Après une épidémie qui a touché huit membres du personnel soignant cet été, la clinique du Pont de Chaume à Montauban est de nouveau en proie à des cas de gale.Selon le journal Ouest France, quatre personnes membres de l'établissement ont cette fois été touchées mais la direction assure qu'il n'y a pas de risque pour les patients. Les salariés ont été traités et sont en arrêt de travail et des études sont en cours pour déterminer l'origine de cette contamination.
Le foyer pourrait être identique à celui de l'été dernier. Parallèlement, l'établissement a dû laver toute la literie et le linge à 60° et désinfecter l'ensemble du mobilier. La gale est une maladie de la peau due à un sarcopte, minuscule parasite de la famille des acariens, qui a la capacité de pénétrer l'épiderme et de s'y reproduire. C'est une maladie contagieuse, très répandue dans le monde qui peut toucher tous types de personnes, quels que soient leur âge, leur hygiène et leur milieu social.
Il en existe plusieurs types: la gale commune et la gale "gale profuse" ou "gale hyperkératosique". Dans le premier cas, il s'agit de la forme la plus fréquente de la maladie due à la présence de sarcoptes peu nombreux sur la peau. La contamination se fait par contacts directs (peau à peau), prolongés ou plus rarement par contacts indirects (linges infestés, partage du lit, échanges de vêtements…).
Un état des lieux publié en 2011
La gale profuse se caractérise quant à elle par l’étendue des signes cutanés, sur tout le corps (dos, visage et cuir chevelu). "Ces maladies extrêmement contagieuses touchent surtout les personnes âgées, celles vivant en collectivité et les patients souffrant d’immunodépression.", précise l'Assurance maladie. Ses signes typiques (démangeaisons, lésions cutanées) surviennent après la période d’incubation qui est de trois semaines en moyenne.
Le diagnostic de gale doit être obligatoirement confirmé par un généraliste ou un dermatologue qui prescrira un traitement par voie orale (en comprimé) et/ou local (crème/lotion). En France, il n'existe pas de surveillance spécifique de la gale mais selon l'Assurance maladie, les différentes études disponibles montrent une recrudescence de la maladie. "En 2010, le nombre de nouveaux cas de gale en France a été estimé à 328 pour 100 000 habitants.", fait-elle savoir.
La gale sévissant par "petites épidémies" dans les collectivités (maisons de retraite, services hospitaliers, écoles), des épisodes de gale sont donc régulièrement signalés. Suite à divers signaux évoquant une recrudescence de l'infection, des experts de l'Institut de veille sanitaire (InVS), une agence sanitaire française, ont regroupé les résultats de sept études réalisées par l'organisme entre 2008 et 2010.
Un manque de recommandations officielles
Les cinq premières études ont montré une augmentation des signalements d'épisodes en collectivités (écoles, établissements médico-sociaux...) et les deux autres études ont montré une augmentation des ventes de scabicides, produit de référence pour un traitement local. "L'étude nationale montre respectivement +11% et +24% pour les ventes de benzyle benzoate (traitement local) et d'ivermectine (traitement oral) entre 2005 et 2009. Elle permet d'estimer l'incidence entre 330 et 350 cas de gale pour 100 000 habitants par an.", résume l'InVS.
Mais l'agence précise qu'en l'absence de surveillance spécifiques, ces données sont à interpréter avec précaution, d'autant que les études nationales manquent pour analyser l'ampleur du phénomène après l'année 2010. Dans ces conclusions, l'agence connaît néanmons les raisons d'une telle situation: le caractère très contagieux de la maladie et un retard au diagnostic et aux traitements, associé à leurs coûts dissuasifs et à une difficulté de compréhension des prescriptions.
Elle estime donc qu'un "renforcement de la sensibilisation du public et des cliniciens pour le diagnostic précoce et une meilleure coordination entre acteurs locaux et régionaux permettraient d'améliorer la prise en charge et de limiter la diffusion de l'infection, en particulier lors de situations complexes." Outre les traitements, il est également indispensable de suivre dès le diagnostic des mesures pour éviter la transmission de la maladie.
Celles-ci concernent des recommandations d’hygiène pour la literie et les vêtements: il faut laver le linge à la machine à 60°C et le sécher à haute température et les tissus qui ne peuvent pas être lavés à l’eau chaude doivent être traités par contact avec une poudre acaricide (qui tue les acariens). Par ailleurs, il faut traiter les contacts très proches (membres d'une même famille, personnes partageant la même literie, les mêmes vêtements) de la personne contaminée même si ces derniers sont asymptomatiques.
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