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Fatigue : manque d'énergie, asthénie, épuisement... De quoi parle-t-on exactement ? - Sud Ouest

Quelles sont les différentes formes de fatigue ?

La médecine définit comme fatigue la sensation d'affaiblissement physique ou psychique, ponctuelle ou durable. Elle se manifeste et se ressent de manière très personnelle chez chacun, tout comme son impact sur la santé.

Les médecins distinguent la fatigue passagère, dont on connait l’origine (une activité intense, un manque de sommeil ponctuel...) et qui disparaît après une (ou plusieurs) bonne(s) nuit(s), et la fatigue pathologique, dont la baisse d’énergie associée devient handicapante pour effectuer ses activités quotidiennes et que même le repos ne permet pas de résorber. Celle-ci peut être un symptôme ou une maladie à part entière. Alors où placer le curseur et comment savoir si votre fatigue est inquiétante ?

Déterminer les causes : pourquoi suis-je toujours fatigué.e ?

La fatigue peut être une réponse de l’organisme à un dérèglement physique ou psychique, mais aussi une réaction à un déséquilibre de l’environnement. Bien souvent, elle est multifactorielle, et résulte d’un mélange de plusieurs causes.

La fatigue réactionnelle, ou “coup de pompe”, est le plus souvent temporaire. Elle trouve son origine dans la perturbation ponctuelle de son mode de vie (une nuit blanche, un coucher tardif, un nouveau-né qui ne fait pas encore ses nuits, une grippe, une intervention chirurgicale...)

La fatigue peut également être causée par une perturbation physique : après un effort intense, les muscles ont besoin de repos. Mais, et on le sait moins, la sédentarité ou la malnutrition, qui entraînent une perte musculaire, sont également sources de fatigue.

Evaluer les symptômes : quels sont les signes d’une grande fatigue ?

L’état de fatigue peut être évalué objectivement, à l’aide d’un questionnaire officiel : l’échelle de fatigue de Pichot (du nom du psychiatre français qui l’a mise au point). Pour situer votre niveau de fatigue, il suffit d’attribuer à chacune de ces huit propositions ci-dessous un chiffre de 0 à 4 (0 = pas du tout ; 1 = un peu ; 2 = moyennement ; 3 = beaucoup ; 4 = extrêmement).

- Je manque d’énergie. - La moindre activité me demande un effort. - Je ressens une faiblesse dans certaines parties du corps. - J’ai les bras ou les jambes lourdes. - Je me sens fatigué sans raison. - J’ai envie de m’allonger pour me reposer. - J’ai du mal à me concentrer. - Je me sens fatigué, lourd et raide.

Puis, en additionnant les huit chiffres, vous obtiendrez un score final. Au-dessus de 22, les médecins considèrent que vous souffrez d’une fatigue inhabituelle, qui nécessite une prise en charge.

Quand s’inquiéter de sa fatigue ?

Toutes les états de fatigues ne sont pas inquiétants. Néanmoins, prévoyez de consulter un médecin si :

- votre fatigue persiste pendant plusieurs jours ou semaine alors que vous avez changé vos habitudes - votre fatigue vous handicape et vous empêche de réaliser vos activités habituelles - votre fatigue s’accompagne d’angoisses, de morosité ou d’idées noires - votre fatigue s’accompagne d’autres symptômes (douleurs, fièvre, variation de poids, soif importante...)

Elle peut alors être le signe d’une autre pathologie et doit être investiguée.

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Qu’est-ce que l’asthénie, fatigue intense et permanente ?

Les médecins appellent asthénie la fatigue anormale, qui s’étale sur une longue période et que le repos ne parvient pas à résorber. Les patients qui consultent pour ce type de trouble font souvent état de lassitude, faiblesse généralisée, perte de force et d’énergie, baisse de l’efficacité intellectuelle, sensation d’être “lessivé”, épuisé, “vidé”, etc.

