
La promesse de se faire soigner les dents sans débourser un euro fait partie de la feuille de route d’Agnès Buzyn pour 2018. Pour mettre en place ce "reste à charge zéro", voulu par la ministre de la Santé avant la fin de l’année, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a présenté un projet de convention tarifaire aux représentants des chirurgiens-dentistes le 16 février.
La Cnam exige une baisse des honoraires des dentistes
Comme le rapporte Le Parisien, Nicolas Revel, directeur de la Cnam, a détaillé trois moyens de prise en charge différents pour le remboursement des soins prothétiques (bridge, inlay, prothèses, couronnes…), actuellement non pris en charge à 100%. Pour le premier panier de soins, qui couvrirait les soins prothétiques essentiels (soit 46,6% des actes), la Cnam demande aux chirurgiens-dentistes de baisser leurs tarifs de 388 millions d’euros. Le deuxième panier de soins nécessiterait un effort de 174 millions d’euros afin d’aboutir à un "reste à charge modéré". Enfin, les tarifs resteraient libres pour les actes du troisième panier : comme il s’agirait de soins haut de gamme, ils ne seraient pas remboursés. Au total, la Cnam demande aux dentistes de baisser leurs honoraires de 562 millions d'euros.
Les niveaux de remboursements varieront en fonction de la localisation des dents et du matériau utilisé : celles qui sont visibles comme les incisives et les canines seront mieux remboursées que les molaires. L’objectif est de "garantir l’accès de tous à des matériaux dont la qualité esthétique soit adaptée à la localisation de la dent concernée", explique la Cnam. Comme annoncé, le tarif de prise en charge des soins de base (carie, détartrage…) sera augmenté de 627 millions d’euros pour compenser.
Vers une meilleure transparence des tarifs dentaires ?
Ce plan de reste à charge zéro pourrait conduire à une meilleure transparence de la part des chirurgiens-dentistes. Une enquête réalisée en 2015 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) indiquait en effet que 80 % des dentistes n'informaient par leurs patients du montant de leurs soins au préalable. Seulement 17 % d'entre eux délivrent en amont un devis détaillé, alors que celui-ci est obligatoire depuis le 1 er août 2012. Il doit indiquer le prix de vente de la prothèse, le coût de la pose ainsi que le montant du plateau technique.
"L’enquête a permis de mettre en évidence que le modèle de devis comporte des imperfections qui nuisent à une bonne information et surtout qu’il est difficile à comprendre pour le consommateur", a noté la DGCCRF. Ce contrôle avait également démontré que 3 dentistes sur 10 n’affichaient pas leurs honoraires dans leur salles d’attente.
Les Français chez le dentiste
Un sondage réalisé auprès de 1 124 personnes en novembre dernier, avançait qu’un Français sur 2 seulement (autant les hommes que les femmes) n’était pas allé chez le dentiste en 2017 : 26% estiment les délais d’attente trop longs et 42% des sondés ont déclaré prendre rendez-vous lorsqu’ils ressentent une gêne ou une douleur. 7 % ne souhaitent pas y aller par peur des complications post-intervention et 5 % par peur de coûts supplémentaires non prévus.
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