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TÉMOIGNAGES. « Je me voyais un peu comme défectueux » : le tabou des troubles de l'érection - Ouest-France

Benjamin (1) était en vacances au soleil quand il a constaté que sa verge était moins rigide que d’habitude :  J’avais 23 ans, décrit le trentenaire, j’étais en couple depuis quatre ans et tout se passait bien.  De retour en France, ses troubles érectiles perdurent :  Je me suis trouvé des excuses : des vacances fatigantes, le décès de mon grand-père, le début d’un travail de nuit. Je me suis dit que ça jouait sur ma libido et mes performances. 

L’insuffisance érectile est l’incapacité à obtenir ou maintenir une érection suffisamment ferme pour permettre une activité sexuelle, explique Pierre Bondil, médecin sexologue. Pour Stéphan, 57 ans, les troubles sont apparus vers 40 ans.  Une fragilité de l’érection. Régulièrement, je me retrouvais avec ma partenaire, excité par son corps, ses mots, ses caresses, et pourtant mon érection ne tenait pas. 

« On n’est pas des machines »

Stéphan ne sait toujours pas vraiment ce qui s’est passé :  J’avais déjà des problèmes pour contrôler mon éjaculation. Ça arrivait trop vite, avant que ma partenaire ait du plaisir, ce qu’elle pouvait prendre pour de l’égoïsme. Et puis j’ai entamé une nouvelle relation. À force de penser à contrôler mon éjaculation pour que je ne sois pas le seul à avoir du plaisir, mon érection est devenue fragile. 

Quand il y réfléchit, Stéphan trouve cette fragilité de l’érection  naturelle. On n’est pas des machines. Le sexe n’est pas un muscle qu’on contrôle par la volonté du cerveau. Il y a une dimension psychologique . À l’époque, il décide donc d’attendre que ça passe. Frédéric, 36 ans, a fait le même choix quand il a constaté son insuffisance érectile, à 27 ans :  Je pensais être le seul à avoir des problèmes d’érection. Je me voyais un peu comme défectueux et je me disais que ça allait disparaître tout seul .

« Ça nous met la pression »

Six mois après le début de ses troubles, Benjamin n’est plus du tout  opérationnel . Il n’a plus d’érection ni matinale ni nocturne et la pénétration est devenue impossible. « Comme les hommes sont très portés sur le sexe, pense-t-il, ça m’a laminé. Je me dis qu’avant, quand ça arrivait à un homme, c’était plus facile. Les femmes s’assument beaucoup plus sexuellement. Ça nous met une pression supplémentaire car on doit assurer, elles attendent quelque chose de nous » estime-t-il.

La conjointe de Benjamin ne verbalise pourtant aucun mécontentement :  Elle n’a jamais été très portée sur le sexe. À ce moment-là, ça m’arrangeait. Mais elle me faisait comprendre que c’était plus la peine d’essayer, car ça ne marchait pas. Et quand c’était le cas je m’énervais donc c’était gênant. Finalement, moi aussi j’ai eu la flemme d’avoir des rapports car je savais que je ne serais pas à la hauteur.  Quelques années plus tard, le couple se sépare.  Elle m’a dit que ce n’était pas lié à ça. Mais je pense que ça a dû jouer. 

Lire aussi : Ils se sont connus ados et sont toujours en couple des décennies plus tard : voici leurs histoires

Stéphan, lui, parle d’un  cercle vicieux  :  Tu sens une déception chez ta partenaire, ou même tu l’imagines car tu deviens un peu parano. Tu te dis : elle n’aime plus mon sexe, elle n’aime plus mon corps, donc elle ne m’aime plus. Tu ressens une culpabilité parce que tu te dis que t’es pas capable de faire ce qu’attend l’autre. S’installe un sentiment négatif qui n’aide en rien à faire revenir l’érection.  Pierre Bondil confirme :  Quand on commence à douter de la mécanique ou qu’on a peur de ne pas y arriver, le stress entrave l’érection. C’est comme si on roulait avec un frein à main serré. 

Les relations sexuelles deviennent frustrantes pour Stéphan et sa conjointe :  Dans une relation sexuelle les gens se lâchent, se donnent. Pour moi c’est un moment d’osmose et de fusion. Mais quand l’érection en est la partie centrale et qu’elle ne marche pas, le plaisir, la magie, la proximité s’arrêtent d’un coup et à la place...

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