L’important est alors de déterminer, par un examen clinique et d’éventuelles analyses complémentaires, si cette fatigue n’est pas un symptôme d’une pathologie plus large (un trouble de la thyroïde, une carence en fer, une tension basse, une fibromyalgie, un cancer...) Lorsque les symptômes se prolongent durant plus de six mois, il s’agit d’asthénie chronique.

Qu’est-ce que le syndrome de fatigue chronique ?

Une autre forme de fatigue, plus rare, existe : le syndrome de fatigue chronique, aussi appelé encéphalomyélite myalgique ou encore “syndrome des yuppies” (young urban professionnals). Cette maladie neurologique survient la plupart du temps de manière soudaine chez des personnes jeunes, en bonne santé, et avec un mode de vie équilibré. Outre la fatigue permanente et intense, elle entraîne une détérioration rapide et importante de la santé : douleurs musculaires et articulaires, malaise généralisé, fatigabilité profonde et intolérance à la position debout, mais aussi troubles de la mémoire et de la concentration, augmentation du volume des ganglions lymphatiques, pharyngite, fièvre...

Ce syndrome est officiellement reconnu depuis 1988 mais reste difficile à diagnostiquer. Il n’est formellement établi que lorsque toutes les autres causes éventuelles des symptômes (fibromyalgie, hypotension, mononucléose infectieuse, troubles digestifs, hypothyroïdie, cancer...) ont été écartées. Aujourd’hui, il toucherait environ 0,5% de la population. Son origine exacte reste méconnue, mais de plus en plus de spécialistes penchent pour l’hypothèse d’une infection virale ou bactérienne, tandis que d’autres avancent une exposition à certains pesticides ou insecticides comme cause probable de son développement.

Quelle différence entre fatigue et somnolence ?

La confusion est souvent effectuée entre fatigue et somnolence. Pourtant, il s’agit bien de deux états différents. La somnolence traduit une inclinaison anormale au sommeil pendant la journée, par manque de nuits réparatrices, tandis que la fatigue est un affaiblissement physique ou intellectuel global, qui ne nécessite pas nécessairement du sommeil supplémentaire mais surtout du repos (physique et mental).

Ces deux états se traitent d’ailleurs différemment : alors que le meilleur remède contre la somnolence excessive est le sommeil en cas de privation préalable de sommeil, la quête de sommeil, en cas de fatigue, ne sert à rien. Il vaut mieux s’interroger sur les causes de cette fatigue, physique ou intellectuelle, et y apporter les réponses adéquates

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Un trouble du sommeil qui nuit à la qualité de vie de près de 20 000 personnes en France. La narcoplepsie « est caractérisée par un sommeil nocturne de durée normale mais de qualité médiocre, une somnolence diurne excessive et des endormissements irrépressibles qui peuvent survenir à tout moment de la journée, même en pleine activité », explique l’Inserm. Le Centre de référence des narcolepsies et hypersomnies rares (Inserm, Université de Montpellier) a récemment publié dans la revue New England Journal of Medecine les résultats d’une étude sur un traitement prometteur de la narcolepsie de type 1.

Existe-t-il une fatigue émotionnelle, mentale ou nerveuse ?

Parfois, les symptômes de la fatigue affectent particulièrement nos facultés intellectuelles et nos émotions. Les parents de nouveau-nés pourront vous parler longuement des effets sur le long terme de la privation de sommeil qu’ils subissent... Lassitude, esprit engourdi, troubles de la concentration, de la mémoire, de l’attention, irritabilité, tristesse ou nervosité inexpliquées, perte d’intérêt, d’appétit, de libido... tout le corps semble mettre au ralenti ses fonctions non vitales et exiger un unique besoin : mettre la vie sur pause pour, enfin, récupérer.

Tout se joue en réalité dans le cortex préfrontal, une zone du cerveau qui fait office de “tour de contrôle”. En cas de sur-sollicitation prolongée, celle-ci finit par ralentir son activité, pour se concentrer sur l’essentiel. La faculté à se concentrer ou à hiérarchiser les informations s’en trouve altérée, et le cerveau éprouve des difficultés à prendre des décisions rapidement ou avec discernement. Les choix deviennent impulsifs, guidés par la recherche de bénéfice à court-terme pour stopper cet état de malaise.

