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Faut-il s'inquiéter de la pneumopathie infantile mycoplasma pneumoniae ? Le point en huit questions - Ouest-France

En Chine, les hôpitaux enregistrent une hausse significative des cas de maladies respiratoires, notamment chez les enfants. Des pneumonies qui pourraient être liées à des contaminations par mycoplasma pneumoniae. Cette bactérie signe également son grand retour en Europe depuis quelques mois, et notamment France, où elle n’avait pas sévi aussi massivement depuis une dizaine d’années.

Cette flambée peut inquiéter. Mais pas de panique, cette bactérie est bien connue des infectiologues et les formes graves restent rares. Comment progresse-t-elle dans l’Hexagone ? Les adultes sont-ils également concernés ? Et comment cette pneumopathie se soigne-t-elle ? On fait le point en huit questions réponses.

1. Quelle est cette bactérie ?

Mycoplasma pneumoniae est une bactérie bien connue des scientifiques. Elle appartient à la famille des mycoplasmes. Elle se transmet par des gouttelettes ou par contact direct avec une personne infectée. Avant le Covid, c’était la deuxième cause de pneumonie la plus fréquente derrière les pneumocoques chez les enfants. Elle circulait chaque hiver et entraînait une épidémie assez marquée tous les cinq ans en moyenne environ.

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2. Qui touche-t-elle ?

Principalement les enfants de 5 à 10 ans, mais les plus autres ne sont pas épargnés. Depuis quelques jours, les médecins constatent d’ailleurs une recrudescence de cette bactérie également chez les adultes. « Environ 20 % des cas infectés sont asymptomatiques », précise dans Le Parisien Cécile Bébéar, professeure de microbiologie médicale et directrice du laboratoire de bactériologie de Bordeaux, le centre de référence.

3. Quelle est sa progression en France ?

Santé publique France enregistre une hausse importante des cas de pneumopathies chez les enfants depuis quelques semaines. Le nombre de passages d’enfants aux urgences liés à cette pathologie a fortement augmenté : plus de 6 700 la semaine dernière, dont 2 150 pour les moins de 15 ans, selon le bulletin Oscour (qui recense les passages aux urgences), avec une hausse 44 % chez les 0-2 ans et de 23 % chez les 2-14 ans.

D’après Le Monde , l’activité médicale pour pneumopathie est environ deux fois plus importante que lors des deux saisons précédentes. « On constate sa résurgence dans tout l’hémisphère Nord », explique Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à Genève, dans le quotidien national.

« Que ce soit en ville ou dans les milieux ruraux, on enregistre une augmentation du nombre d’hospitalisations dans l’Hexagone », confirme le Dr Alexandre Bleibtreu, membre de la société de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), dans Le Figaro .

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« Les épidémies de Mycoplasma pneumoniae surviennent tous les trois à sept ans sans qu’on sache très bien pourquoi », constate Antoine Flahault dans Le Monde. Or, mycoplasma pneumonia a été peu détectée en France ces dernières années. La dernière épidémie notable date de 2010-2011. La bactérie s’est fait discrète pendant la pandémie de Covid-19 et, contrairement à d’autres pathogènes respiratoires, elle n’est pas réapparue en force après le déconfinement, sans que les spécialistes puissent l’expliquer. D’autres avaient fait leur retour depuis le relâchement des gestes barrières, pas elle.

Résultat, l’immunité humaine pour ce pathogène a baissé. « On est face à une population qui n’a pas eu de réponse immunitaire depuis des lustres et donc peu équipée pour se défendre », avance dans Le Figaro le Dr Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon de Paris. Ajoutez à cela un relâchement apparent des Français sur les gestes barrières. Un nouveau variant de cette bactérie n’est également pas à exclure, même si rien ne le confirme pour le moment.

« Les épidémies virales, comme la bronchiolite et la grippe, peuvent également fragiliser la muqueuse respiratoire, ce qui favorise ensuite les infections bactériennes », ajoute Romain Basmaci, chef du service de pédiatrie générale et des urgences pédiatriques de l’hôpital Louis-Mourier, interrogé par Le Monde.

5. Quels sont les symptômes ?

La pneumopathie mycoplasma pneumoniagrosse se traduit par de la fatigue, de la fièvre, un nez qui coule, puis une toux persistante et profonde. « Cela peut progresser vers une détresse respiratoire au bout de quelques semaines, qui signe l’installation de la pneumonie atypique ou pneumopathie atypique par opposition à la pneumonie à pneumocoque », décrit le Dr Pialoux dans Le Figaro.

Les pneumopathies bactériennes peuvent avoir de graves conséquences si elles ne sont pas prises en charge. Heureusement, un traitement antibiotique classique reste très efficace. Ces dernières semaines, certains enfants et jeunes adultes sont passés en réanimation, notamment en Île-de-France. Mais les formes graves sont rares. « La majorité des infections sont modérées et ce ne sera pas aussi dramatique que le VRS (le virus respiratoire syncytial, qui provoque notamment des bronchiolites) », rassure Cécile Bébéar dans Le Parisien.

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La bactérie se transmet essentiellement par gouttelettes respiratoires et par contact prolongé avec une personne infectée, par exemple lorsque deux écoliers jouent ensemble. Ce qui explique qu’elle aime se développer dans les écoles ou les crèches. La période d’incubation varie d’une à trois semaines. Pour éviter de tomber malade, les gestes barrières et le port du masque sont fortement conseillés.

7. Résiste-t-elle aux antibiotiques ?

La pathologie mycoplasma pneumoniae peut être facilement neutralisée par des antibiotiques, mais certains lui résistent. Ceux appartenant à la famille des macrolides sont généralement assez efficaces, comme l’azithromycine, qui peut être administrée sans danger à des enfants, comme l’explique Le Parisien. « Il peut y avoir des cas de résistance, jusqu’à 10 % par le passé, mais aujourd’hui cela a quasiment disparu car cette bactérie n’a pas circulé pendant trois ans », indique Cécile Bébéar.

Pour autant, les stocks d’antibiotiques seront-ils suffisants ? Certains spécialistes s’inquiètent, alors que la bactérie est bien partie pour circuler tout l’hiver. Pas encore de grosses difficultés d’approvisionnement pour l’azithromycine selon l’Agence nationale de sécurité du médicament, mais le roxithromycine, efficace chez les adultes, connaît des ruptures de stock dans certains secteurs.

8. Doit-on redouter une épidémie ?

Même si les cabinets médicaux et les hôpitaux sont bien remplis par les pneumopathies, il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour le moment : la mycoplasma pneumoniae est un pathogène connu qui fait tout simplement son grand retour. « Il est trop tôt pour parler d’épidémie », confirme Gilles Pialoux, dans Le Figaro.

Reste que les autorités sanitaires surveillent de près son évolution. Un système de surveillance serait actuellement déployé sur l’ensemble du territoire pour recenser les nouveaux cas et connaître l’ampleur de la propagation. Si la hausse des pneumopathies venait à durer, une alerte pourrait être déclenchée par les autorités sanitaires.

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