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Le nombre de cas de coqueluche en forte hausse en France, quels sont les symptômes et les traitements ? - France Bleu

Plus de 5.800 cas depuis le début de l'année. Un très fort rebond de la coqueluche se confirme en France ces derniers mois, selon des données transmises mardi par l'Institut Pasteur. Cette infection respiratoire, causée par une bactérie, est très contagieuse et peut être grave, notamment pour les nourrissons. Au premier trimestre, la France comptait "une quinzaine de clusters", selon Santé publique France.

C'est "un rebond assez explosif", estime le directeur des Centres Nationaux de Référence Institut Pasteur (CNR), Sylvain Brisse, pointant "une ampleur inédite en France depuis au moins 20 ans". Il souligne que la France est encore dans "une phase encore ascendante de l'épidémie". Les pics peuvent s'étaler sur plusieurs mois. "Une circulation encore forte ne serait pas étonnante au moment des Jeux olympiques", note également l'expert.

"On s'attendait à une recrudescence de cette maladie cyclique - qui a un pic tous les trois à cinq ans -, sachant que le dernier pic datait de 2018. La période Covid a retardé la reprise, là cela revient vraiment en force", analyse-t-il.

32.000 cas et 19 décès en Europe

Sur le continent européen, plus de 32.000 cas de coqueluche ont été globalement recensés dans 30 pays sur les trois premiers mois de 2024, plus que sur l'ensemble de l'année 2023 (plus de 25.000), selon un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) paru le 8 mai.

Des épidémies importantes ont été signalées ces derniers mois en Croatie, au Danemark ou au Royaume-Uni et des hausses significatives de cas en Belgique, Espagne ou encore Allemagne. De janvier 2023 à fin mars 2024, 19 décès ont été rapportés sur le continent, 11 de nourrissons et 8 d'adultes de plus de 60 ans.

Qu'est-ce que la coqueluche ?

La coqueluche est infection respiratoire causée par une bactérie, Bordetella pertussis. Hautement contagieuse, elle se transmet très facilement par voie aérienne, au contact d'une personne malade présentant une toux. Une personne atteinte en contamine environ quinze autres et l'incubation dure en moyenne 9 à 10 jours.

Les symptômes majeurs de la maladie sont des quintes de toux fréquentes et prolongées. La maladie peut être grave pour les nourrissons, qui peuvent souffrir de détresse respiratoire avec détérioration d'un ou plusieurs organes. Les personnes vulnérables (malades respiratoires chroniques, immunodéprimés, femmes enceintes) sont aussi plus à risque.

Les décès sont rares, mais peuvent survenir surtout chez les très jeunes nourrissons non vaccinés. "Pratiquement tous les nourrissons qui attrapent la coqueluche avant trois mois doivent être hospitalisés", confirme à franceinfo Robert Cohen, pédiatre et infectiologue au centre hospitalier intercommunal de Créteil. "Une partie importante d'entre eux va passer en réanimation, et puis on sait qu'une partie mourra", ajoute-t-il. Pour les adultes en bonne santé, "la coqueluche est une maladie importante, trainante, invalidante, gênante, mais elle ne met pas en jeu le pronostic vital".

Pour les adultes en bonne santé, "la coqueluche est une maladie importante, trainante, invalidante, gênante, mais elle ne met pas en jeu le pronostic vital".

L'importance de la vaccination

Santé publique France rappelle l'importance de la vaccination, meilleure protection contre la coqueluche. La vaccination des femmes enceintes est notamment cruciale pour protéger les futurs bébés, insistent les spécialistes. Les nourrissons (en dessous de deux mois) sont parmi les plus touchés, trop jeunes pour être vaccinés. De même que les adolescents et adultes ayant perdu la protection conférée par le vaccin, souvent par manque de rappels. La vaccination tout comme la maladie ne protège en effet pas à vie contre l'infection.

Le vaccin ne protégeant pas totalement contre la transmission, il est également possible d'être porteur de la bactérie, sans symptômes, et de transmettre la maladie. D'où la vigilance nécessaire si l'on fréquente des tout-petits.

Pourquoi cette flambée ?

Des scientifiques pointent justement, parmi les causes de cette flambée, un niveau moindre de vaccination contre la coqueluche, notamment durant la période de la pandémie de Covid. Mais alors qu'un rebond pouvait être attendu en 2021-2022, le retour de la maladie étant cyclique, les mesures sanitaires liées à la pandémie ont probablement réduit la transmission et repoussé ce rebond. L'arrêt des mesures barrières a ensuite sans doute favorisé cette transmission, comme pour d'autres germes.

L'augmentation actuelle est aussi potentiellement liée, selon Sylvain Brisse, à une éventuelle baisse d'immunité collective depuis les derniers épisodes d'infections.

Quel traitement ?

Une fois la coqueluche diagnostiquée, parfois via un test PCR, le traitement "vise à éliminer la bactérie et consiste à administrer des antibiotiques le plus tôt possible", rappelle l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), afin de réduire rapidement la contagiosité et permettre le retour en collectivité après quelques jours de traitement.

L'hospitalisation est fortement recommandée pour les enfants de 0 à 3 mois, notamment pour une surveillance cardio-respiratoire.

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