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États généraux de la bioéthique. Faut-il étendre la PMA ?

Les États généraux de la bioéthique sont lancés jeudi. Procréation médicalement assistée, fin de vie, ou encore tests génétiques, sont au menu des discussions. L'ouverture de la PMA aux couples homosexuels soulève de nombreuses questions.

Faut-il étendre la procréation médicale assistée à toutes les femmes alors qu'elle est, aujourd'hui uniquement utilisée dans le cadre d'une infertilité médicale ? Ce sera l'un des sujets majeurs débattus lors de ces États généraux. Et il est probable qu'il animera, aussi, le débat parlementaire.

Au cours de sa campagne, le président Macron s'était dit favorable, à titre personnel, à cette extension. En précisant qu'il respecterait l'avis du Comité consultatif national d'éthique. Or, en juin, cette instance a publié un avis favorable « à l'ouverture de l'insémination artificielle avec donneur à toutes les femmes », couples de lesbiennes ou femmes célibataires. Une fois élu, le président Macron avait aussi indiqué qu'il ne souhaitait pas « diviser la société ».

Organisés par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), ils ont pour but de préparer la révision de la loi bioéthique du 7 juillet 2011.
Organisés par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), ils ont pour but de préparer la révision de la loi bioéthique du 7 juillet 2011. | Visactu

L'opinion évolue

Ces débats interviennent dans la société alors que l'opinion évolue en faveur d'une extension de la PMA, comme l'ont révélé plusieurs sondages récemment. Débats très attendus. Ils seront denses car ils soulèvent de nombreuses questions.

Pour les défenseurs de l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, c'est au nom de « l'égalité » que les couples de femmes doivent pouvoir y accéder. « On aurait d'ailleurs préféré que cela se discute dans le cadre d'une loi sur l'égalité et non sur la bioéthique », explique Alexandre Urwicz, de l'ADFH (Association des familles homoparentales). Considéré comme le père de l'assistance médicale à la procréation, le professeur René Frydman défend la prise en compte d'une infertilité « sociétale », liée à un mode de vie : célibat ou homosexualité.

Ces désirs d'enfant par des femmes célibataires ou des couples de femmes négligent « l'intérêt de l'enfant » rétorquent les détracteurs de la PMA. Pour Mgr d'Ornellas, archevêque de Rennes, une extension de la PMA « instituerait légalement l'absence de père ». Au fond, dit Jean Leonetti, ce débat oppose une « éthique de l'autonomie », de la liberté, défendue par les partisans d'une évolution de la loi, à une éthique de la « vulnérabilité » prônée par ses opposants.

Des questions techniques

Mais le sujet soulève aussi des questions techniques. L'ouverture de la PMA à toutes les femmes fait craindre une pénurie de don de sperme, car la demande augmentera. S'ajoute une inconnue : certains qui donnaient hier pour des couples hétérosexuels infertiles vont-ils donner indifféremment pour aider des couples homosexuels à devenir parents ?

Or, le délai est déjà d'un an environ pour obtenir un don aujourd'hui. Faut-il, dans ce cas, rémunérer le don de sperme, pour motiver les donneurs, et donc remettre en cause le principe de gratuité qui s'impose aujourd'hui ?

En parallèle, des associations militent pour une levée de l'anonymat des donneurs, un droit à la filiation. Mais alors, les donneurs ne seront-ils pas moins nombreux ?

Autre question : si la PMA est ouverte aux couples de femmes, des couples d'hommes ne pourront-ils pas légitimement, au nom de l'égalité, exiger de pouvoir eux aussi devenir parents ? Ce qui supposerait une légalisation de la gestation pour autrui.

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