
La Haute Autorité de santé précise la stratégie de vaccination pour 2021, concernant la priorité accordée, ou non, aux personnes atteintes de trisomie 21, handicapées, enceintes ou ayant déjà été infectées par le coronavirus.
Alors que le gouvernement essaie d’accélérer le planning pour lancer la campagne de vaccination anti-Covid dès les premiers jours de 2021, voire la dernière semaine de décembre si tout s’enchaîne à la perfection, il reste quelques modalités à définir. Quelles personnes seront prioritaires pour les premiers vaccins et qui ne le sera pas du tout ? La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations, pour préciser un peu sa stratégie en cinq phases, dévoilée le 30 novembre.
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Trisomie 21, une comorbidité prioritaire
Interrogée sur le cas des personnes atteintes de trisomie 21, la HAS rappelle qu’elles sont particulièrement vulnérables. La trisomie 21 sera donc considérée au même titre que les autres comorbidités du Covid-19 (obésité, diabète, hypertension…), permettant une vaccination plus ou moins prioritaire selon l’âge de la personne.
Pas de coupe-file pour le handicap et la grossesse
La HAS apporte aussi des éclaircissements sur les «personnes en situation de handicap hébergées dans les établissements sociaux et médico-sociaux» : elles ne sont pas prioritaires si elles ne présentent pas de facteur de risque particulier comme un âge avancé ou une comorbidité.
Les femmes enceintes ne sont pas non plus prioritaires, réaffirme la HAS, car elles ne sont pas incluses dans les essais cliniques des vaccins et qu’on manque donc de données sur l’effet d’un vaccin sur la grossesse. De toute façon, «les recommandations nationales étrangères (notamment anglaises) identifiées à ce stade ne recommandent pas la vaccination pendant la grossesse». Cet avis pourra éventuellement être modifié à l’avenir si des études permettent de vérifier qu’il n’y a aucun risque.
Pas de vaccin recommandé aux ex-malades
Et les personnes qui ont déjà attrapé le coronavirus ? Elles sont tout en bas de la liste, juge la HAS. On sait que les ex-malades doivent avoir acquis naturellement une certaine immunité contre le virus, même si sa durée reste incertaine – plusieurs semaines ou mois. On ne compte aujourd’hui qu’une dizaine de cas de réinfections «dûment documentés» par des études scientifiques, rappelle la HAS, ce qui permet de supposer que l’immunité fonctionne efficacement pour la majorité des anciens malades.
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Dans ce contexte, l’institution «estime qu’il n’y a pas lieu de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique» du Covid. On ne leur conseillera pas activement le vaccin, mais elles pourront le demander quand même, «si elles le souhaitent, à l’issue d’une décision partagée avec leur médecin». Pour ces volontaires, il sera «préférable de respecter un délai minimal de trois mois à partir du début des symptômes», même s’il n’y a pas de risque a priori : «Les données dont on dispose montrent qu’il n’y a pas d’effet indésirable grave particulier lorsqu’une personne ayant déjà eu le Covid-19 se fait vacciner.»
Les cinq phases de la vaccination
Pour rappel, voici l’ordre des publics prioritaires quand arriveront en France les premières doses de vaccin :
1. Les 750 000 personnes âgées résidant en Ehpad ou tout autre hébergement collectif et les professionnels qui s’en occupent. Sont ultra-prioritaires les personnels des Ehpad et unités de soins de longue durée, ceux qui sont en contact régulier avec des malades, et qui sont eux-mêmes âgés (plus de 65 ans) ou présentent une comorbidité.
2. Les personnes de plus de 75 ans, puis les personnes de 65 à 74 ans ayant une comorbidité, puis les autres personnes entre 65 et 74 ans. La deuxième phase concerne aussi les professionnels de la santé et du transport sanitaire de plus de 50 ans ou présentant une comorbidité.
3. L’ensemble des personnes plus de 50 ans et celles qui ont moins de 50 ans mais avec une ou plusieurs comorbidités. La troisième phase devrait aussi permettre de finir la vaccination de l’ensemble des professionnels de la santé et du médico-social.
4. Les personnes de moins de 50 ans et sans comorbidité dont l’environnement de travail favorise une infection (contacts avec le public, milieu clos…), et les personnes vulnérables ou précaires (en hôpital psychiatrique, sans domicile fixe, détenus…).
5. Le reste des personnes de plus de 18 ans et sans comorbidité pourront avoir accès au vaccin.
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