MONKEYPOX. Alors que les cas de variole du singe augmentent en France, la ministre de la Santé s'est montrée favorable à une vaccination des soignants et des cas contacts. Linternaute fait le point.
L'essentiel
- La variole du singe - aussi "Monkeypox" - se propage et inquiète. Elle fait l'objet d'une attention particulière de l'OMS : à ce jour, plus de 100 cas de contamination ont été identifiés à travers près de 20 pays dans le monde. Au Royaume-Uni, en Espagne et au Portugal particulièrement, le virus circule de plus en plus. L'OMS a alerté sur le fait que le virus allait se propager plus activement.
- Sept premiers cas de variole du singe ont été identifiés en France. Le 24 mai, l'agence sanitaire indique que ces contaminations sont liées à "des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes" mais "sans liens directs avec des personnes de retour de zone endémique", à savoir l'Afrique centrale et de l'ouest.
- Le 24 mai, la Haute Autorité de Santé française a dévoilé sa stratégie vaccinale pour lutter contre la propagation du virus dans un communiqué de presse. Cette vaccination concernera les cas confirmés, c'est-à-dire les adultes dont le contact avec une personne infectée est considéré comme à risque. Sur RTL, mercredi 25 mai, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon s'est montrée favorable à une vaccination des soignants et des cas contacts contre la variole du singe.
- La variole du singe est souvent bénigne, mais elle peut provoquer des symptômes sérieux, notamment chez les hommes. Elle est potentiellement mortelle dans les très rares et très grave cas. Il n'existe pas de vaccin.
- Santé Publique France s'est penché sur le virus de la variole du singe et a donné des éléments : "La variole simienne est une maladie qui se transmet des animaux aux hommes. Les cas sont souvent observés à proximité des forêts tropicales humides où se trouvent des animaux porteurs du virus", indique SPF, qui ajoute : "La transmission se fait par contact direct avec le sang, les fluides corporels ou les lésions de la peau ou des muqueuses d'animaux infectés par exemple par une morsure ou une griffure".
- La transmission est constatée "principalement chez des individus qui s’identifient comme homosexuels ou bisexuels ou chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes", a indiqué dimanche l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) à la BBC.
En direct
13:19 - Vers une stratégie de prévention similaire au Covid ?
Face à l'augmentation du nombre de cas de la variole du singe en France, la stratégie du gouvernement pourrait fortement rassembler à celle du Covid. "Des recommandations ont été apportées, pour repérer, détecter, et ensuite isoler", a indiqué la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, sur RTL. Une rencontre avec les autres ministres européens de la Santé est prévue pour évoquer les "stratégies que nous allons adopter", a-t-elle annoncé.
12:46 - La vaccination pourrait concerner les soignants et les cas contacts
La ministre de la Santé, Brigitte Bourguinion, a été interrogée sur RTL, mercredi 25 mai, sur la stratégie vaccinale de la France face à la variole du singe. "Les stocks sont là, nous avons des stocks stratégiques et il s’agira de vaccination ciblée, on ne parle pas de vaccination totale", a-t-elle affirmé. Une vaccination ciblée qui "au-delà des soignants", devrait également concerner les cas contacts, de l'entourage des personnes contaminées. Le sujet de la vaccination avait déjà été évoqué par la Haute Autorité de Santé, qui plaidait pour une vaccination des adultes ayant eu un contact avec les malades.
12:18 - Quel est l'avis des principales agences sanitaires sur la variole du singe ?
Dans sa première évaluation de la situation, lundi 23 mai, l'ECDC avait affirmé que la probabilité de contagion dans la population en général était "très faible" mais qu'elle était en revanche "élevée" chez les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé une situation "atypique" mais a estimé qu'il était toujours possible de "stopper" la propagation du virus.
11:50 - Dans le reste du monde, l'évolution de la variole du singe est stable
Le Canada (15 cas), les États-Unis (9), l'Australie (2), Israël (1) et les Émirats arabes unis (1) sont les six pays non européens avec des cas considérés comme confirmés. Pour rappel, les cas suspects ne sont pas comptabilisés dans le bilan.
11:21 - Quelle est la situation en Europe ?
En dehors des 11 pays d'Afrique où la variole du singe est endémique, trois pays concentrent actuellement l'essentiel des cas confirmés : le Royaume-Uni avec 71 cas, l'Espagne (51 cas) et le Portugal (37), selon l'ECDC. L'Europe est le continent le plus touché avec 191 cas, dont 118 dans les pays de l'UE.
10:48 - Des contaminations liées à "des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes"
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a indiqué que "la plupart des cas atteints de la variole du singe sont des jeunes hommes, s'identifiant eux-mêmes comme des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes." "Il n'y a eu aucun décès", a précisé l'agence européenne.
10:20 - Plus de 200 cas confirmés de variole du singe dans le monde
A ce jour, 219 cas confirmés de variole du singe ont été rapportés par 19 pays où le virus ne circule normalement pas à l’état endémique. Cette circulation rapide commence à inquiéter les scientifiques, mais surtout les autorités sanitaires européennes qui prennent des mesures préventives, à l'instar du Royaume-Uni (pays où l'on recense le plus de contaminations) qui lance une campagne de dépistage des cas contacts. En outre, la Belgique a décrété un isolement total de trois semaines des personnes infectées.
En savoir plus
La Direction générale de la Santé (DSG) a annoncé, le mardi 25 mai 2022, la détection de deux nouveaux cas de variole du singe en France, portant le nombre de contaminés à 7. Comme lors de la toute première contamination, le ministère de la Santé a précisé que "dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge. En l'absence de gravité, elle est isolée à son domicile". Le premier malade était "un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus". Pour endiguer la circulation du virus, les autorités sanitaires ont annoncé qu'une "enquête épidémiologique approfondie serait mise en œuvre par les équipes de Santé publique France" et que "les personnes ayant été en contact étroit avec ces patients sont en cours de recensement".
