ajoute Mme Le Guludec. C’est ce qui nous a amenés à exclure un dépistage en population générale. Aucun test sérologique n’est aujourd’hui capable de délivrer le passeport immunitaire dont tout le monde aimerait disposer pour le déconfinement. »
Une recommandation provisoire
Les premiers usages validés par la HAS est le diagnostic de rattrapage ou de confirmation pour les personnes ayant manifesté des symptômes, mais qui n’ont pas subi de test virologique ou dont celui-ci s’est révélé négatif — le taux de « faux négatifs » est relativement élevé, de l’ordre de 30 %.
Dans certains cas spécifiques, la HAS recommande l’usage de tests sérologiques chez des personnes n’ayant manifesté aucun symptôme. C’est le cas pour le personnel soignant ou les personnes employées dans des structures d’hébergement collectif — Ehpad, internats, prisons, casernes etc. Et ce, afin de pouvoir identifier les individus ayant été en contact avec les intéressés qui se révéleraient avoir été porteurs du virus.
Ces recommandations, a insisté Mme Le Guludec, sont provisoires et « évolueront au fil de l’eau », en fonction des travaux de recherche publiés quotidiennement sur le Covid-19. La question cruciale, celle du lien entre concentration et nature des anticorps, d’une part, et immunité éventuelle d’autre part — ainsi que sa durée — est en effet au centre d’une intense activité scientifique.
Quant à la mise en œuvre effective des recommandations de la HAS, elle doit attendre la décision du ministère de la santé sur la prise en charge de ces tests, dont plusieurs sont actuellement en cours d’homologation par les centres nationaux de références.
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