
Une version optimiste de l'épidémie de Covid-19 dit que les prochains variants seront toujours plus contagieux mais moins sévères. Une théorie que plusieurs scientifiques contredisent en bloc.
Depuis ce lundi 14 mars, la vie a repris son cours. Presque un retour à la normale, levée des restrictions oblige.
Mais alors que l'essentiel des mesures sanitaires est désormais levé, les chiffres relatifs à l'épidémie de Covid-19 - en augmentation pour un 10e jour de suite - sont de nature à inquiéter. Et de nombreux observateurs vont même jusqu'à se demander si les restrictions n'ont pas été abandonnées trop tôt.
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Question clé
Ce lundi, également, une étude cosignée par Peter Markov (du centre commun de recherche de la commission européenne), Aris Katzourakis (Université d'Oxford) et Nikolaos Stilianakis (Université d'Erlangen-Nuremberg), et publiée dans la revue Nature, va dans ce sens.
Pour ces chercheurs, "une question clé est de prédire les paramètres épidémiologiques et cliniques" du Covid-19.
À ce niveau, "la gravité moindre d'Omicron n'est qu'une coïncidence". Explications : "L'idée que les virus évolueront pour être moins virulents pour épargner leurs hôtes est l'un des mythes les plus persistants entourant l'évolution des agents pathogènes". "Les virus évoluent pour maximiser leur transmissibilité et parfois cela peut être corrélé à une virulence plus élevée, par exemple, si des charges virales élevées favorisent la transmission mais augmentent également la gravité. Si tel est le cas, les agents pathogènes peuvent évoluer vers une virulence plus élevée."
Réinfections
Deuxièmement, "une autre croyance commune repose sur un vaccin généralisé ou une immunité induite par l'infection pour garantir des infections bénignes par le SRAS-CoV-2 à l'avenir." Or, "Cette idée, cependant, ignore une caractéristique centrale de la biologie du SRAS-CoV-2 - l'évolution antigénique, c'est-à-dire une modification continue du profil antigénique viral en réponse aux pressions immunitaires de l'hôte. Des taux élevés d'évolution antigénique peuvent entraîner une fuite immunitaire, c'est-à-dire une capacité réduite du système immunitaire à empêcher une réinfection et une maladie potentiellement grave qui s'ensuit. Au niveau de la population, l'évolution et la fuite antigéniques peuvent augmenter le fardeau en augmentant les taux de réinfection et les taux de maladie grave".
Pour les chercheurs, si Omicron est moins virulent et que cela a été "interprété avec enthousiasme comme la fin de la maladie", ce n'est en fait qu'"une heureuse coïncidence". "À mesure que les populations humaines passent à des niveaux élevés d'immunité, le SRAS-CoV-2 devrait optimiser de plus en plus sa transmissibilité (Rt) en affinant sa capacité à réinfecter les individus immunisés, et moins en étant hautement infectieux. Ainsi, les niveaux croissants d'immunité sont susceptibles d'accélérer les taux d'évolution antigénique, augmentant à la fois le risque de réinfection et potentiellement la perspective d'une gravité plus élevée des réinfections. La propagation rapide d'Omicron a été facilitée par son extraordinaire capacité à réinfecter des individus immunisés, illustrant cette stratégie évolutive".
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