Malgré une crise de confiance fin 2012-début 2013, la pilule reste le premier contraceptif des femmes en France (40 % de celles âgées de 18 à 40 ans). Pourtant, elles n'en sont pas toujours satisfaites : 24 % des utilisatrices oublient 1 fois par mois de la prendre et 12 % d'entre elles ne prennent pas de contraception d'urgence (la pilule du lendemain), risquant une grossesse non désirée, révèle une enquête menée auprès de 800 femmes en France âgées de 18 à 40 ans à l'initiative de l'entreprise pharmaceutique Gedeon Richter. Or l'éventail des méthodes de contraception est large : certaines sont efficaces plusieurs semaines (le patch, qui se colle sur la peau du haut du bras, du ventre ou du fessier, et l'anneau vaginal), d'autres plusieurs années (le stérilet, qui se place à l'intérieur de la cavité utérine et délivre une faible quantité d'hormones progestatives, et l'implant, un petit bâtonnet cylindrique qui s'insère sous la peau). Alors pourquoi les femmes, même si elles sont moins nombreuses à prendre la pilule depuis quelques années, privilégient-elles toujours majoritairement ce moyen de contraception ?
Des idées reçues sur les méthodes alternatives
Selon cette enquête, c'est d'abord parce qu'elles connaissent peu les autres moyens de contraception hormis la pilule : alors que 95 % des femmes interrogées citent spontanément la pilule quand le sujet est abordé, et 72% le stérilet, elles ne sont plus que 43% à penser à l'implant, 21% au patch et 12% à l'anneau. "Il est possible que les médecins ne renseignent pas assez les femmes sur les autres moyens de contraception, ou bien qu'elles aient été influencées par leur mère, leur sœur, voire leur conjoint, et ne veulent que la pilule", suggère lors d'une conférence de presse Stéphane Jacquemet, chargé d’enseignement à la Faculté de Psychologie et Sciences de l’éducation de l’Université de Genève (Suisse).
Et pour celles qui connaissent les méthodes alternatives, elles sont nombreuses à avoir des idées reçues : les femmes interrogées estiment notamment que le patch, l'anneau et l'implant sont moins efficaces que le stérilet, ce qui est entièrement faux, comme le montre le tableau ci-dessous extrait d'un site d'informations du ministère de la Santé. "Elles ont aussi peur que le patch se décolle, mais même si cela arrivait, il est possible de le recoller dans les 24 heures sans perdre en efficacité, explique le Dr Teddy Linet, gynécologue obstétricien au sein du Centre Hospitalier Loire-Vendée Océan de Challans. Quand à l'anneau et l'implant, elles sont gênées par l'intrusion d'un corps étranger, un frein psychologique pour lequel elles doivent être rassurées par les médecins."
Des moyens peu remboursés
Pourtant, ces techniques alternatives de contraception présentent plusieurs avantages, notamment leur longue durée, permettant de se passer d'une prise quotidienne : "Le patch et l'anneau se gardent 3 semaines (la 4e semaine, ils doivent être retirés), tandis que l'implant, posé et retiré par un médecin, est efficace 3 ans", explique le gynécologue. Et pour le prix ? "Elles ne sont pas plus chères que la pilule", affirme-t-il. L'implant coûte une centaine d'euros et est remboursé à 65% par la sécurité sociale. Pour le patch et l'anneau vaginal, il faut débourser environ 15 euros par mois, mais ils ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale (ils sont remboursés par certaines mutuelles).
L'attrait des Françaises pour la pilule est d'autant plus marquant que nos voisines européennes optent plus facilement pour d'autres moyens de contraception : en Espagne, elles sont 16 % à avoir choisi l'anneau ou le patch, 10 % en Italie, 6 % en Belgique, alors qu'elles ne sont que 2 % en France d'après cette enquête. "Un nouveau patch contraceptif nommé Lisvy, moins dosé que celui actuellement commercialisé (ndlr : Evra), a été commercialisé en avril 2016 en France, annonce le Dr Teddy Linet. Il n'est pas remboursé par la sécurité sociale, alors qu'en Belgique, il l'est déjà, preuve que nous avons du retard sur nos voisins", conclut-il. Dans le monde, la stérilisation féminine (comme la ligature des trompes) est le premier moyen de contraception utilisé, suivi du stérilet. La pilule, elle, n'arrive qu'en troisième position.
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