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Blagues graveleuses, gestes déplacés : le "tabou" du sexisme à l'hôpital

Blagues graveleuses, gestes déplacés, harcèlement sexuel… Le sexisme n’épargne pas les étudiants en médecine, en particulier à l’hôpital et au bloc opératoire, selon les résultats d’une enquête dévoilée vendredi par le premier syndicat d’internes, qui appelle à "briser ce tabou".

"Pour lutter contre le sexisme, il faut d’abord l’évaluer", expliquait l’Intersyndicale nationale des Internes (Isni) en lançant, début septembre, un questionnaire en ligne à l’adresse des quelque "30 000 internes" de l’Hexagone. Près de 3 000 y ont répondu jusqu’au 16 octobre, dont 75% de femmes.

Sexisme au quotidien

"Mon chef m’appelle 'petite chienne’"

Le "sexisme quotidien" (notamment les blagues ou remarques stigmatisantes sur la façon de s’habiller, d’opérer, etc…) touche la grande majorité des sondés tout au long de leurs études. La moitié (47%) s’en déclare "victime" – 61% des femmes contre 7% des hommes.

Les "auteurs de ces agissements" se retrouvent majoritairement (37%) chez les médecins et supérieurs hiérarchiques,  devant le personnel soignant (33%), les confrères (16%) et les patients (14%).

"Mon chef m’appelle 'petite chienne’”, témoigne une jeune femme de 23 ans au Monde. "C’est simple, je ne peux même pas me souvenir de la blague sexiste qui m’a le plus choquée. Il y en a tellement qu’on finit par ne plus relever".

Dans le huis clos du bloc opératoire

Ces comportements sexistes quotidiens ont lieu majoritairement à l’hôpital public, au bloc opératoire dans un cas sur quatre, selon l’Isni. "C’est un milieu confiné où le patient est endormi, donc il n’y a pas de témoin, et le chirurgien est donc en position de donneur d’ordre", témoigne Mélanie sur France Inter. La jeune trentenaire devenue médecin généraliste donne un exemple éloquent :

"Un exemple : le chirurgien demande un instrument qui s’appelle un écarteur, il dit 'écarteur !'. Et puis il va regarder l’interne qui est en face de lui, et lui dire 'ça, tu sais faire, hein, les cuisses, tu aimes bien les écarter !" Témoignage à écouter sur France Inter

Le sexisme des patients également

Cette étude montre aussi "le sexisme ne s’arrête pas aux rapports internes à la profession", explique à l’Obs Alizée Porto, à l’origine de cette étude. 

"Dans notre relation au malade aussi, nous sommes victimes de préjugés. L’homme, c’est le médecin. Une femme, ne peut pas l’être. Plusieurs fois, je me suis rendue au chevet d’un patient pour lui expliquer sa maladie, son traitement, etc. Le lendemain, il me demandait :Quand est-ce que je vois le docteur ?" Alizée Porto dans l’Obs

Selon les chiffres recueillis par France Inter,  lorsqu’une interne 'femme’ entre dans la chambre d’un patient, elle est considérée comme infirmière presque 3 fois sur 4 (dans 71,50% des cas).

Du harcèlement sexuel des supérieurs hiérarchiques

Quant au harcèlement sexuel (propos ou comportements à connotation sexuelle, dégradants ou humiliants, imposés de façon répétée), il concerne environ 9% des sondés.

Parmi les "types de harcèlement" définis par l’Isni, la moitié correspond à des "gestes non désirés" (toucher le cou, les cheveux, les mollets, massage des épaules), 15% à des "contacts physiques non désirés" (toucher les seins ou les fesses, baisers dans le cou ou sur la bouche), 14% à "des demandes insistantes de relation sexuelle", 12% à un "chantage à connotation sexuelle" et 9% "à des simulations d’actes sexuels".

Dans près de la moitié des cas (48%), ces agissement sont imputés aux médecins et supérieurs hiérarchiques, devant les confrères sans supériorité hiérarchique (28%), le personnel soignant (15%), les patients ou leur famille (9%).

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