Ce samedi, c’est la journée mondiale de lutte contre les accidents vasculaires cérébraux. En France, les professionnels de santé ont choisi de mettre l’accent cette année sur une pathologie largement méconnue : l’AVC de l’œil, plus précisément appelé occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR). De quoi s’agit-il ? Le point avec un spécialiste, Benoît Guillon, neurologue au CHU de Nantes, hôpital qui a décidé de lancer une campagne de sensibilisation sur le sujet.
C’est quoi au juste l’AVC de l’œil ?
Comme l’AVC du cerveau, c’est un accident de l’artère carotide avec le déplacement d’un caillot sanguin. Sauf que ce caillot ne va pas monter au cerveau mais migrer vers l’œil où il va obstruer la circulation sanguine. Cela va se manifester par une perte brutale et totale de la vision de cet œil. Cela dure quelques secondes avec, parfois, la sensation d’un voile qui se baisse. C’est, en plus, totalement indolore et ne s’accompagne pas de rougeur.
Comment être sûr qu’il ne s’agit pas d’un autre problème ?
Cette cécité brutale, sans douleur, ce sont des symptômes spécifiques de l’AVC de l’œil. Il y a d’autres causes de cécité, à l’image du glaucome aigu, du décollement rétine ou d’une hémorragie, mais, elles, s’accompagnent d’une douleur ou d’une rougeur. Quoi qu’il en soit, il faut consulter en urgence un ophtalmologue. Et comme il est compliqué d’obtenir un rendez-vous rapidement, nous conseillons d’appeler le Samu (15) qui orientera vers la bonne filière.
Peut-on attendre le lendemain en espérant que la situation s’améliore ?
Surtout pas. Car l’une des réponses médicales, en cours d’étude, consiste à essayer de déboucher la circulation sanguine par l’injection d’un traitement médicamenteux qui vise à dissoudre le caillot sanguin. Mais pour que les cellules de la rétine puissent refonctionner, il faut intervenir le plus vite possible, quatre à cinq heures maximum après l’accident. Passé ce délai, les dégâts sont très souvent irréversibles.
Que faire alors si on réagit trop tard ?
Il y a tout de même une vigilance médicale à avoir car environ 10 % à 15 % des personnes victimes d’un AVC de l’œil vont faire un AVC du cerveau dans les jours qui suivent. Des examens médicaux adaptés sont donc nécessaires. Un traitement à base d’aspirine, comme pour les AVC ischémiques, permettra de réduire le risque de récidive.
Quelles sont les personnes exposées aux accidents vasculaires de l’œil ?
Tout le monde peut être touché, avec des facteurs de risque qui sont les mêmes que pour l’AVC du cerveau : l’hypertension artérielle, le diabète, le cholestérol, le tabac et l’arythmie cardiaque. L’âge en est un aussi puisque la majorité des cas concernent des personnes de plus de 65 ans. L’accident vasculaire de l’œil est toutefois plus rare que celui du cerveau. Il est difficile d’évaluer combien de gens sont touchés, peut-être entre 5.000 et 10.000 par an. La cécité d’un œil est un handicap moins grand qu’une hémiplégie mais, chez les personnes âgées, elle peut provoquer une perte d’autonomie.
Comment lutter contre ce phénomène ?
Il est important d’apprendre à repérer les symptômes et de réagir vite en appelant le 15. Souvent, ce qu’on observe, c’est que, par méconnaissance, les patients minimisent la situation en se disant que c’est passager. Ils attendent et commencent à s’inquiéter au bout de plusieurs heures. Mais une perte de temps, c’est une perte de chance. Dans certains cas, la vision revient progressivement mais il faut tout de même consulter car il peut s’agir d’un accident vasculaire transitoire signalant un risque important de survenue d’un AVC.
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