Trois personnes sont mortes en Argentine après une pneumonie dont l'origine reste inconnue. Alors que l'épidémie de Covid-19 est dans tous les esprits, les autorités sanitaires du pays tentent de rassurer sur le risque d'épidémie. Faut-il s'inquiéter de cette possible nouvelle maladie ? La réponse de Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l'université de Montpellier.
En Argentine, trois personnes sont décédées des suites d'une pneumonie dont l'origine reste pour l'heure inconnue. Les victimes sont une patiente et deux membres du personnel soignant d'une clinique privée de San Miguel de Tucuman, au nord-ouest du pays. Au total, neuf cas ont été répertoriés par les autorités sanitaires qui s'interrogent sur l'origine de cette infection qui entraîne des symptômes proches de ceux du covid : vomissements, forte fièvre, courbatures puis syndrome respiratoire sévère pour les cas les plus graves.
Il ne faut pas transposer le traumatisme du Covid-19, même si la menace d'une nouvelle épidémie existe
Un scénario qui rappelle celui de l'émergence du coronavirus, fin 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine. Pour le chercheur Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l'université de Montpellier, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions alarmistes. Mais la prudence reste de mise.
"Il y a tous les ans des maladies émergentes qui font l'objet d'une surveillance plus ou moins accrue en fonction de leurs caractéristiques et du lieu où elles apparaissent, précise le spécialiste héraultais. L'Argentine, ce n'est pas la Chine. La densité de population et les connexions avec le reste du monde sont moins grandes, donc le risque de diffusion mondiale est plus limité. Il ne faut pas transposer le traumatisme du Covid-19, même si la menace d'une nouvelle épidémie existe."
Une course contre la montre
Les investigations médicales ont d’ores et déjà commencé au sein de l'Institut Malbranen, une référence en Argentine. "Jusqu’à présent, nous n’avons rien trouvé qui nous permette de savoir la cause de la maladie. Comme nous ne savons pas en quoi elle consiste, nous ne connaissons pas bien l’évolution", a confirmé le ministre provincial de la Santé.

"Nous n'avons pour l'instant pas assez d'éléments pour apprécier le risque. Nous ne sommes même pas sûrs qu'il s'agisse bien d'un nouvel agent pathogène, rappelle Mircea Sofonea. Si c'est le cas, bien le connaître prendra du temps. Pour le Covid-19, on a mis trois semaines à identifier le virus, alors même que la Chine est en pointe sur la recherche en infectiologie. Les prochaines semaines seront décisives et j'espère qu'une collaboration mondiale va être mise en place pour permettre d'aller plus vite".
Plusieurs facteurs rassurants
Plusieurs facteurs poussent cependant l'infectiologue montpelliérain, tout comme ses homologues argentins, à l'optimisme. L'ensemble des cas identifiés sont liés à la clinique privée de San Miguel de Tucuman où la "patiente zéro" - une femme de 70 ans qui compte parmi les victimes - avait été opérée. Le président du Collège médical de la province de Tucuman, Hector Sale, a également précisé que la contagiosité semblait limitée.
"Au début, on se focalise toujours sur les cas graves. Mais on ne sait pas s'il existe des formes légères ou asymptomatiques, comme pour le Covid-19. Si la présence d'un nouvel agent pathogène est confirmée, le travail de recherche ne fait que commencer...", conclu le chercheur montpelliérain.
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