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Grippe, rhino, gastro : Pourquoi les maladies de l’hiver risquent de faire leur grand retour - 20 Minutes

Ça tousse. Ça renifle. Ça se mouche et ça éternue. Dans le métro, au bureau, au supermarché, partout. Les plus hypocondriaques d’entre nous auraient presque l’impression de voir les miasmes se propager à l’œil nu, là, sous le ciel gris et les températures bien refroidies d’automne.

Si elles ne nous avaient pas manqué, il n’y a pas de doutes, les maladies de l’hiver – qui frappent dès l’automne- sont en train de signer leur grand retour. Entre les cas de Covid-19, angine et autre rhinopharyngite se joignent aux festivités virales. Faisant planer le spectre d’épidémies d’ampleur cet hiver.

« On constate la reprise depuis deux semaines »

Les chiffres le montrent déjà : sur la semaine du 19 au 25 septembre, « le taux d’incidence des cas d’infection respiratoire aiguë (IRA) vus en consultation de médecine générale a été estimé à 127 cas pour 100.000 habitants, observe le réseau Sentinelles dans son dernier bulletin de surveillance des IRA, comprenant le Covid-19, la grippe saisonnière et l’ensemble des virus respiratoires. Un taux en augmentation par rapport à la semaine précédente (93 cas pour 100.000) ». Et qui a quasiment doublé en quinze jours : la semaine du 5 au 11 septembre, le taux d’incidence était de « 66 cas pour 100.000 habitants », selon le réseau de surveillance sanitaire.

Un constat qui se matérialise dans les cabinets de médecine générale. « On le voit en consultation : il y a une reprise des virus hivernaux depuis deux semaines, confirme le Dr Luc Duquesnel, médecin généraliste et président du syndicat Les Généralistes-CSMF. Au-delà du Covid-19 qui repart, on a aussi de nombreux cas de virus respiratoire syncytial (VRS), qui donne le même tableau ORL : nez qui coule, maux de gorge, fièvre, courbatures. Donc oui, ça augmente ».

Et les tout-petits ne sont pas épargnés non plus : « C’est le VRS qui donne des rhinopharyngites, des angines et cause des toux sèches, détaille le médecin généraliste. Les enfants se contaminent avant de contaminer leurs parents ».

« La crainte d’une forte épidémie de grippe »

Si le cap épidémique est encore loin d’être franchi, ce qui est normal à cette période de l’année, les chiffres devraient s’emballer dès les prochaines semaines. « Outre les angines et les rhinopharyngites, il faut s’attendre dans les prochaines semaines au retour des épisodes de gastro-entérite. Mais aussi et surtout de la grippe saisonnière, en co-circulation avec le Covid-19 », alerte le Dr Duquesnel. Alors que s’amorce déjà la huitième vague de Covid-19.

Un risque de double épidémie contre lequel met aussi en garde le Pr Alain Fischer, ex-Monsieur vaccin anti-Covid du gouvernement, qui redoute un retour virulent de la grippe. Et un ensemble de données venu de l’autre bout du globe alimente ses craintes : les chiffres de l’épidémie de grippe en Australie, qui sévit au cœur de ce qui est notre été, et qui correspond à l’hiver austral. Selon le Département australien de la santé, le pays vient ainsi de connaître sa pire saison grippale depuis au moins cinq ans.

Un scénario qui pourrait se dérouler en France cet hiver. « Si on n’arrive pas à vacciner plus de patients contre la grippe qu’on ne l’a fait l’hiver dernier, il y a évidemment la crainte d’une épidémie de grippe », s’inquiète le Dr Duquesnel, alors que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière doit être lancée le 18 octobre.

« Un enjeu majeur d’arriver à mieux contrôler les infections respiratoires »

Alors, « il va falloir remobiliser une population qui en a ras le bol des infections et des vaccins », a expliqué le Pr Fischer dans son entretien accordé mercredi au Parisien. Et il y a urgence : « Quand on voit la facilité avec laquelle les gens ont abandonné les gestes barrières alors qu’on est en pleine reprise du coronavirus, cela peut donner des craintes pour les prochaines semaines », ajoute le Dr Duquesnel.

« Que ce soit avec le Covid-19, la grippe saisonnière ou les autres virus saisonniers, il y a un véritable enjeu de santé publique d’arriver à mieux contrôler toutes ces infections infectieuses respiratoires, insiste le Dr Benjamin Davido, infectiologue et médecin référent de crise Covid-19 à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Depuis près de trois ans, les comportements ont changé, mais un relâchement est régulièrement constaté sur les gestes barrières ».

Or, comme les médecins le rappellent depuis le début de la pandémie et même avant : « Le respect des mesures barrières joue un rôle déterminant dans le contrôle de ces épidémies, souligne le Dr Duquesnel. Souvenez-vous l’hiver 2020-2021, les mesures barrières étaient strictement observées par la population et on n’avait pas eu ces épidémies de maladies hivernales. Pas de grippe, pas de bronchiolite. Peut-être que porter le masque dans les transports serait un bon premier pas pour se protéger davantage. Ça, et la vaccination des personnes éligibles ».

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