
Tous les indicateurs de la pandémie de Covid-19 sont en baisse. Sur la période du 9 au 15 novembre, les nouveaux cas de contamination confirmés chutent de 40 %, les hospitalisations de 13 % et les admissions en réanimation de 9 % par rapport à la semaine précédente. Les décès semblent eux se stabiliser « pour la première fois depuis plusieurs semaines d'augmentation » avec, sur cette même période, 3 756 victimes de la maladie. L'agence Santé Publique France, qui a publié ces tendances jeudi soir dans son point épidémiologique hebdomadaire, y voit l'effet conjugué des couvre-feux instaurés dans plusieurs agglomérations de l'Hexagone à partir du 17 octobre, puis du reconfinement général à partir du 30.
Ces bonnes nouvelles sont toutefois à prendre avec beaucoup de pincettes. Car si « le pic de la seconde vague a vraisemblablement été franchi », comme le souligne l'agence sanitaire, « les indicateurs restent à des niveaux élevés ». Ainsi, on dénombre en ce moment quelque 32 000 patients hospitalisés suite à une infection au coronavirus. C'est 10 000 de plus que le nombre de lits occupés quand le reconfinement a été décrété.
Les courbes devraient logiquement continuer à baisser dans les prochains jours, comme c'est le cas de manière continue depuis mardi. « A court terme, la lente décrue de la pression sur les services hospitaliers va se poursuivre, estime Mircea Sofonea, épidémiologiste et spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses à l'Université de Montpellier. Par contre, tout l'enjeu des prochains jours va être celui du contrôle de la circulation du virus après le 1er décembre. »
Difficile de descendre en dessous des 5 000 cas par jour
L'épidémiologiste s'inquiète notamment de la très lente évolution à la baisse du niveau du taux de reproduction, appelé « R effectif » et correspondant au nombre de personnes qui, en moyenne, sont infectées à leur tour par un seul porteur du virus. « Même avec un taux sous la barre du 1, autour de 0,8 et 0,9 comme actuellement, on sera à plus de 5 000 nouveaux cas par jour, confinement généralisé ou pas, prévient Mircea Sofonea. Il faut s'attendre à un creux, à la mi-décembre, pour les admissions hospitalières, mais une lente remontée ensuite si on joue avec le feu avec des règles sanitaires moins contraignantes dans les semaines à venir. »
Comme nombre de ses collègues, l'épidémiologiste milite pour un travail d'anticipation plus marqué de la part des autorités de santé pour éviter une troisième vague. « Elles ont ignoré les signaux pourtant forts qui sont apparus dès les mois de juillet et août, regrette Mircea Sofonea. Le reconfinement national a été un aveu d'échec alors que des stratégies d'isolement plus locales ou régionales auraient pu éviter la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui. »
L'épidémiologiste et biostatisticienne Catherine Hill plaide de son côté pour un dépistage massif de l'ensemble de la population, « seule stratégie permettant de contrôler l'épidémie, le confinement ne faisant seulement que de la freiner ».
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