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Levothyrox : imbroglio autour d'une usine de fabrication d'un médicament en Isère

Un avocat des malades de la thyroïde reproche à l'Etat et à Merck de ne pas faire appel à une usine en Isère qui fabrique toujours, selon lui, l'ancienne version du Levothyrox. Les autorités de santé et le laboratoire démentent et assurent qu'il ne s'agit pas du même produit.

L'avocat a annoncé vendredi dans un communiqué avoir adressé par voie d'huissier «une sommation interpellative» à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, au groupe allemand et son sous-traitant, la société Patheon basée à Bourgoin-Jallieu, ainsi qu'à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cet acte juridique permet de poser officiellement une question à un tiers.

Me Christophe Lèguevaques demande également à connaître la capacité de production de cette usine iséroise, «destinée exclusivement au marché italien».

L’Eutirox en Italie et l’Euthyrox en Allemagne

Pour rappel, la nouvelle formule du Levothyrox a été mise sur le marché en mars, mais certains patients se sont rapidement plaints d'effets secondaires. Face à leur colère, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé en septembre l'importation de stocks de l'ancienne formule de Levothyrox, de façon transitoire. Cette ancienne formule a été importée d'Allemagne, où elle est commercialisée sont le nom d'Euthyrox.

Dans l'usine iséroise, «la société Patheon fabrique de l'Eutirox (avec un 'i')» commercialisé en Italie, a assuré le ministère de la Santé. Or, l'ancienne formule de Levothyrox et l'Eutirox ne sont pas les mêmes produits», s’est-il défendu. Que ce soit au niveau «des procédés de fabrication» que de la source des composants (principe actif, excipient lactose). Valérie Leto, pharmacienne responsable de l'entité juridique Merck-Serono à Lyon, a confirmé cette version.

Pas de problèmes de stocks selon le ministère de la Santé

Selon les chiffres du ministère, 198 720 boîtes d'Euthyrox Merck (ancien Levothyrox) importées ont été mises à disposition des patients à partir du 2 octobre. Au 5 novembre, 147 146 boîtes avaient été dispensées aux patients, laissant un stock d'environ 50 000 boîtes à cette date.

Au cours du mois d’octobre, le ministre a relevé des «ventes considérablement en baisse, ce qui indique que ceux qui en avaient besoin ont pu se le procurer». Ainsi 4426 boîtes étaient dispensées la semaine du 23 octobre contre 2330 boîtes la semaine suivante.

Cinq médicaments différents promis par Agnès Buzyn

Par ailleurs, un médicament alternatif au Levothyrox a été rendu disponible en octobre, le L-Thyroxin Henning de Sanofi. De mi-octobre au 5 novembre, 152 000 boîtes de ce médicament ont été dispensées, tous dosages confondus, sur les 300 000 environ mises sur le marché. A cette date environ 150 000 boîtes, tous dosages, étaient encore disponibles.

Le 19 octobre, Agnès Buzyn avait précisé que les malades souffrant d'effets secondaires disposeraient de «cinq médicaments différents» à partir de la mi-novembre.

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