Le gouvernement britannique tire la sonnette d’alarme : une épidémie de rougeole s’est déclarée ces derniers mois dans le centre de l’Angleterre (les Midlands), et sans campagne de vaccination accélérée, elle pourrait s’étendre à d’autres villes britanniques, avec des conséquences graves.
Pour les enfants (ou pour les adultes) non vaccinés, cette maladie hautement infectieuse qui avait presque disparu dans le pays ces dernières années, donnant de la fièvre et des éruptions cutanées, peut évoluer vers des formes graves, voire causer la mort. Les populations les plus à risque sont les bébés, trop jeunes pour recevoir une première injection, les femmes enceintes et les personnes avec un système immunitaire affaibli.
Les chiffres sont préoccupants : entre le 1er janvier et le 30 novembre 2023, 209 cas de rougeole confirmés en laboratoire ont été détectés en Angleterre. Rien qu’en novembre, 43 nouveaux cas ont été signalés, principalement dans la région des Midlands de l’Ouest et le Yorkshire (nord-est de l’Angleterre). Les contaminations se sont accélérées à l’automne ; au 18 janvier 2024, 216 nouveaux cas ont été confirmés et 103 cas probables identifiés dans les Midlands de l’Ouest, dont 80 % observés à Birmingham, la majorité concernant des enfants de moins de 10 ans.
Faible couverture vaccinale
Les autorités sanitaires sont d’autant plus inquiètes que plus de 3,4 millions d’enfants de moins de 16 ans sont insuffisamment protégés en Angleterre contre cette maladie qualifiée de « victorienne » par les médias nationaux. En cause, une couverture vaccinale insuffisante : environ 85 % des enfants entre 2022 et 2023 avaient reçu leurs deux doses de vaccin MMR (pour measles, mumps, rubella, l’équivalent du ROR français – rougeole, oreillons, rubéole), à leur cinquième anniversaire, un niveau au plus bas depuis 2010-2011, alors que la recommandation des autorités sanitaires nationales est une couverture nationale de 95 %.
Dans certaines villes du centre et du nord de l’Angleterre, comme Liverpool, Manchester, Birmingham ou Nottingham, ce taux de couverture des enfants de 5 ans complètement vaccinés tombe à 75 % , selon des données du National Health Service (NHS), le système public de santé britannique. A Birmingham, un enfant contaminé par le virus de la rougeole a dû être hospitalisé. « Les professionnels de santé de la région travaillent sans relâche pour tenter de contrôler l’épidémie, mais avec un taux de vaccination si faible dans certaines communautés, il existe désormais un risque réel de voir le virus se propager dans d’autres villes », s’est inquiété Jenny Harries, la directrice de l’Agence de sécurité sanitaire britannique, en visite à Birmingham le 19 janvier.
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