L’étude réalisée par Santé publique France révèle également un abandon progressif des gestes barrières par les Français, dont une partie ne se dit pas inquiète par le Covid-19.
Les Français se sentent-ils moins concernés par le Covid-19 ? C’est ce que laissent penser certains chiffres de la dernière étude CoviPrev, réalisée du 11 au 18 septembre 2023 et publiée par Santé publique France (SpF) le 8 novembre. Comme à chaque début de saison hivernale depuis 2020, l’organisme public de santé s’intéresse à l’évolution de l'adoption des gestes barrières et des intentions de vaccination de la population. Et cette année, les données montrent un désintérêt grandissant de la part des Français pour les tests de dépistage du Covid-19 et l’application des gestes barrières.
L’enquête révèle en effet que près d’un Français interrogé sur trois (31%) ayant eu des symptômes de Covid-19 depuis janvier 2023 n’a pas fait de test de dépistage. Ces personnes ont détaillé les raisons qui les ont poussées à ne pas se faire dépister. Tout d’abord, 30% affirment ne pas être «inquiets» de savoir s’ils ont le Covid-19 ou non. Pour 29%, «le résultat du test n’aurait rien changé» car ils assurent avoir l’habitude de s’isoler ou de porter un masque dès l’apparition de symptômes. Enfin, 18% d’entre eux estiment que «le test est trop contraignant (il faut se déplacer, faire un test PCR ou antigénique) et désagréable».
Pour rappel, le ministère de la Santé recommande encore fortement «de faire un test de dépistage antigénique ou PCR» en cas d’apparition de symptômes évocateurs du Covid-19. Si le résultat est positif, il est également conseillé de «prévenir toutes les personnes» côtoyées dans les sept jours avant le test. L’isolement systématique n’est cependant plus obligatoire depuis le 1er février dernier.
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Adhésion «insuffisante» des gestes barrières
En ce qui concerne l’application des gestes barrières, une partie des Français ne les ont pas totalement abandonnés. En septembre, 13% des répondants à l’étude ont déclaré encore porter un masque en milieu public souvent (9%) ou systématiquement (4%). 81 % ont déclaré se laver les mains souvent ou systématiquement, et 69 % qu'ils aéraient leur pièce toutes les heures pendant quelques minutes.
La principale raison qui pousserait les Français à continuer ces gestes barrières ou à les respecter plus souvent est le retour de l’épidémie de Covid-19 dans le pays. C’est le cas de 60% des personnes interrogées. Cependant, ces mêmes personnes ne seraient pas prêtes à les respecter en cas d'épidémie de grippe ou d'autre maladie de l'hiver. «Cela montre la corrélation toujours fortement existante entre les gestes barrières et les recommandations associées depuis 2020 à la Covid-19», analyse SpF.
L’organisme de santé publique juge que l'adhésion de ces gestes barrières est encore «insuffisante». En effet, 13 % des personnes interrogées ont déclaré qu'aucune raison ne les pousserait à continuer ou augmenter l'adoption des gestes barrières. Contre 12 % en décembre 2022. Ces personnes récalcitrantes aux gestes barrières seraient majoritairement des personnes âgées de 25 à 34 ans, issues de catégories socioprofessionnelles modestes, «qui ont un niveau d'étude inférieur au bac, défavorables à la vaccination en général et non vaccinées contre le Covid-19, ainsi que des personnes n'étant pas à risque de forme sévère de Covid-19».
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L’organisme en conclut qu’il est donc «nécessaire de rappeler l’importance de s’approprier les gestes barrières pour se protéger de l’ensemble des maladies de l’hiver. En particulier le port du masque en cas de symptômes (rhume, fièvre, mal de gorge ou toux), dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles».
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