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Perturbateurs endocriniens : les lacunes de la stratégie nationale

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas), le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) ont remis courant janvier 2018 un rapport commandé en août 2017 par le gouvernement sur la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE). Le Monde a pu consulter ce document "très attendu", mais non encore rendu public, et le qualifie de "rapport choc".
C'est "l’un des premiers textes officiels décrivant les problèmes posés par ces pesticides, qui interfèrent avec le système hormonal des êtres vivants", écrit le quotidien.

La stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens a été mise en place en 2014 "pour répondre aux défis scientifiques et réglementaires liés à ces substances", rappelle le Monde.
Certes, les autorités ont pris des mesures afin de réduire l'exposition de la population à ces perturbateurs endocriniens : les professionnels de la santé ont été formés, des recherches scientifiques lancées et les substances les plus problématiques identifiées. Il n'empêche, les rapporteurs observent "de nombreuses limites au regard des enjeux" pour la santé et l'environnement.

Et le rapport de rappeler que les pesticides, plastifiants et autres solvants présents dans de nombreux produits de consommation courante, sont suspectés d'être responsables d'un certain nombre d’affections chez les humains. Entre autres une baisse de la qualité du sperme, une hausse de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, voire un abaissement de l’âge de la puberté. De surcroît, ajoute le texte, "le rôle des PE est aussi suspecté dans la survenue de certains cancers hormonodépendants, ainsi que de cas de diabète de type 2, d’obésité ou d’autisme".

Parmi les limites évoquées par le document figure en particulier "le tarissement des financements" nationaux et européens liés à la recherche. Depuis 2014, "la petite communauté scientifique qui s’est constituée depuis quelques années sur le thème des PE" a tendance à "se réduire par manque d’attractivité, avec un risque de pertes de compétences".

Quant à la surveillance de l'exposition de la population, le rapport la juge "hétérogène". Par exemple, les sols ne sont quasiment pas surveillés, tout comme l'air, surtout en comparaison avec la surveillance de l'eau qui, elle, est "cadrée par une directive européenne". En somme, conclut le texte, les impacts des PE sur les milieux et les écosystèmes ne sont pas suffisamment étudiés.

Les rapporteurs attirent enfin l'attention sur le manque de réactivité des pouvoirs publics : "Le différentiel entre la vitesse des avancées des connaissances scientifiques et la capacité d’adaptation des règlements sur ce type de sujet émergents est de nature à nuire à la crédibilité de l’action communautaire", notent-ils. Ils invitent donc les autorités à renforcer la réglementation, non seulement au niveau national, mais aussi européen.

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Frédéric Lavignette

© Agence fédérale d’information mutualiste (Afim)

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