Des chercheurs toulousains proposent de mieux doser le « bon » cholestérol. Certaines particules du HDL-cholestérol pourraient avoir un effet protecteur cardio-vasculaire. Elles pourraient également jouer un rôle anti-inflammatoire dans les infections de type Covid-19.
Dans le cholestérol, entre le « bon » (HDL) et le « mauvais » (LDL) votre cœur balance. Ainsi, lorsque le taux de LDL est trop élevé, le risque de maladies cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, artérite des membres inférieurs) augmente. Mais pour le « bon » cholestérol, tout n’est pas tranché. Une dose importante de HDL serait-elle protectrice?
Si l’hypothèse est étudiée depuis plusieurs dizaines d’années, des travaux récents ont montré qu’un taux élevé de HDL-cholestérol n’était pas forcément bénéfique chez les patients pour qui la maladie cardiaque avait déjà provoqué une réaction inflammatoire importante qui enlevait aux particules HDL leurs propriétés bénéfiques. Connaître la dose de HDL ne suffit donc pas, il faut analyser ses protéines anti-inflammatoires et leur fonctionnalité.
Une particule protectrice
Des chercheurs toulousains ont planché sur le sujet. L’équipe de Laurent Martinez, directeur de recherche Inserm à l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC) et celle du Pr Jean Ferrières, cardiologue au CHU de Toulouse, chercheur Inserm dans l’unité 1027 d’épidémiologie et d’analyses en santé publique proposent de mieux doser le « bon » cholestérol en utilisant la technique de résonance magnétique nucléaire (RMN). Les résultats viennent d’être publiés dans la revue Scientific Reports, journal du groupe Nature.
L’étude montre, sur 214 patients âgés de 45 à 74 ans, atteints d’une maladie coronaire et suivis pendant 12 ans, qu’un nombre élevé de particules HDL, appelées HDL-P, est un indicateur d’une meilleure survie à long terme, quel que soit le taux de cholestérol transporté par ces particules. « Doser ces particules permet d’entrer dans l’intimité du mécanisme du bon cholestérol. Ce qui compte n’est pas forcément le dosage total du HDL-cholestérol mais la bonne fonctionnalité des particules HDL-P qui captent le cholestérol pour le conduire dans le foie où il sera éliminé. C’est un outil de plus pour évaluer les risques de manière scientifique. », souligne le Pr Jean Ferrières. « Rien qu’en dosant le nombre de particules HDL-P, on obtient un meilleur indicateur de protection face au risque de survenue d’un autre événement coronarien. Il est alors possible d’identifier les patients les plus à risques et d’adapter la thérapie », complète Laurent Martinez, auteur principal et coordinateur de l’étude.
Une étude pour les patients Covid-19
Les particules de cholestérol appelées HDL-P pourraient-elles jouer un rôle protecteur dans les infections comme le SARS-CoV2 ? Les chercheurs toulousains veulent prolonger leur étude sur le dosage de ces particules en croisant leurs données avec celles de patients hospitalisés pendant l’épidémie de coronavirus. « Les HDL-P ayant des propriétés anti-inflammatoires, nous pourrions explorer la relation entre des taux bas de HDL-P et le développement possible des formes les plus graves de Covid-19 », expliquent Laurent Martinez et le Pr Bertrand Perret. « Les particules de HDL-cholestérol sont très complexes et leur action protectrice ne s’arrête pas à leur capacité à éliminer le cholestérol qu’elles captent. Elles ont aussi des propriétés anti-inflammatoires et anti-infectieuses. Les médecins des services de réanimation le constatent : les patients dont le pronostic est le plus fragile possèdent un taux de HDL-cholestérol effondré », glisse le Pr Jean Ferrières.
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