Selon les premières constatations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la variole du singe trouve son origine en Afrique du centre et de l'ouest. Des pays tels que le Nigéria ou le Cameroun seraient les principaux foyers d'origine. Connue depuis les années 1970, cette maladie tend habituellement à se développer dans les zones tropicales. La voir se développer dans des pays n'ayant pas ce climat est une surprise pour les scientifiques.
Des cas de variole du singe ont été importés dans des pays occidentaux depuis sa découverte, notamment aux États-Unis, où ils sont restés "rares", selon le Centre américain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). En effet, au printemps 2003, des cas avaient été confirmés dans le pays, marquant ainsi la première apparition de cette maladie en dehors du continent africain.
Les nouveaux cas de variole du singe sont en progression dans le monde et l'OMS a prévenu les autorités sanitaires de tous les pays : il faut s'attendre à ce que la progression perdure. Ci-dessous, retrouvez les données mises en graphique par Ourworldindata, qui permettent de visualiser l'évolution de la circulation de la maladie.
Le nombre de contaminations demeure pour le moment assez circonscrit, on note en Europe un phénomène de transmission plus important au Royaume-Uni, à moins que les services des autorités sanitaires aient développé des moyens plus efficients pour identifier les nouveaux cas de variole du singe. La carte proposée par Ourdatainworld permet de mesurer les distorsions dans la propagation de la variole du singe dans les différents continents du monde.
L'Angleterre a été la première à tirer la sonnette d'alarme. Un premier malade de la variole du singe y a été recensé le 7 mai, il s'agissait d'une personne qui rentrait d'un voyage au Nigéria. L'agence britannique de sécurité sanitaire assure qu'à l'exception du premier cas détecté, la transmission entre les autres cas se serait faite au sein du pays. Depuis, le nombre de cas n'a cessé d'augmenter. L'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire. La Suède et l'Italie ont suivi. Près de 20 pays sont concernés.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, la variole du singe est contractée par la "consommation de viande d'animaux infectés pas suffisamment cuite." En effet, à l'origine, il s'agit d'une maladie infectieuse causée par un virus transmis par des animaux, principalement des rongeurs. La transmission humaine serait le fruit de contacts avec une personne déjà contaminée ou avec ses liquides organiques (salive notamment).
Mais la variole du singe peut également se transmettre par contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d'un sujet infecté ou des objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d'un patient. Les relations sexuelles pourraient ainsi propager la maladie selon l'Agence britannique de sécurité sanitaire. Les rapports protégés sont donc préconisés.
Les symptômes ressemblent à ceux des patients atteints de variole, mais en plus légers. Dans les 5 premiers jours, l'infection provoque plusieurs symptômes : de la fièvre, des maux de tête, un gonflement des ganglions lymphatiques (adénopathie), des douleurs dorsales, des douleurs musculaires (myalgies) et de l'épuisement (asthénie).
Dans les 1 à 3 jours (parfois plus) suivant l'apparition de la fièvre, le patient développe des symptômes d'éruption cutanée qui commencent souvent sur le visage puis s'étendent à d'autres parties du corps, dont les paumes des mains, les plantes des pieds et les muqueuses (bouche et région génitale). Des démangeaisons sont fréquentes. Les lésions passent par différents stades successifs : macules, papules, vésicules, pustules et croûtes. Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses. Les autres muqueuses (ORL, conjonctives) peuvent également être concernées. "L'incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie, généralement bénigne, guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines" souligne Santé Publique France.
Si les symptômes semblent virulents, surtout chez les hommes, le taux de mortalité reste faible. En effet, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme "qu'en général, le taux de létalité s'est établi entre 1% et 10%, la plupart des décès survenant chez les plus jeunes". Deux ans après le début de l'épidémie de coronavirus, doit-on s'inquiéter de la propagation d'un nouveau virus ? Selon Antoine Gessain, responsable de l'unité d'épidémiologie et physiopathologie des virus oncogènes à l'Institut Pasteur, la variole du singe ne présente qu'une faible dangerosité, comme il l'a expliqué à BFM TV. Aucun vaccin n'est nécessaire. Il se veut même rassurant : "il n'y a pas beaucoup de risque d'une grande pandémie."
Certains pays ont rapidement adopté des mesures pour éviter la propagation du virus. Les autorités sanitaires du Portugal et de l'Espagne ont ainsi déclenché une alerte sanitaire nationale. L'Italie a indiqué que la situation était "sous surveillance constante" et les autorités suédoises "enquêtent désormais avec les centres régionaux de contrôle infectieux pour savoir s'il y a davantage de cas".
L'Espagne a décidé de prendre les devants. Le royaume ibérique a indiqué, ce jeudi, se préparer à l'achat de milliers de vaccins antivarioliques, normalement destinés à lutter contre la variole, maladie d'une extrême gravité que l'OMS avait déclarée éradiquée en 1980. "Nous devons trouver un moyen pour acheter rapidement ces vaccins car c'est un outil très précieux pour arrêter l'épidémie", a commenté auprès du quotidien madrilène El Pais Elena Andradas, la directrice générale de la santé publique de la communauté de Madrid. Ce vaccin n'est pas destiné à être administré à la population générale, mais uniquement aux contacts des cas confirmés.
Selon un article de La Tribune, fin 2012, la France disposait d'un stock stratégique de vaccins de 1ère génération de plus de 82 millions de doses. Ces stocks sont conservés depuis 40 ans par le Service de Santé des Armées (SSA).
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