Les malades de la thyroïde dénoncent une "urgence sanitaire", six mois après la généralisation d'une nouvelle formule de leur principal traitement, le Levothyrox. En Lorraine, le centre de pharmacovigilance croule sous les appels.
Des dizaines d'appels par jour. Depuis le mois de mars, le Centre régional de pharmacovigilance de Lorraine est débordé par les signalement d'effets secondaires du Levothyrox, le principal médicament des malades de la thyroïde. Au niveau national, 9.000 signalements ont été enregistrés. Insomnies, prise de poids, perte de cheveux, douleurs musculaires, une grande fatigue, les symptômes sont tous apparus d'un coup chez Marie-José, une retraitée de Richardménil.
On avale quelque chose qui nous empoisonne" Marie-José, malade de la thyroïde
"J'ai mis ça sur le compte de la fatigue et du stress, j'avais fait des travaux, j'avais déménagé... puis j'ai lu dans la presse les problèmes du Levothyrox et je me suis dit : c'est exactement ça, explique la sexagénaire. Se dire que tous les jours, on avale quelque chose qui nous empoisonne, ce n'est pas agréable. Je le prends avec plus de réticence".
D'autres, comme Sylvie, ont pris une décision radicale. "J'ai décidé d'arrêter complètement le Levothyrox. J'ai la chance de ne pas prendre que ça, je prends une autre hormone thyroïdienne, ce qui m'a permis d'arrêter. Depuis, les symptômes n'ont pas encore tous disparu mais je me sens déjà un petit peu mieux", raconte cette habitante du Lunévillois, dépitée. "J'ai mis 10 ans à trouver l'équilibre avec mon médecin et là, il faut tout recommencer", déplore t-elle.
Deux nouveaux excipients
La nouvelle formule a été mise sur le marché fin mars. L'Agence nationale de sécurité du médicament l'avait réclamée au laboratoire Merck dès 2012 afin, selon elle, de rendre le produit plus stable. Le changement de formule ne porte pas sur le principe actif mais sur les excipients. Le lactose a été remplacé par le mannitol, très courant dans l'alimentation et d'autres médicaments. Un autre excipient, l'acide citrique anhydre, a été ajouté pour "limiter la dégradation de la lévothyroxine au cours du temps", selon l'ANSM et des produits de santé.
Les médecins eux restent prudents. "La plupart des cas correspondent à des déséquilibres du traitement, analyse Marc Klein, endocrinologue au CHU de Nancy. La bêtise à ne pas faire c'est d’arrêter les médicaments de but en blanc, il faut poursuivre le traitement et vérifier le taux de TSH, l'hormone de l'hypohyse qui régule la fonction thyroïdienne et qui est le meilleur marqueur de l'équilibre thyroïdien".
La ministre de la santé, Agnès Buzyn, appelle également les 3 millions de malades français à la patience. Selon elle, les effets secondaires "s'estompent quand on arrive à bien doser le traitement". Un avis que ne partage pas l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) : elle va porter plainte contre les autorités sanitaires et le laboratoire Merck Serono. Les conclusions de l'enquête de pharmacovigilance seront publiées en octobre.
La France est le 1er marché mondial du Levothyrox.
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