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C'est reparti
On aurait préféré s’en passer, mais le Covid circule toujours bel et bien. Alors que les gestes barrières et les dépistages se relâchent depuis des mois, une recrudescence épidémique semble se dessiner depuis plusieurs jours. Toutefois, «la circulation est faible, les impacts sur les hospitalisations et pré-hospitaliers sont faibles, la posture des autorités sanitaires est une posture de vigilance», a insisté à plusieurs reprises la Direction générale de la Santé (DGS) lors d’un point presse ce vendredi 11 août.
Dans le détail, 920 malades sont passés aux urgences pour suspicion de Covid entre le 31 juillet et le 6 août. Soit une augmentation de 31 % par rapport à la semaine précédente. Selon Santé publique France, qui a recensé les données collectées par l’association SOS Médecins, les actes médicaux rapportés pour suspicion de Covid-19 ont bondi de 84 % en une semaine, à plus de 1 500 actes début août. Ce vendredi, la DGS évoquait un taux d’incidence «faible», passé de 6,2 à 7,7 cas pour 100 000 personnes.
Rassemblements estivaux
L’ensemble du territoire métropolitain est concerné, mais la tendance haussière est plus marquée dans certaines régions, notamment «les plus touristiques». «L’augmentation des cas est localisée dans le Sud-Ouest, portée par la région Nouvelle-Aquitaine, en particulier les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques», détaille la DGS. En toute logique, les déplacements localisés des vacanciers ont pu participer à la circulation du virus : les rassemblements estivaux représentent des foyers de choix pour les virus et leur circulation. Le SARS-CoV-2 n’y fait bien sûr pas exception. Exemple local particulièrement remarqué : les fêtes de Bayonne. Pendant cinq jours, l’événement a rassemblé plus d’un million de personnes. Et entraîné une ruée dans les pharmacies à la recherche d’autotests et de tests antigéniques. «On est passé de 20 % de cas positifs la semaine avant les fêtes à 35 % après, dans le sud des Landes et dans l’agglomération bayonnaise», détaille Sébastien Boucher, président des laboratoires Axbio cité par France Bleu.
Journal d'épidémie
Il est pour autant difficile d’évaluer précisément la circulation du virus. En France, la surveillance de l’épidémie est amoindrie : depuis le 1er juillet, comme le prévoit la loi «de veille et de sécurité sanitaire» de juillet 2022, le système d’information du dépistage (SI-DEP), basé sur les résultats des tests PCR et antigéniques, est suspendu. Et avec lui les données sur les cas quotidiens, les taux de positivité et de dépistage. Le suivi de l’épidémie repose désormais essentiellement sur les données issues du recours à l’association SOS médecins, aux urgences hospitalières et à la mortalité. «Les modalités de surveillance ont été adaptées pour tenir compte de l’évolution de la situation : le Covid est désormais une des infections respiratoires aiguës virales à côté de la grippe et du VRS (virus à l’origine des bronchiolites)», justifie la DGS.
Eris, variant «à suivre» mais pas «préoccupant»
D’après les données du séquençage, l’un des trouble-fêtes se nomme E.G.5.1 - «Eris» pour son surnom. Issu de la famille omicron, il est un sous-variant de XBB. Le 17 juillet, il représentait 26 % des séquences selon l’enquête flash de Santé publique France, contre 15 % le 10 juillet - là encore, les données sont à prendre avec précaution du fait du faible nombre de tests réalisés et donc séquencés. Ce nouveau variant, détecté pour la première fois en février dernier avant une circulation un peu plus active en Asie à partir de mai, est présent mondialement. Compte tenu de sa circulation mondiale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) l’a reclassé en «variant à suivre» le 9 août - mais pas «préoccupant». Elle considère «faible» le risque qu’il comporte en termes de santé publique. De même, aucun changement dans la gravité et les symptômes par rapport aux derniers variants n’ont été rapportés. Pour autant, «le risque demeure qu’un variant plus dangereux émerge et provoque une hausse soudaine des cas et des décès» a prévenu le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
A ce stade, la situation en France n’est pas alarmante. «Cette recrudescence n’est pas très inquiétante, abonde Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) citée par nos confrères du Monde. On s’attendait à une reprise, même si sa survenue en plein été peut surprendre.» Interrogé ce vendredi, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, reconnaît une circulation «faible», mais insiste : «Il nous faut rester vigilants, car la situation évolue rapidement. Nous devrons, encore pendant plusieurs saisons, vivre avec les résurgences de ce virus.»
Côté prévention, pas de changement : les autorités sanitaires s’appuient exclusivement sur la responsabilité individuelle. A savoir les gestes barrières, notamment le port du masque pour les personnes testées positives ou symptomatiques, en particulier pour protéger les personnes fragiles, âgées, immunodéprimées, ou atteintes de certaines maladies chroniques. En revanche l’isolement n’est plus obligatoire pour les personnes positives depuis le 1er février dernier. A moins d’une reprise épidémique plus soutenue, la campagne vaccinale pour les personnes fragiles débutera mi-octobre, combinée à celle de la grippe.
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