95% des Canadiennes utilisent des produits d’hygiène intime. Pourtant, ces gels, lingettes, lubrifiants et autres crèmes pourraient faire plus de mal que de bien à leur vagin. C’est en tous cas ce que suggère les résultats d’une étude publiée sur le site BMC Women’s Health.
L’enquête a été réalisée par des chercheurs de l’université de Guelph au Canada. Elle montre que les femmes qui utilisent trop souvent des produits d’hygiène intime ont plus de risques de développer des infections vaginales.
Un risque de mycose huit fois plus élevé
Pour mener cette recherche, les scientifiques ont interrogé 1 500 Canadiennes. Ils se sont intéressés à leurs habitudes en termes d’hygiène vaginale, aux produits qu’elles utilisaient, et à la fréquence de leurs problèmes vaginaux.
La plupart des produits cités étaient des lingettes, des gels nettoyants, des crèmes anti-démangeaisons, des crèmes hydratantes et des lubrifiants. Les femmes utilisant des gels nettoyants ont un risque huit fois plus élevé d’avoir une mycose, et 20 fois plus de risques de développer une infection bactérienne.
Celles utilisant des lingettes avaient deux fois plus de risques d’avoir une infection urinaire. Pour celles utilisant des lubrifiants ou des gels hydratants, le risque de mycoses étaient deux fois et demies plus élevé. On connaissait déjà les problèmes que pouvaient provoquer les douches vaginales, mais c'est la première fois qu'une étude analyse l'impact des produits d'hygiène intime.
Un déséquilibre de la flore vaginale
Pour les chercheurs, il est nécessaire de poursuivre les recherches afin de mieux comprendre le lien entre ces infections et les produits utilisés. "Ces produits perturbent potentiellement le développement des bonnes bactéries, celles dont le vagin a besoin pour se protéger des infections", explique Kieran O’Doherty, le premier auteur de cette recherche.
Dans le vagin, on trouve ce qu’on appelle une "flore vaginale physiologique", le "microbiote vaginal", c'est-à-dire un ensemble de "bonnes" bactéries. Leur rôle est de protéger le vagin des infections avec les mauvaises bactéries, mais aussi les champignons.
On trouve par exemple des lactobacilles ou des streptocoques. Ces bactéries font du vagin un milieu acide. De fait, le pH qui mesure l’acidité ou l’alcalinité, est compris entre 3,8 et 4,5 à l’intérieur du vagin. Or en-dessous de 7, c’est un milieu acide, au-dessus, c’est un milieu alcalin. Dans la zone vulvaire et péri-anale, le pH est compris entre 4,8 et 7,5.
Pour l’hygiène intime, il faut au minimum utiliser des produits dont le pH ne va pas déséquilibrer celui des zones intimes, donc neutre. Et il faut éviter les produits qui pourraient avoir une activité pour tuer les bactéries et il faut éviter les détergents.
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