
À l’heure où le Covid-19 se fait relativement discret, une autre maladie interpelle les autorités sanitaires en ce mois d’avril. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé vendredi lancer des recherches sur une hépatite d’origine inconnue détectée, pour l’essentiel, chez de jeunes britanniques.
Qui sont les victimes ?
Cette hépatite jamais identifiée par le passé touche principalement les enfants de moins de 10 ans. Jusque-là, rien d’inédit. « Une hépatite sur des enfants peut arriver, ce n’est pas rare, mais il est toujours plus embêtant de voir des enfants touchés par une épidémie », commente le professeur Yazdan Yazdanpanah, spécialiste des pathologies infectieuses, qui rappelle qu’une large part des cas détectés ont été sujets à une hépatite aiguë. Certains cas ont nécessité un transfert dans un service spécialisé dans les maladies du foie. D’autres encore - six, à date - ont dû subir une transplantation.
Combien de cas ont été rapportés ?
Au total, le Royaume-Uni a rapporté 74 cas d’hépatites aiguës à l’Organisation mondiale de la santé, selon un dernier recensement rendu public vendredi. « Parmi les cas confirmés, 49 se trouvent en Angleterre, 13 en Écosse et les autres au Pays de Galles et en Irlande du Nord », détaille l’agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni. Cinq cas confirmés ou possibles ont par ailleurs été signalés en Irlande, et trois en Espagne, selon l’OMS qui s’attend à de nouveaux signalements dans les prochains jours. Aucun décès n’a été recensé.
Aucun cas n’a par ailleurs été détecté en France à date, mais Yazdan Yazdanpanah n’exclut pas que cela se produise. « À partir du moment où ça touche plusieurs zones géographiques, plusieurs pays, c’est envisageable », estime le scientifique, « attentif » à l’émergence de cette maladie.
Quels sont les symptômes ?
La maladie en question se manifeste par des symptômes détectés dans bon nombre d’hépatites. L’agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA) énumère l’essentiel d’entre eux : « une urine foncée, des selles pâles et grises, des démangeaisons cutanées, un jaunissement des yeux et de la peau, des douleurs musculaires et articulaires, une température élevée, une fatigue anormale, une perte d’appétit et des maux de ventre ».
Pourquoi parle-t-on d’une hépatite ?
Une hépatite, littéralement, est une inflammation du foie. « Elle est causée par une inflammation des enzymes hépatiques, c’est-à-dire que des cellules sont tuées au niveau du foie et des marqueurs grimpent, et cela est généralement suivi d’un ictère, plus communément appelé jaunisse », détaille le Professeur Yazdan Yazdanpanah. Il est donc question dans ce cas précis d’une hépatite, au sens où le foie est l’organe principalement touché, mais aucune hépatite virale connue (A à E) n’a été détectée chez les enfants touchés.
Par quoi cette nouvelle maladie pourrait-elle être causée ?
Plusieurs pistes sont à l’étude car une hépatite « peut être virale, médicamenteuse ou encore alimentaire », détaille Yazdan Yazdanpanah. L’OMS a souligné vendredi que le Covid-19 ou encore un adénovirus, en hausse ces dernières semaines au Royaume-Uni, avaient été détectés « dans plusieurs cas » . Néanmoins, leur rôle « n’est pas encore clair », poursuit l’organisation. « Est-ce un hasard que les enfants touchés soient porteur du Covid-19 ? C’est tout à fait possible, estime Yazdan Yazdanpanah. Les études devront le déterminer. » D’autres facteurs non infectieux sont également à l’étude, comme la piste d’une cause alimentaire. Seule certitude, le lien avec le vaccin contre le Covid est écarté, ce dernier n’ayant été administré à aucun des cas confirmés au Royaume-Uni.
Que faire pour s’en prémunir ?
« Il faut suivre les règles élémentaires habituelles, se laver les mains », recommande Yazdan Yazdanpanah. Ces mesures « aident à réduire beaucoup des infections sur lesquelles nous enquêtons », a justifié Meera Chand, de l’Agence britannique de sécurité sanitaire. Celle-ci appelle également les parents à rester attentifs à l’émergence d’éventuels signes chez leurs enfants et, le cas échéant, de contacter un professionnel de santé. Pour l’heure, « aucun autre facteur de risque épidémiologique n’a été identifié à ce jour, notamment des voyages récents à l’international », assure l’OMS, qui « surveille de près la situation » et ne recommande aucune restriction de voyage avec le Royaume-Uni et les autres pays où des cas ont été identifiés.
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