Le mardi 6 février, l’Inserm, l’Inria, des chercheurs de l’université et du CHU de Bordeaux ainsi que des chercheurs canadiens ont publié des estimations sur l’efficacité des mesures sanitaires prises en France lors de la pandémie de Covid-19, à partir d’un modèle mathématique. Cette étude est consultable dans la revue Epidemics.
Elle évalue l’impact des mesures non pharmaceutiques (confinements, couvre-feu, fermeture d’école, gestes barrières), et des mesures vaccinales sur la transmission du virus et les hospitalisations. Elle prend en compte la période allant de mars 2020 à avril 2021.
Selon ces estimations, le premier confinement aurait permis de réduire la transmission du virus de 84 %.
Efficacité des mesures non pharmaceutiques
L’étude s’intéresse notamment à l’évolution du nombre moyen de personnes qu’un sujet infecté est susceptible de contaminer à un moment donné dans une population. Cet indicateur s’appelle le facteur de reproduction du virus, ou encore simplement le R.
Voici l’évolution du facteur de reproduction du Covid-19 entre mars 2020 et novembre 2021 :
On observe que le premier confinement (mars 2020) a permis de diminuer la propagation du virus, en passant de plus de 3 propagations par personne à 0,5. La propagation a ensuite fluctué autour de 1. On note deux augmentations notables : une première à l’automne 2020 suivie d’une deuxième à l’été 2021 avec l’arrivée du variant Delta VoC.
Le modèle mis en place par les chercheurs a permis de démontrer que les confinements et les autres mesures non pharmaceutiques ont réduit de manière significative la transmission du virus.
D’après les estimations, le premier et le deuxième confinement ont été les plus efficaces, permettant de réduire le nombre de transmissions de 84 % et 74 % respectivement. En revanche, le troisième confinement a permis de réduire les transmissions de seulement 11 %.
Les estimations indiquent également que les couvre-feux à 18 h ou 19 h ont été plus efficaces que ceux à 20 h ou 21 h (67,9 % contre 47,5 %).
La fermeture des écoles aurait eu un effet moins marqué que d’autres mesures, mais elle a quand même permis une réduction significative de la transmission du virus (14,5 %).
Le modèle intègre également les « gestes barrières » qui auraient réduit la transmission du virus de 16,1 % à 60,1 % selon les périodes.
Efficacité vaccinale
Les premiers vaccins ont été administrés à partir du 27 décembre 2020 soit 10 mois après les débuts du virus.
D’après le modèle créé par les chercheurs, l’efficacité du vaccin contre l’hospitalisation a été de 98 % et de 87,5 % contre la transmission. Cependant, lors de la circulation du virus Delta VoC, l’efficacité du vaccin contre la transmission a été réduite à 44 %.
D’après les scénarios envisagés par les chercheurs, le vaccin aurait évité 160 000 décès et près de 1 500 000 hospitalisations, ce qui aurait entraîné une saturation des capacités hospitalières.
Selon un scénario où le vaccin aurait été disponible 100 jours après le début du virus, donc beaucoup plus tôt, 380 000 personnes de moins auraient été hospitalisées et 70 000 décès auraient été évités.
Ces conclusions sur l’impact significatif des vaccins sont cohérents avec la plupart des études antérieures.
La méthodologie employée dans cette étude se base sur un modèle pour évaluer l’impact des mesures non pharmaceutiques (confinement, couvre-feu…) et des vaccins sur la transmission et les taux d’hospitalisation dus à la Covid-19 en France, de mars 2020 à octobre 2021.
Les données ont été recueillies à partir de sites gouvernementaux et d’articles de presse, ciblant des mesures spécifiques telles que les confinements, les fermetures d’écoles, les couvre-feux, et l’adoption de gestes barrières mais également des données sur les variants préoccupants (VoC) du Covid-19 et sur les vaccinations.
Le modèle intègre les effets des mesures, sur les taux de transmission et d’hospitalisation. Les données météorologiques ont également été prises en compte.
À partir de ce modèle, des scénarios alternatifs ont été simulés pour évaluer l’efficacité des différentes interventions et des stratégies de vaccination. Ces simulations ont permis d’examiner l’impact hypothétique de l’absence de vaccination ou au contraire d’impact d’une vaccination plus rapide de la population sur les taux de transmission, d’hospitalisation et de mortalité.
La méthodologie complète est disponible ici.
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