Dans une récente publication, l'UFC-Que Choisir affirme que malgré des effets indésirables connus, de nombreux médicaments à éviter destinés aux enfants demeurent sur le marché. Par ailleurs, d''autres spécialités peuvent se montrer inefficaces c'est pourquoi il vaut mieux les limiter voire les éviter autant que possible.

Contre le rhume, la toux, la fièvre, les douleurs ou encore la diarrhée chez l'enfant, il existe des solutions naturelles mais aussi des traitements médicamenteux disponibles avec ou sans ordonnance. Mais l'association UFC-Que Choisir rappelle qu'administrer un médicament à un enfant n'est pas un geste anodin. Alors qu'elle publie régulièrement des mises en garde sur des médicaments « inutiles » chez l'adulte, elle fait cette fois le point sur les principaux traitements des maux courants de l’enfance qui peuvent s'avérer peu efficaces ou dangereux. « Conscients que trop de médicaments exposent à des effets indésirables graves, médecins et sociétés savantes révisent leurs recommandations. », explique-t-elle.
Ainsi pour le rhume, l'UFC-Que Choisir indique que les vasoconstricteurs, notamment sous forme de spray, sont déconseillés pour les enfants mais demeurent prescrits. « Or les effets indésirables sont trop importants pour justifier leur administration à des enfants. », précisent les experts. C'est pourquoi ce type de traitement est présent dans la catégorie « traitements à éviter » tout comme d'autres spécialités : les sprays de type antiseptiques (Désomédine, Dolirhume, Rhinotrophyl), de type décongestionnants (Aturgyl, Pernazène, Rhinosulfuryl, Humoxal...), les antihistaminiques (Algotropyl, ActifedSign) et les huiles essentielles (Vicks Inhaler, Puressentiel Spray nasal).
Traiter la cause de la toux, pas plus
Des recommandations justifiées par le fait que, respectivement, ces traitements ne font pas mieux que les solutions à base d’eau salée, peuvent avoir des effets secondaires cardiaques graves, n’ont aucune utilité dans le rhume et n’ont pas prouvé d’efficacité particulière. Mieux vaut donc miser sur des produits pour nettoyer le nez comme du mouche-bébé (Prorhinel) et du sérum physiologique (Prorhinel spray, Marimer, Physiodose) et consulter si le rhume touche un bébé de moins de 5-6 mois. Ces produits s'avèrent également utiles en cas de toux chez l'enfant, en désobstruant le nez plusieurs fois par jour, et dont il vaut mieux vaut traiter la cause, plutôt que s’acharner à la faire disparaître.
« Des médicaments symptomatiques existent mais leur efficacité est faible et souvent comparable à celle d’un placebo. Certains entraînent, notamment chez les plus jeunes, un risque d’effets secondaires sérieux. D’ailleurs, leur utilisation est interdite avant 2 ans.. », souligne l'UFC-Que Choisir. Parmi les traitements à éviter figurent, pour la toux sèche, les dérivés morphiniques (sirop à base de Codéine, Dextrométhorphane, Pholcodine, Noscapine) et l'Hélicidine, un antitussif à base de bave d’escargot peu efficace. Et pour la toux grasse, il s'agit des fluidifiants bronchiques (Mucomyst poudre, Bronchokod enfant, Fluimucil 2 % enfant) et des dérivés terpéniques (Trophires enfant suppositoires,Vicks Vaporub).
Privilégier le paracétamol à l'ibuprofène
Comme conduite à tenir, les experts recommandent de recourir, après 12 mois, au miel, mélangé à du yaourt, d'élever la tête pour empêcher les sécrétions nasales de couler dans la gorge et d'aérer la maison tous les jours. Les traitements contre la fièvre ne sont pas non plus forcément indispensables puisque c'est simplement le signe que l’organisme se défend contre une infection. « D’autant que les médicaments les plus couramment utilisés, très efficaces, ne sont pas dénués de risques. », affirment les experts. Sans avis médical, l'ibuprofène (Advilmed, Nurofenpro) est ainsi déconseillé puisqu'il a des effets secondaires digestifs et rénaux et favoriserait des infections graves, notamment après la varicelle.
Les experts préconisent le recours au paracétamol, sous forme de sirop de préférence (Doliprane 2,4 % sans sucre,Dafalgan pédiatrique 3 %, Dolko, Doliprane Liquiz 300 mg, etc...). Un médicament qui présente une bonne efficacité contre la fièvre, a peu d’effets secondaires et peut être pris en même temps que d’autres molécules utilisées chez les enfants. Le paracétamol constitue également le traitement de premières lignes contre les douleurs chez l'enfant, s’il a mal à la tête, aux dents, aux oreilles ou à la gorge, mais aussi en cas de petites brûlures (coup de soleil). Attention toutefois « à bien respecter les consignes de dosage, pour éviter des effets indésirables sur le foie. », attestent-ils.
L'ibuprofène est quant à lui toujours déconseillé sauf avis médical : il peut venir en complément du paracétamol dans les douleurs intenses (maux de tête, oreilles…). Enfin, pour traiter la diarrhée aiguë, qui demeure en général bénigne, les traitements de type antidiarrhéiques (Tiorfan, Smecta) sont considérés comme peu efficaces et il est déconseillé d'utiliser de l'imodium qui peut bloquer le transit et des médicaments à base d'ibuprofène. La meilleure solution consiste à utiliser des solutions de réhydratation orale afin de prévenir le risque de déshydratation. Elles se donnent en petites quantités (10 à 30 ml), au biberon ou à la petite cuillère, tout en poursuivant l’allaitement maternel ou le lait habituel.
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