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Arrêt cardiaque : le SAMU de Lyon formé pour poser des circulations extracorporelles en dehors de l'hôpital

L'ECMO (Extra Corporeal Membrane Oxygénation) est une technique de CEC (tecnique de circulation extracorporelle) permettant de suppléer aux défaillances cardiaque et/ou respiratoire en assurant le débit circulatoire nécessaire dans le corps et l'oxygénation du cerveau. En somme, une technique des plus révolutionnaires pour secourir des patients en arrêt cardiaque et présentant un pronostic neurologique favorable.  

La CEC expérimentée à Paris

Longtemps utilisée dans les blocs opératoires, elle est finalement tombée entre les mains des urgentistes en 2012. A l'époque, les équipes du SAMU de Paris sont les premières formées pour utiliser cette technique de CEC en ambulatoire, c'est à dire directement sur le terrain.

"Ils ont évalué le temps de prise en charge du malade jusqu’à l’hôpital beaucoup trop long pour utiliser correctement cette technique. Le transport et la mise en route de la machine font perdre facilement une heure. Seulement 3 % des arrêts cardiaques survivaient sans séquelle", précise à 20 Minutes Pierre-Yves Gueugniaud. Or, la CEC est efficace uniquement dans les 60 minutes suivant l’arrêt cardiaque. D'où l'intérêt de savoir l'utiliser directement sur place. Cette arme révolutionnaire permet désormais d'assurer une survie sans séquelle de 35%

Le SAMU de Lyon formé pendant 2 ans

Depuis septembre 2017 - et après deux ans de formation-, ce sont les urgentistes du SAMU de Lyon qui l'expérimentent. En un peu plus de 6 mois, ils sont parvenus à sauver quatre vies sur 15 grâce à cette technique. Soit une réussite de 30%.

Un exploit quand on sait que la survie moyenne des arrêts cardiaques en France est de 5% (elle est 4 à 5 fois plus élevée dans les pays où les lieux publics sont équipés en défibrillateurs automatisés externes et où la population est formée aux gestes qui sauvent). Selon le site Ameli, sans prise en charge immédiate, plus de 90 % des arrêts cardiaques sont fatals. 

La CEC oui, mais sous quelles conditions ?

"Au début de ma carrière, jamais on aurait pu imaginer réaliser hors d’un bloc de tels gestes !" se réjouit Pierre-Yves Dubien, co-responsable du SAMU de Lyon. Mais avant de pratiquer une CEC, les urgentistes doivent prendre en compte plusieurs facteurs précis comme l'âge du patient. "Sur 500 arrêts cardiaques à Lyon, un centième va pouvoir bénéficier de l’appareil. Le risque de cette invention est de l’utiliser pour chaque individu. Le cadre doit rester bien précis. C’est avec les bonnes indications qu’on obtient les bons résultats. L’âge par exemple est limité à 65 ans", explique Pierre-Yves Dubien.

Bon à savoir

50 000 personnes meurent prématurément d'arrêt cardiaque chaque année en France. 7 fois sur 10, ils surviennent devant témoin, mais moins de 20% de ces témoins font les gestes de premiers secours. Or 4 victimes sur 5 qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié de ces gestes simples pratiqués par le premier témoin.

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