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Allergies : oui, la pollution intensifie les émissions de pollens

Le printemps est de retour et avec lui, les premières rhinites allergiques (rhumes des foins), crises d’asthme et autres difficultés respiratoires. Depuis plusieurs jours, la moitié de la France est en alerte rouge, essentiellement menacée par les pollens de bouleau au nord et de platane au sud. On distingue deux périodes polliniques de mars à septembre : celle des pollens d’arbres (bouleau, olivier, platane, chêne...) et celle des herbacées (armoise, graminées...). Entre 20 et 40% des Français souffrent d'allergies polliniques. 

La date d’arrivée de chaque pollen varie selon les régions puisqu’elle dépend du climat. Mais au fil des ans, on observe que les émissions de pollens durent plus longtemps et sont plus allergisantes. Notamment à cause de facteurs environnementaux extérieurs.

La pollution accentue la pollinisation

En effet, l’accentuation de la pollution atmosphérique stresse les plantes qui de fait, se mettent à produire davantage de pollens. Le réchauffement climatique joue donc un rôle clé dans l'intensification de la pollinisation. En 30 ans, le nombre de personnes allergiques a presque doublé à cause des concentrations allergéniques dans l’air. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime même que 50% de la population mondiale sera allergique en 2050. 

Avec la hausse des températures, les végétaux éclos plus tôt et libèrent leur pollen dès la fin de l'hiver et le début du printemps. "C'est le cas pour les pollens de cyprès dans le sud de l'Europe (+18 jours de 1980 à 2002), d'olivier (+18 jours) et de pariétaire (+85 jours) ainsi que d'ambroisie sur le continent nord-américain (+1 à 27 jours selon la latitude de 1995 à 2009)", expliquaient déjà en 2012 les pneumologues Pascal Demoly et François-Bernard Michel, dans une tribune au Figaro. Comme le résume le ministère de l'Environnement et de la Transition écologique, l'émission de pollens est un bon indicateur du réchauffement climatique.

L'impact de la pollution sur les voies respiratoires 

De nombreuse études soulignent les effets délétères de la pollution et de la circulation automobile sur la santé respiratoire, notamment celle des enfants, avec des pourcentages d'asthme et d’allergie aux pollens qui grimpent de 20 à 30 %. Une équipe internationale de chercheurs a mis en évidence l’impact de la pollution de l’air lié au trafic automobile sur l’asthme infantile.

Leurs travaux publiés le 27 mars dans la revue Environment International démontrent que jusqu’à 38% de tous les cas annuels d’asthme recensés chez les enfants à Bradford peuvent être attribuables à la pollution de l’air. La pollution atmosphérique liée à la circulation automobile est quant à elle estimée à 12% de tous les cas d’asthme infantile recensés. En cause : les taux importants de dioxyde d’azote. Ce polluant atmosphérique produit par la circulation routière est en effet connu pour provoquer des irritations du système respiratoire et exacerber de manière significative les problèmes respiratoires existants chez les sujets. 

Les particules fines augmentent la mortalité prématurée

Les particules émises par le trafic routier, ferroviaire ou fluvial ont un impact majeur sur la mortalité prématurée, selon une étude de l’université d’Aarhus (Danemark) réalisée en juillet dernier et publiée dans Ecological Indicators. En dépit des normes fixées par l’Union européenne, les chercheurs ont estimé qu'une exposition chronique aux particules fines raccourcit considérablement l’espérance de vie : 10 microgrammes par mètre cube d’air réduisent de 9 à 11 ans la durée de vie des citadins. Plus précisément, en un an, 100 personnes sur un groupe de 100 000 perdraient la vie prématurément à cause de maladies causées par la pollution. Un impact considérable.

Comment se protéger efficacement du pollen ?

Si vous êtes allergique, quelques précautions peuvent vous aider. Le tout est de limiter les contacts avec l'extérieur lorsque le risque est élevé : évitez les balades en forêt ou dans les champs. Si vous roulez en voiture, gardez les fenêtres fermées. 

Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) recommande également de "se rincer les cheveux le soir (sinon les pollens se déposent sur la taie d'oreiller et entretiennent l'irritation, ndlr), de favoriser l’ouverture des fenêtres avant le lever et après le coucher du soleil (les pollens sont plus présents la journée, ndlr), d'éviter de faire sécher le linge à l’extérieur, de bien suivre son traitement et de consulter son médecin en cas de symptômes...". Changez vous régulièrement si vous le pouvez, les pollens ont tendance à rester accrochés aux vêtements.

Retrouvez notre émission : Quand la pollution coupe le souffle des enfants

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