Dans l'Oise, on se vaccine moins contre la grippe que dans le reste de la région

Opération vaccination. A compter de ce lundi, la Sécu de l’Oise incite tous les habitants, notamment les populations les plus fragiles — plus de 65 ans et personnes atteintes de certaines maladies —, à se faire vacciner contre la grippe saisonnière. La piqûre contre le virus est proposée gratuitement au centre de prévention et d’examen de santé de Creil*, tous les jours, du lundi au vendredi, de 7 h 45 à 12 h 30. Cette campagne est lancée pour la troisième année consécutive. « La priorité est donnée aux 146 000 Oisiens jugés à risque mais tout le monde peut venir », souligne la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Cette dernière espère, à travers cette opération, sensibiliser plus globalement ses 700 000 assurés dans le département. L’an passé, 381 personnes ont ainsi été vaccinées, dont 90 % de plus de 65 ans.

Le pic de l’épidémie attendu en janvier

Si jusqu’à maintenant, peu de personnes souffrent de la grippe — généralement 1 % des consultations en novembre dans l’Oise —, le virus devrait aller crescendo jusqu’à la fin janvier. « Pour l’instant, on ne peut pas prédire la virulence, prévient toutefois Eliane Lambrecht, de la CPAM. Cela dépendra des températures. Cela dépendra notamment de la météo. Plus il fera froid, plus le nombre de personnes touchées peut être important. » L’an dernier, la grippe avait atteint son pic à la mi-janvier, avec 14 % des consultations chez le médecin liées à ce virus dans l’Oise. Trois fois plus qu’en décembre.

Mais force est de constater que le vaccin, recommandé mais pas obligatoire, ne fait pas l’unanimité dans le département. L’an dernier, parmi les individus fragiles, 45,1 % se sont fait vacciner. C’est deux points de moins que la moyenne nationale (47,4 %) et six de moins que celle de la région (51 %), selon l’Agence régionale de santé et l’assurance maladie des Hauts-de-France. Pis, les écarts se creusent selon le type de patients. Seul un tiers de ceux atteints de maladies chroniques se font vacciner (33,9 %), contre 42,5 % dans le reste de la région. La fièvre, les maux de tête et la fatigue, les symptômes de la grippe, n’y font rien.

L’ombre de la désertification médicale

« On peut l’expliquer en partie par la problématique de l’accès aux soins, avance Eliane Lambrecht, responsable prévention à la CPAM de l’Oise. Le nombre de généralistes par rapport à la population est l’un des plus faibles. » En effet, le département compte 580 généralistes pour 818 000 habitants, soit seulement trente de plus que la Somme, qui compte 571 000 habitants, d’après l’assurance maladie. « Il y a beaucoup d’indicateurs de santé sur lesquels il y a du retard dans l’Oise », déplore Marc Azam, le directeur de la CPAM.

Autre explication de ce désintérêt pour le vaccin antigrippe : la méfiance. « La population a perdu confiance dans la vaccination depuis le H1N1, en 2009. Le succès en demi-teinte et les polémiques qui ont suivi ont eu un impact fort, précise Eliane Lambrecht. C’est aussi pour cela que l’on organise ces campagnes de vaccination gratuite dans le département. »

*Centre de prévention et d’examen de santé de Creil 13, rue Ribot à Creil. Renseignements : 03.44.61.70.33

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