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Covid-19 : 17 000 morts à cause de l'hydroxychloroquine selon une étude : « La réalité doit être bien au-delà » - Sud Ouest

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Il fut l’un des premiers médecins à mettre en garde contre les effets délétères de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid. On est en mars 2020 et le professeur Mathieu...

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Il fut l’un des premiers médecins à mettre en garde contre les effets délétères de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid. On est en mars 2020 et le professeur Mathieu Molimard, pharmacologue au CHU de Bordeaux, va se cogner pour la première fois à un autre fléau : le complotisme. Il faut dire que la « Raoultmania » est à son apogée. À cette époque, veille du premier confinement lié à la pandémie, la population rêve d’un traitement miracle face à un virus inconnu et une inquiétude croissante.

Dans son institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, un infectiologue, le professeur Didier Raoult, martèle qu’il a trouvé le remède anti-Covid, l’hydroxychloroquine, une molécule prescrite pour soigner le lupus et les polyarthrites rhumatoïdes. Le 31 mars 2020, alors qu’enfermés, nous comptabilisons les petits oiseaux dans nos jardins, l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, publie un communiqué urgent mettant en garde face au risque de l’automédication à l’hydroxychloroquine. En voici les termes exacts : « Ces derniers jours, les hôpitaux de la région ont eu à gérer une dizaine de cas de troubles cardiaques graves en relation avec des automédications prises à base d’hydroxychloroquine associée à de l’azithromycine. »

Une étude française a modélisé les effets délétères de la consommation de l’hydroxychloroquine durant le premier trimestre de Covid en 2020, jusqu’à son interdiction de prescription.
Une étude française a modélisé les effets délétères de la consommation de l’hydroxychloroquine durant le premier trimestre de Covid en 2020, jusqu’à son interdiction de prescription.

AFP

Pression médiatique

Pourtant, malgré les mises en garde des experts, bien que le Haut Conseil de santé publique (HCSP) ait stipulé, en mars 2020 que l’hydroxychloroquine ne pouvait être prescrit que pour « les formes graves à titre dérogatoire en milieu hospitalier uniquement », malgré un communiqué du même HCSP datant du 23 mai 2020 interdisant carrément la prescription de façon explicite : « Aucune preuve d’un bénéfice de l’hydroxychloroquine, n’est démontrée par la science, et il existe de plus, une toxicité cardiaque, particulièrement en association avec l’azithromycine », le professeur Didier Raoult poursuivait sa « mission »… Et l’on faisait la queue devant son IHU de Marseille, pour obtenir le sésame. Pour une molécule dont on a sous-estimé la toxicité et surestimé l’efficacité.

« Ces personnes ont été abusées, de la tromperie, du même niveau que le Médiator. Ces gens sont légitimement en droit de se plaindre »

Le professeur Molimard, à Bordeaux, ne s’étonne pas des chiffres avancés par l’étude de l’équipe menée par l’équipe du CHU de Lyon, publiée dans la revue « Biomedicine et Pharmacotherapy ». « Il s’agit d’une estimation et elle ne concerne que les patients décédés dans les hôpitaux, note-t-il. Fin mars 2020, la prescription a été interdite en ville, mais la pression médiatique autour de l’engouement du professeur Raoult a joué en sa faveur, et la prescription a été maintenue en milieu hospitalier, jusqu’en mai 2020. Heureusement, les hospitaliers français ont été modérés, le taux de prescription chez nous n’a jamais dépassé les 15 %. Il est de plus de 83 % en Espagne par exemple ! » 200 décès au moins en France sont répertoriés par l’étude, 2 000 en Espagne, 12 000 aux États-Unis.

Un intérêt « pédagogique »

En revanche, Mathieu Molimard rappelle que le professeur Raoult, lui, a continué son étude « hors de toute autorisation, ajoute le professeur bordelais, pendant une année encore, traitant ainsi 30 000 patients, donc jusqu’en décembre 2021. Ces personnes ont été abusées, de la tromperie, du même niveau que le Médiator. Ces gens sont légitimement en droit de se plaindre. Il faut préciser que cette étude est une modélisation qui ne concerne qu’une courte période, la première vague épidémique, et ne prend pas en compte les arrêts cardiaques survenus hors hôpital. La réalité doit être bien au-delà. On ne saura jamais vraiment à quel point le mésusage de ce médicament a été délétère. L’Inde et le Brésil ont continué à prescrire la molécule, nous ne connaissons pas leurs chiffres. L’étude lyonnaise s’attache à six pays dont les statistiques étaient disponibles : États-Unis, la France, la Belgique, l’Italie, l’Espagne et la Turquie. »

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L’intérêt de ce travail de modélisation, premier du genre à mettre en avant la toxicité de l’hydroxychloroquine « soit 11 % de surrisque de mourir » (1), est « pédagogique » affirme le professeur Molimard : « On ne prescrit pas un médicament sans la preuve formelle de son efficacité ! Ce principe fondamental doit nous servir de repère en cas de nouvelle épidémie. » Aujourd’hui encore, et malgré les travaux scientifiques menés, le professeur Molimard et le médecin, enseignant-chercheur du CHU de Lyon, Jean Christophe Lega, coauteur de l’étude sur l’hydroxychloroquine, font l’objet d’insultes et de menaces virulentes sur les réseaux sociaux. « Ce harcèlement violent de la part de complotistes de tous bords, antivax, pro-Raoult, anti-masques etc., est incessant. Il serait indispensable que les autorités réagissent et s’engagent à protéger les experts qui défendent la science, en France. »

(1) les patients lupus ne doivent pas être effrayés par l’étude, car c’est dans le cas seulement du Covid que ce sur risque se révèle.

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