Les causes de la fatigue mentale peuvent être multiples (travail, charge mentale, problèmes familiaux, problèmes d’argent, de logement, actualité anxiogène…) et peuvent se cumuler. Selon plusieurs études, les mères de famille avec de jeunes enfants qui travaillent à temps plein sont les plus sujettes à ce type d’épuisement, accentué par les confinements successifs, liés à la pandémie de Covid-19.

Un épuisement particulier, une fatigue particulière : le burn-out

Le risque d’un état de fatigue non pris en charge est celui de l’épuisement, lors duquel le corps ne suit plus. L’épuisement professionnel, communément appelé burn-out, est un état de fatigue extrême sur le plan physique, émotionnel et mental, causé par une situation de stress chronique au travail. Au-delà de la fatigue, les travailleurs touchés par le burn-out ressentent un épuisement généralisé, une perte totale d’énergie et de motivation (qui peut aller jusqu’à une réelle incapacité de se lever du lit le matin ou à un évanouissement en pleine journée) ainsi qu’un sentiment de dévalorisation.

Les causes du burn-out sont variées, allant d’une charge de travail trop importante et impossible à réaliser à un manque de reconnaissance ou de soutien au travail, en passant par du harcèlement moral, une perte de sens, une modification brutale des conditions de travail... Les personnes en burn-out présentent généralement une diminution de leurs performances professionnelles, un cynisme accru envers leur travail et des troubles anxieux, qui peuvent se manifester de différentes manières, notamment psychosomatiques.

La prise en charge du burn-out nécessite une attention particulière : dans un premier temps, il s’agit de réduire par tous les moyens le stress au travail, en mettant en place des limites claires, voire, quand cela est nécessaire, en prenant une pause professionnelle pour se ressourcer. Reconnaître les signes précoces du burn-out est essentiel pour prévenir des conséquences plus graves sur la santé mentale (dépression, suicide) et le bien-être professionnel.

Mode de vie, médicaments : quel est le meilleur remède contre la fatigue ?

La fatigue n’étant en soi pas une maladie, il n’existe pas de traitement spécifique. Et quoi que vous promettent les compléments alimentaires, pour la plupart vendus en pharmacie, les médicaments anti-fatigue n’ont pas encore été inventés. Parmi ces “traitements miracles” on retrouve :

- Les vitamines, oligo-éléments, acides aminés, ou magnésium. Selon l’Assurance maladie, ils ne présente un intérêt qu’en cas de carence avérée. Leur efficacité contre la fatigue, elle, n’a jamais été évaluée. Par ailleurs, attention à d’éventuels effets secondaires : ces compléments ne peuvent s’employer que sur de courtes périodes, et non en traitement de fond.

- Les psychostimulants “légers” (sulbutiamine, déanol ou caféine). Selon l’Assurance maladie, ces traitements présentent plus de risques que de bénéfices et sont déconseillés.

Alors comment se débarrasser de la fatigue ? Comme pour de nombreux maux, la solution réside dans l’amélioration de son hygiène de vie : ralentissez votre rythme quotidien, en éliminant les tâches non essentielles de votre routine pour vous accorder davantage de temps de détente, de loisirs ou d’activité physique.

Si vous effectuez un travail sédentaire, la plupart du temps en position assise, faites plusieurs pauses dans la journée pour aller marcher un peu, prendre l’air ou mettre votre corps en mouvement.

Accordez un soin particulier à votre alimentation : heures de repas régulières, menus équilibrés. Et gare aux faux amis ! Le sucre, vers lequel nous avons tendance à nous tourner bien volontiers en cas de fatigue car il procure réconfort et sensation de “coup de boost” est traître : après la montée glycémique qui vous donnera l’impression d’un regain d’énergie, viendra la descente... et sur le long terme, il ne fait que fatiguer un peu plus votre organisme.

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