
L'adolescence, que la croyance populaire situe principalement entre 14 et 19 ans, couvrirait en réalité les 10-24 ans, selon une étude australienne parue le 17 janvier 2018 dans la revue The Lancet - Child and Adolescent Health.
Selon la Société Canadienne de Pédiatrie, en 2003 encore l'adolescence était définie comme une période allant de 10 à 19 ans : "l'adolescence débute avec l'apparition de la puberté physiologiquement normale et se termine lorsque l'identité et le comportement des adultes sont acceptés". Une fourchette d'âge correspondant également à la définition de l'Organisation Mondiale de la Santé en 2017. Selon les auteurs de l'étude du Lancet, "l'adolescence englobe des éléments de croissance biologique et des transitions de rôles sociaux majeurs, qui ont tous deux changé au cours du siècle dernier". Ainsi, la puberté dont la survenue définit l'entrée dans l'adolescence, devient plus précoce, tandis qu'à l'autre bout du spectre, l'âge de "l'achèvement de l'éducation, le mariage et la parentalité, continue de faire évoluer les perceptions populaires du début de l'âge adulte".
Une puberté plus précoce… Comme pendant la préhistoire
Selon un article paru en 2016, "pendant la majeure partie du 20ème siècle l'âge de survenue des règles a diminué d'environ 3 mois par décennie". Selon son auteur, plusieurs études ont démontré "que la tendance séculaire à développer une puberté précoce se manifeste encore au début du XXIe siècle, non seulement dans les pays en développement mais aussi dans les pays développés", tels que le Canada, le Danemark ou la Corée, "en raison de l'amélioration des conditions socio-économiques". Ainsi, aux États-Unis l'âge moyen des premières menstruations "est passé de 14 ans au 19e siècle à 12,43 ans à la fin du 20e siècle (entre 1988 et 1994)", soit… Le même âge qu'au moment de la préhistoire, où les règles survenaient entre 7 et 13 ans, mais cette fois pour d'autres raisons : leur espérance de vie étant faible, elles devaient se reproduire plus vite. Entre les deux, l'auteur précise qu'un retard significatif s'était produit "au début des temps modernes, peu après la révolution industrielle, probablement en raison de la détérioration des conditions de vie" en termes d'hygiène et de densité de la population. Conséquence probable selon l'auteur : la "facilitation de la propagation des maladies", aurait affecté "la croissance et le développement des enfants", retardant ainsi la maturation pubertaire et les menstruations, de sorte que l'âge des menstruations était plutôt de 12 à 15 ans. La diminution significative de l'âge de la puberté chez les jeunes filles dans la seconde moitié du 20e siècle "semble aujourd'hui ralentir ou se stabiliser", conclut l'auteur.
Une entrée dans l'âge adulte socialement retardée
"On peut admettre que la période de transition de l'enfance à l'âge adulte occupe maintenant une plus grande partie de la vie", exposent les chercheurs australiens dans The Lancet, expliquant qu'à notre époque, "des forces sociales sans précédent, notamment le marketing et les médias numériques, affectent la santé et le bien-être au cours de ces années". Une observation qui explique qu'ils considèrent que 24 ans est la nouvelle limite supérieure définissant l'âge de l'adolescence. "Bien que de nombreux privilèges juridiques commencent à 18 ans, les responsabilités de l'âge adulte arrivent généralement plus tard", estime Susan Sawyer auprès de Mashable, directrice du centre pour la santé des adolescents du Royal Children's Hospital de Melbourne et auteure principale de l'étude. Selon eux, cette définition élargie serait "essentielle" pour une élaboration plus appropriée des "lois, politiques sociales et systèmes de services".
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