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Dépistage massif dans les écoles : à quand les tests salivaires rapides ? - Le Parisien

Un écouvillon dans les narines? « C'est mort, je ne mets plus les pieds au lycée », commente un internaute. « Touchez pas à mon nez », lance une autre, alors que le gouvernement a annoncé un dépistage massif dans les établissements scolaires, à l'aide de tests antigéniques et sur la base du volontariat. Combien, en revanche, accepteraient l'exercice s'il suffisait de cracher dans un tube? Il faut déployer sans tarder les tests salivaires, réclament donc des médecins.

« On ne voit pas trop comment on va faire un million de tests nasopharyngés par mois ( NDLR : l'objectif voulu par le gouvernement ), avec quels soignants? » s'interroge le chercheur en immuno-oncologie Eric Billy, membre du collectif Du Côté de la Science. Beaucoup moins invasifs que les prélèvements nasaux, les tests salivaires seraient davantage acceptés par la population et « permettraient ainsi de reprendre le contrôle sur l'épidémie », juge-t-il.

Le gouvernement suit l'avis de la HAS

Deux types de dépistages par prélèvement salivaire sont actuellement pris en charge par la Sécurité sociale. Les tests analysés par la technique RT-PCR et ceux qui utilisent la méthode RT-Lamp intégré, comme EasyCov. Mais la Haute Autorité de santé ne recommande leur utilisation qu'aux malades symptomatiques, et ce lorsque le prélèvement nasopharyngé est « impossible ou difficilement réalisable ». Une préconisation incompatible avec un dépistage massif.

Le gouvernement, qui suit l'avis de la HAS, « est à l'étude de tous les moyens qui pourraient permettre de dépister le plus efficacement possible, mais on avance en fonction des résultats portés à notre connaissance », rappelle la Direction générale de la santé (DGS).

Le dépistage par prélèvement salivaire n'est donc pas assez fiable ? Faux, rétorque Eric Billy, citant l'exemple d'EasyCov, qui « discrimine les positifs et les négatifs de la même manière que la PCR », affirme-t-il.

Trop de faux positifs pour EasyCov, selon la HAS

Ce test par RT-Lamp intégré, développé à Montpellier par les sociétés Skillcell et Vogo, en coopération avec le CNRS, possède bien des avantages. Son résultat s'obtient en une quarantaine de minutes, contre plusieurs heures pour une analyse par RT-PCR. Il se lit facilement : le test devient jaune s'il est positif, orange s'il est négatif. Son coût, moins élevé que pour un dépistage par PCR, est équivalent à un test antigénique. Enfin, il peut se pratiquer seul et ne réquisitionne donc pas de personnel soignant, contrairement à l'échantillonnage nasal.

Alors qu'il est vendu ailleurs en Europe, notamment en Belgique et en Italie, ainsi qu'en Afrique, la Haute Autorité de santé reste prudente. Pour autoriser complètement un test de détection au SARS-CoV-2, l'institution exige une « sensibilité » minimale supérieure à 80 % -soit la capacité à détecter correctement un cas positif- et une « spécificité » minimale de 99 % -soit la capacité à détecter correctement un cas négatif.

Dans le cas d'EasyCov, la HAS note une sensibilité « satisfaisante », à 84 %, chez les personnes symptomatiques. En revanche, elle estime sa spécificité à 92 %, « en dessous des performances minimales requises ». Il y aurait donc 8 % de faux positifs avec ce test. « La moins bonne spécificité impose de réaliser un contrôle par un test RT-PCR sur prélèvement salivaire en cas de test positif », préconise en conséquence l'institution. Et d'ajouter que « l'absence de données cliniques robustes chez les personnes asymptomatiques ne permet pas de le recommander, à ce stade, dans cette situation ».

Des chiffres différents

L'analyse de l'étude menée par SkillCell donne, elle, une spécificité différente et dans les normes, à « 99,5 % », indique Franck Molina, directeur de recherche en biologie au CNRS, à la tête du laboratoire Sys2Diag qui a développé EasyCov.

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Pourquoi les chiffres de l'étude diffèrent-ils ? Par la référence d'évaluation d'un test. « La HAS a comparé des pommes à des oranges », s'agace Eric Billy. « Si un patient était détecté positif par RT-PCR, quel que soit son prélèvement (nasopharyngé ou salivaire), on l'enregistrait comme positif. Alors que la HAS ne le comptait dans les positifs uniquement si le prélèvement nasopharyngé l'indiquait comme tel », explique Franck Molina.

La Haute Autorité de santé « a donc mis de côté certaines données » et le nombre de patients inclus dans l'étude clinique s'est restreint, affirme le chercheur. « C'est pour cela qu'elle dit ne pas avoir de données suffisantes concernant les asymptomatiques », regrette-t-il.

Un groupe d'experts va se réunir

Mais les recommandations de la HAS ne sont pas figées dans le marbre. « Un groupe de travail va se réunir la semaine prochaine pour analyser les dernières données publiées sur les tests salivaires et actualiser potentiellement les avis précédents », nous indique l'institution.

« On travaille avec la Haute Autorité de santé sur des études complémentaires », ajoute Franck Molina, qui se dit « serein » pour la suite.

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