Naomi Musenga, 22 ans, est décédée le 29 décembre dernier. Son appel à l'aide quelques heures plus tôt avait été moqué par une opératrice du Samu. Une enquête administrative a été ouverte.
De "graves dysfonctionnements". Agnès Buzyn a exprimé son indignation sur la prise en charge par le Samu de Naomi Musenga, 22 ans et mère de famille, décédée le 29 décembre 2017. "Je suis profondément indignée par les circonstances du décès de Naomi Musenga en décembre. Je tiens à assurer sa famille de mon entier soutien et demande une enquête de I'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) sur ces graves dysfonctionnements", a observé la ministre sur Twitter le 8 mai.
Que s'est-il passé pour que l'affaire remonte jusqu'au ministère de la Santé ? Retour sur les faits. Le 29 décembre 2017, Naomi Musenga, contacte le Samu de son logement strasbourgeois. Elle se plaint de violents maux de ventre et explique qu'elle a des saignements. L'opératrice au bout du fil ne prend pas au sérieux l'inquiétude et la détresse de la jeune femme. L'enregistrement de la conversation illustre la teneur de l'échange. "Si vous ne me dites pas ce qui se passe, je raccroche", dit l'opératrice, dont les propos sont rapportés par les Dernières Nouvelles d'Alsace. "J'ai très mal", répond difficilement Naomi. "Oui, eh bien vous appelez un médecin, vous appelez SOS Médecins", rétorque son interlocutrice. Alors que Naomi lui lance qu'elle pense qu'elle va mourir, l'opératrice lui répond avec ironie : "Oui vous allez mourir certainement un jour, comme tout le monde".
Naomi appelle par la suite SOS médecins trois fois mais se trompe de numéro. Elle contacte alors une proche de la famille qui se rend chez elle et la retrouve baignant dans son sang. Elle appelle le Samu qui ne répond pas et recourt à SOS médecins. Le praticien qui arrive sur les lieux appelle immédiatement les secours. La victime encore en vie est transférée à l'hôpital où elle fait deux arrêts cardiaquesavant d'être placée en réanimation. Naomi succombe quelques heures plus tard.
Réunion au ministère de la Santé sur cette affaire
Une autopsie est pratiquée seulement cinq jours plus tard, le 3 janvier. Le rapport conclut que la cause du décès est due à une "défaillance multiviscérale sur choc hémorragique". Des conclusions difficiles à établir vu l'état de "putréfaction avancée" du corps.
La famille de Naomi a obtenu la conversation enregistrée entre la jeune femme et le Samu avant de porter plainte auprès du procureur de la République de Strasbourg. La famille a demandé une enquête au parquet de Strasbourg pour comprendre pourquoi l'appel de Naomi a été moqué. Les proches veulent également savoir si une intervention du Samu aurait pu sauver la jeune femme et pourquoi l'autopsie a été faite si tardivement.
Face à la polémique, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé qu'une réunion allait se tenir sur cette affaire au ministère dans les prochains jours.
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