Les vaccins anti-Covid-19 protègent contre les formes graves de cette maladie, mais ne sont pas aussi efficaces pour prévenir les infections et les transmissions depuis que le variant Delta est majoritaire. Une étude anglaise s'est intéressée aux contaminations et à la dynamique des contaminations au sein du foyer, là où le coronavirus se transmet le plus facilement.
[EN VIDÉO] 5 questions sur le variant Delta Le variant Delta ou variant B.1.617.2, précédemment appelé variant indien, suscite les inquiétudes des autorités sanitaires. En quoi est-il différent ? Doit-il nous inquiéter ?
C'est à la maison, où les gestes barrières et les masques tombent, que le SARS-CoV-2 se propage le plus aisément. La vaccination est un rempart efficace pour diminuer le risque d'être contaminé, mais loin d'être infaillible surtout contre le variant Delta. Une étude anglaise, menée à l'Imperial College de Londres, conclut qu'un schéma vaccinal complet confère une protection très partielle -- mais toujours plus élevée qu'en absence de vaccination -- contre le variant Delta dans le cadre d'une transmission domestique.
« Nos résultats montrent que la vaccination à elle seule n'est pas suffisante pour empêcher les personnes d'être infectées par le variant Delta, et de le propager au-delà, dans les foyers. C'est probablement le cas pour d'autres endroits clos où les gens passent de longues périodes de temps à proximité. Cela se produira de plus en plus à mesure que nous nous dirigeons vers l'hiver », explique Ajit Lalvani, professeur au National Heart & Lung Institute à l'Imperial College de Londres et qui a codirigé cette étude.
Une transmission toujours possible malgré la vaccination
Entre septembre 2020 et septembre 2021, les scientifiques ont suivi 621 participants identifiés par le système de contact tracing mis en place au Royaume-Uni. Les participants à cette étude, globalement jeunes et en bonne santé n'ont déclaré que des formes légères ou asymptomatiques de la Covid-19. Parmi eux, 163 ont été testés positifs pour le SARS-CoV-2 : 71 par le variant Delta, 42 par le variant Alpha et 50 par le variant originel. Parmi les 71 personnes infectées par le variant Delta, 23 ne sont pas vaccinées, 10 partiellement vaccinées et 54 pleinement vaccinées. Ces 71 personnes sont des cas index, c'est-à-dire qu'ils sont considérés comme le point de départ d'une chaîne de contamination. Les scientifiques ont suivi et testé régulièrement les personnes avec lesquelles les cas index ont été en contact au sein de leur foyer ; ce sont les cas contacts. Au total, les 71 cas index ont fréquenté 205 cas contacts, dont 53 ont attrapé le coronavirus.
Parmi les 205 cas contacts, 126 ont un schéma vaccinal complet, 39 sont partiellement vaccinés et 40 sont non-vaccinés. Les scientifiques ont alors croisé le statut vaccinal des cas contacts testés positifs pour le variant Delta : 25 % d'entre eux étaient pleinement vaccinés et 38 % non-vaccinés. Si la vaccination diminue le risque d'être infecté par le variant Delta, les probabilités de l'être restent significatives. À partir de ces données, les scientifiques de l'Imperial College de Londres ont estimé que les vaccins sont efficaces à 34 % pour prévenir l'infection par le variant Delta.
Le pic du cycle viral
Outre le suivi des contaminations au sein des foyers, les scientifiques ont aussi suivi la charge virale chez 133 patients, vaccinés ou non. Tous les jours, la quantité de coronavirus dans leur organisme a été estimée par PCR. Les scientifiques ont observé que le pic viral, le moment où le nombre de virions est plus haut, est de même ampleur chez les vaccinés et les non-vaccinés. Les scientifiques anglais pensent que c'est à cause de ce pic, très intense, que le variant Delta parvient à se transmettre si facilement, même chez les vaccinés. En revanche, la charge virale diminue plus vite chez les personnes vaccinées.
Le travail des scientifiques de l'Imperial College de Londres souligne un fait important : la vaccination seule, surtout face au variant Delta et au début de la saison froide n'est pas suffisante pour endiguer la transmission du SARS-CoV-2. Aérer les espaces clos, la distanciation sociale, le masque ou le lavage des mains sont autant de réflexes qui cassent les chaînes de transmission. De plus, les vaccins restent terriblement efficaces pour remplir leur fonction première : prévenir les formes graves et les hospitalisations.
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