Search

Le vin, un alcool comme les autres ?

Le vin est l’un des symboles de la tradition et de la gastronomie française. On lui attribue des bénéfices pour la santé mais des médecins ont tenu à rappeler qu'il doit être considéré comme tout autre alcool dans ce domaine et donc consommé avec modération car ses risques sont réels dans un pays où les limites sanitaires ne sont pas toujours respectées.

Le vin, un alcool comme les autres ? © iStock

Il ne faut pas le diaboliser, mais il ne faut pas non plus en abuser. Tel est le message que souhaite faire passer plusieurs médecins dans une tribune publiée dans Le Figaro à propos du vin. Ce dernier fait l'objet d'un débat depuis que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a déclaré début février qu'il n'y avait pas de différence du point de vue du foie entre le vin et les autres alcools. « On a laissé penser à la population que le vin serait protecteur, qu’il apporterait des bienfaits que n’apporteraient pas les autres alcools. C’est faux scientifiquement, le vin est un alcool comme un autre.», affirme-t-elle non sans avoir été contredit les jours suivants par des membres du gouvernement et des personnalités connues.

Mais la ministre bénéficie désormais du soutien de ces médecins (addictologue, pneumologue...) qui mettent en avant des « évidences scientifiques » pour appuyer leurs arguments. « Ainsi, les effets sur la santé ne dépendent pas du type d’alcool, que ce soit du vin, des spiritueux ou de la bière, ce qui compte, en termes de toxicité, c’est la quantité d’alcool bue. », ont-ils écrit. Dans un pays où la consommation d'alcool est l'une des plus élevée d'Europe (12 litres d’alcool pur consommés par adulte annuellement) 1/4 de la population en consomme plus de deux verres par jour, « 75 % de l’alcool commercialisé en France. Le vin représente près de 60 % de la consommation d’alcool » attestent-ils.

Une cause de mortalité très importante

En France, les chiffres de l'Inpes indiquent bien que les ventes annuelles d’alcool pur en France diminuent régulièrement depuis plus de cinquante ans. Une baisse presque entièrement attribuable à la diminution de la consommation de vin, qui reste cependant prédominante. « Les résultats des enquêtes menées depuis vingt ans confirment cette évolution. La part des 15-75 ans consommant de l’alcool quotidiennement (presque exclusivement du vin) est passée de 24% en 1992 à moins de 10% en 2014. », explique-t-elle. Mais un sondage mené par cette agence indiquait que 54,8 % des Français ont eu l’occasion de boire du vin, dont 17,8 % tous les jours, sept jours avant qu'il ne soit réalisé.

Les auteurs de la tribune tiennent par ailleurs à rappeller que l’alcool tue près de 50.000 personnes par an et représente la seconde cause de cancers après le tabac. Selon l'Inserm, il s'agit même de la deuxième cause de mortalité prématurée en France, en raison surtout de cancers (15 000 décès), de maladies cardiovasculaires (12 000 décès), de maladies digestives (8 000 morts dues à des cirrhoses) et d’accidents et suicides (8 000 morts). C'est pourquoi, en guise de conclusion, ces médecins en appellent à la responsabilité des élus et du gouvernement qui ont selon eux la lourde charge de « s’attaquer au tabou de l’alcool en élaborant puis en adoptant un plan national alcool. »

Des bienfaits certes, mais à petites doses

Sur le sujet, l'Assurance maladie indique qu'une bière, un verre de whisky, un verre de vin ou une vodka orange tels qu’on les sert dans les bars contiennent approximativement la même quantité d’alcool pur (environ 10 g) : c'est ce qu'on appelle une unité d'alcool. Les experts ont mis en évidence que les risques liés à la consommation d’alcool (mortalité et maladies graves) augmentaient au-delà de 20 grammes d’alcool par jour, soit l'équivalent de 2 unités d’alcool. Il est recommandé aux femmes de ne pas consommer plus de 2 unités d'alcool par jour et aux hommes de ne pas dépasser les 3 unités. Attention donc à cette idée reçue : je ne bois pas trop puisque je ne bois que du vin.

De nombreuses études ont permis de constater que le vin contient des polyphénols et qu'à ce titre, il protégerait des maladies cardiaques. Ce qui explique pourquoi l’idée que boire un verre de vin par jour serait bon pour la santé est répandue. Une idée soutenue par le « paradoxe français » : malgré une consommation plus importante de graisses insaturées, il y a moins de maladies coronaires en France qu’aux États Unis ou en Europe du Nord. Mais comme l'affirme le site Alcool info service, l'explication est liée au fait que ce paradoxe est surtout présent dans le sud ouest du pays où le régime alimentaire comprend de nombreux aliments contenant des molécules protectrices contre les maladies cardiovasculaires.

« Quoi qu’il en soit il n’existe pas de consensus scientifique autour des vertus protectrices du vin, même en faible quantité. », soulignent donc les experts. Le constat est le même pour l'Organisation mondiale de la santé qui précise que si des « études ont montré que les buveurs modérés de 40 ans et plus sont moins exposés au risque d’événements ischémiques (cardiopathie, accidents vasculaires cérébraux), la nocivité de l’alcool pèse beaucoup plus que ses éventuels effets protecteurs. » Par exemple, une femme augmente son risque de cancer du sein de 50 % en buvant 4 verres de vin par jour. Ainsi, l’activité physique et l’alimentation équilibrée s’avèrent dans tous les cas bien plus bénéfiques pour la santé.

Let's block ads! (Why?)

https://www.santemagazine.fr/actualites/le-vin-un-alcool-comme-les-autres-306050

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Le vin, un alcool comme les autres ?"

Post a Comment

Powered by Blogger.