Un variant en chasse à l’autre… mais sans, cette fois-ci, avoir forcément d’impact. BA.2 est un sous-lignage du variant Omicron, il est en quelque sorte le « petit frère » de BA.1, responsable de la très forte cinquième vague en décembre et en janvier. BA.2 représentait près de 30 % des cas positifs quotidiens mi-février, d’après la dernière enquête de séquençage. Il serait aujourd’hui majoritaire mais ne devrait pas entraîner de reprise de l’épidémie, projette l’Institut Pasteur.
Le point encore plus rassurant porte sur le risque de forme grave. BA.1 était nettement moins virulent que le variant Delta, prédominant jusqu’à la mi-décembre. En cas d’infection, différentes études ont montré que le risque d’aller à l’hôpital était entre 50 et 70 % moins élevé. Ce qui a permis de ne pas dépasser cet hiver le pic d’hospitalisations de chacune des vagues précédentes, malgré un pic de cas positifs au moins huit fois supérieur.
Une étude sud-africaine rassurante
Et BA.2 ? Il ne semble pas plus virulent que BA.1. Que ce soit en Afrique du Sud, au Royaume-Uni ou encore au Danemark, où il est déjà majoritaire, les données en vie réelle n’ont montré « aucune différence de gravité » entre les deux sous-lignages, indiquait l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 22 février.
Une étude détaillée a été menée en Afrique du Sud du 5 décembre 2021 à la toute fin du mois de janvier 2022. D’après ces résultats, parus le 19 février sur la plateforme medRxiv (mais pas encore relus par des pairs), le risque d’admission à l’hôpital « ne différait pas » entre les personnes infectées par BA.1 et celles ayant attrapé BA.2. Le risque relatif était de 0,96, avec un intervalle de confiance compris entre 0,85 et 1,09. Si on est en dessous de 1, le risque est moins élevé.
Le constat est le même pour le risque d’être très fortement atteint suite à une hospitalisation (risque relatif de 0,91, intervalle de confiance compris entre 0,68 et 1,22). Ces résultats ont été ajustés en fonction des comorbidités, afin d’éviter les biais. Ils « suggèrent que même si BA.2 peut avoir un avantage concurrentiel sur BA.1, le profil clinique de la maladie reste similaire », indiquent les auteurs, membres de l’Institut national des maladies transmissibles sud-africain.
Le variant « le plus préoccupant pour la santé mondiale » ?
D’après une autre étude, au Royaume-Uni cette fois, BA.2 pourrait même entraîner un risque encore plus faible de forme grave que BA.1. Après ajustement en fonction de l’âge, des précédentes infections, du sexe, ou encore de l’origine ethnique. Le risque relatif d’hospitalisation avec BA.2 était de 0,87 (intervalle de confiance entre 0,75 et 1), d’après le rapport publié par l’agence sanitaire britannique ce vendredi. Reste que ces résultats sont encore préliminaires et basés sur un nombre assez petit de cas, donc « il est possible que ces estimations évoluent » par la suite.
Enfin, notons qu’une étude japonaise, pas encore relue par des pairs, suggère à l’inverse une gravité accrue avec BA.2. Celui-ci pourrait « se diffuser plus rapidement et plus efficacement que BA.1 dans les tissus pulmonaires », indiquent les auteurs, selon lesquels BA.2 pourrait être « le variant le plus préoccupant pour la santé mondiale ». Mais ces travaux ont été menés en laboratoire sur des hamsters, donc ses résultats ne sont pas forcément transposables à l’homme.
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