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Grippe en France : « on rencontre de nombreux cas en réanimation », pourquoi l'épidémie bat son plein - Sud Ouest

En ce moment, difficile de passer entre les mailles du filet. Depuis la mi-janvier, la totalité de la France métropolitaine est en phase épidémique pour la grippe. Au travail, dans le cadre familial ou amical, chacun constate que le virus circule allègrement, passant d’une personne infectée à son voisin à la vitesse grand V. Dans ce contexte, une question se pose : la souche de la grippe qui s’impose cet hiver en France est-elle plus contagieuse que les années précédentes ? Non, répond Pierre-Yves Boëlle, professeur d’épidémiologie...

En ce moment, difficile de passer entre les mailles du filet. Depuis la mi-janvier, la totalité de la France métropolitaine est en phase épidémique pour la grippe. Au travail, dans le cadre familial ou amical, chacun constate que le virus circule allègrement, passant d’une personne infectée à son voisin à la vitesse grand V. Dans ce contexte, une question se pose : la souche de la grippe qui s’impose cet hiver en France est-elle plus contagieuse que les années précédentes ? Non, répond Pierre-Yves Boëlle, professeur d’épidémiologie à Sorbonne université et à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

« La souche du virus qui circule actuellement est A (H1N1), explique-t-il. Le virus de la grippe évolue toujours un peu mais, pour l’instant, on n’a pas de raison de penser qu’il soit plus virulent que les autres années. » Selon le chercheur, « aujourd’hui, on est revenu dans une épidémiologie de la grippe traditionnelle ».

Les « systèmes se recalent »

Si l’épidémie de grippe 2023-2024 se rapproche donc des standards d’avant la crise du Covid-19, le Sars-CoV-2 a toutefois laissé des traces, admet Pierre-Yves Boëlle. En 2020-2021, en pleine pandémie, « on n’a pas eu de grippe », rappelle-t-il. Chez les adultes, cette absence n’a probablement pas provoqué de baisse de l’immunité, la protection après une infection étant « de l’ordre de cinq à sept ans », rappelle le médecin. Mais, ajoute-t-il, la situation est différente chez les enfants.

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« Ils ont été moins exposés pendant cette période et chez eux, il y en a sans doute plus qui sont restés sensibles à la grippe. » Une explication, peut-être, à la diffusion massive du virus : si les enfants sont plus facilement contaminés, le risque est grand que les adultes qui les entourent finissent aussi par l’être, d’autant que le réflexe des gestes barrières s’est considérablement perdu ces dernières années…

« Le Covid a pas mal perturbé l’épidémiologie des virus respiratoires »

Pierre-Yves Boëlle a aussi observé un « changement des types de manifestations » après des cas de grippe, notamment une fatigue et une toux plus persistantes que d’ordinaire. « Ça fait partie des choses qu’on a noté de façon empirique, rapporte-t-il. On s’interroge : est-ce que c’est un changement de symptôme lié à la grippe ou est-ce que d’autres virus intercurrents sont là ? Est-ce que c’est une conséquence du défaut d’immunité qu’on a eu pendant le Covid ? Ce sont des questions auxquelles on n’a pas la réponse aujourd’hui. »

Le chercheur et ses collègues tentent également de comprendre pourquoi, depuis deux ans, « le Covid baisse quand la grippe augmente », alors « qu’il n’y a pas de compétition directe entre ces deux virus ». Là encore, le mystère demeure : « Il est assez raisonnable de se dire que le Covid a pas mal perturbé l’épidémiologie des virus respiratoires, résume-t-il. On est encore dans une phase où tous ces systèmes se recalent les uns par rapport aux autres, sans qu’on comprenne bien quels sont les déterminants. »

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« Nous constatons une hausse significative des appels au centre 15. Les urgences sont aussi très sollicitées et on rencontre de nombreux cas en réanimation »

Hospitalisations en hausse

Une chose est sûre, ce retour à une épidémie de grippe classique n’a rien d’une bonne nouvelle. Chaque année, « 2 à 6 millions » de Français tombent malades, et 10 000 en meurent, dont « plus de 90 % » sont des seniors de 65 ans et plus, selon les chiffres officiels. En ce moment, où en est-on en France ? Dans le dur, assurément, et le pic n’a pas encore été atteint…

Entre le 29 janvier et le 4 février, selon Santé publique France (SpF), le nombre de cas de grippe traités en médecine de ville est resté stable, à un niveau élevé (18 %), alors qu’une augmentation a été constatée dans les hôpitaux. Après un passage aux urgences, le virus représente désormais 3,1 % des hospitalisations, un « niveau d’intensité élevé tous âges confondus », alerte SpF. « Nous constatons une hausse significative des appels au centre 15, confirme le professeur Charles Cazanave, infectiologue au CHU de Bordeaux. Les urgences sont aussi très sollicitées et on rencontre de nombreux cas en réanimation ».

La bonne nouvelle, cet hiver, concerne le vaccin : son « efficacité » est comprise « entre 60 et 65 % » contre « la souche A (H1N1), majoritaire cette année », affirme Bruno Lina, directeur du Centre national de référence des virus des infections respiratoires, cité par Le Point. Reste à convaincre les plus fragiles de franchir le pas, alors que la campagne vaccinale a été prolongée jusqu’au 29 février. Fin novembre, seuls 42,8 % des 65 ans et plus avaient été vaccinés, un chiffre en recul par rapport à l’année précédente. « Tant qu’on n’a pas atteint le pic, il est toujours utile de se faire vacciner », rappelle Pierre-Yves Boëlle.

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