Manger lentement, ne pas grignoter après les repas du soir et ne pas manger 2h avant d’aller se coucher, sont les 3 conseils pour maigrir que l’on entend régulièrement. Une équipe de chercheurs japonais s’est penchée sur la question et a réalisé une étude sur 60 000 diabétiques de type 2, parvenant à la conclusion que manger lentement permettrait de perdre du poids. Leurs résultats ont été publiés dans la revue BMJ Open, le 12 février 2018.
Impact de la vitesse d’alimentation
Modifier ses habitudes alimentaires, en mangeant plus lentement par exemple, serait associé à une perte de poids fort utile dans le diabète de type 2 et une diminution de l’obésité, selon les chercheurs japonais. Ces derniers ont réalisé sur 60 000 diabétiques un suivi du poids, du tour de taille, de l’indice de masse corporelle (IMC) et des résultats biologiques sanguins, urinaires, ainsi que de la fonction hépatique de 2008 à 2013. Les malades étaient également interrogés sur leurs habitudes alimentaires et notamment sur la vitesse à laquelle ils mangeaient afin d’établir 3 catégories : rapide, normale et lente.
Au cours de l’étude, ceux qui mangeaient lentement s’avéraient être en meilleure santé que ceux qui mangeaient normalement ou rapidement, sachant qu’environ la moitié des malades a changé sa vitesse d’alimentation au cours des 6 années de suivi. Les chercheurs indiquent par ailleurs que toutes les habitudes alimentaires étudiées sont significativement associées à l’obésité.
Leurs résultats montrent que, comparés à ceux qui dévorent rapidement leur nourriture, ceux qui mangent à vitesse "normale" ont 29% de chances de moins de devenir obèses ; ceux qui mangent lentement 42%. Par ailleurs, même si la diminution de tour de taille est faible, elle est plus marquée chez ceux qui mangent lentement ou normalement.
Manger lentement, donc moins ?
Ceci pourrait, selon les chercheurs, s’expliquer par le fait que ceux qui mangent rapidement continuent à s’alimenter après avoir déjà consommé une quantité suffisante de calories. En temps normal, une régulation hormonale, impliquant l’hypothalamus, assure une régulation fine du poids et de la prise alimentaire, et il existe un décalage entre le début du repas et le début de la sécrétion d'hormone.
Cependant, une étude publiée dans la revue Cell Metabolism indique que 20 minutes au moins après l’ingestion d’un repas, des bactéries produisent aussi des protéines pouvant interrompre la prise alimentaire chez les animaux.
Par ailleurs, des chercheurs de l’Inserm ont constaté qu’après avoir consommé des nutriments et proliféré durant 20 minutes, les bactéries E.coli présentes dans l’intestin du rat produisent des protéines différentes de celles sécrétées avant d’être nourries. Cette durée de 20 minutes coïnciderait avec le temps nécessaire à une personne pour ressentir une impression de satiété.
Elargir l’étude, nécessairement
Manger après le diner ou moins de 2h avant d’aller se coucher est fortement lié aux modifications d’IMC.
Les chercheurs japonais précisent néanmoins que leur étude est observationnnelle et ne permet pas de conclure à un lien de cause à effet, notamment parce que l’évaluation de la vitesse à laquelle on mange est considérée comme suggestive. Néanmoins, ils rappellent que manger rapidement est associé à une intolérance au glucose et à une résistance à l’insuline, tout en concluant que changer ses habitudes alimentaires peut avoir des conséquences sur l’obésité, l’IMC et le tour de taille.
Il conviendrait d’élargir cette étude à des patients non diabétiques, puisque d’une part la prise en charge du diabète inclut en première ligne de s’astreindre à des règles hygiéno-diétiques qui modifient intrinsèquement le comportement alimentaire et que d’autre part, le traitement médicamenteux influe sur le métabolisme.
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