
"Maladie du siècle", "prochaine épidémie mondiale": la stéatose hépatique non alcoolique, parfois appelée maladie du foie gras ou du soda, reste trop peu connue, affirment les promoteurs d’une première "Journée internationale de la NASH" ce mardi 12 juin.
Cet acronyme anglais ("non alcoholic steatohepatitis") désigne la forme la plus grave. Mais la maladie, sous toutes ses formes y compris les moins graves, celle où le foie accumule la graisse en fonctionnant normalement, touche une part considérable de la population. Le consensus s’établit sur une proportion d’environ un adulte sur trois dans le monde (et un sur cinq en France).
"À l’échelle de la planète sa progression est inexorable aujourd’hui: les gens mangent de plus en plus gras, de plus en plus sucré, et sont de plus en plus sédentaires", constatait Dominique Lannes, hépatologue à Paris, lors d’une conférence de presse de la fondation NASH Education Program.
Un médicament dans quelques années ?
Cette fondation est à l’origine d’une première "Journée internationale de la NASH", qui proposera mardi, de façon encore assez modeste, quelques actions de sensibilisation et des débats, à Paris et à Washington.
Elle a été créée par l’entreprise pharmaceutique française Genfit, l’une de celles qui pilotent des tests cliniques en vue du premier traitement. Car il n’en existe aucun aujourd’hui, sinon de changer de mode de vie avec une alimentation saine et de l’exercice physique.
"On espère avoir une proposition de médicament d’ici deux, trois ans", a affirmé le PDG de Genfit, Jean-François Mouney.
Aucun symptôme
L’entreprise pharmaceutique ne cache pas son intérêt de médiatiser une affection mal connue. "Seuls les hépatologues [médecins du foie] connaissaient bien la maladie. Il y a un besoin criant d’éducation médicale au sens large", assure Jean-François Mouney.
En France, elle a fait parler d’elle lors de la double greffe en urgence d’un foie et d’un rein du journaliste sportif Pierre Ménès fin 2016.Cette personnalité de la télévision présentait le profil type du malade de la NASH. "Un homme mûr, qui a des conduites à risque avec une mauvaise alimentation et un mode de vie sédentaire, qui est inconscient de sa maladie et qui ne se soigne pas", résume le Pr Laurent Castera, qui l’a soigné à l’hôpital Beaujon (Assistance publique-Hôpitaux de Paris).
"Il n’y a pas de symptômes", ajoute-t-il, mais "des facteurs de risque", qui doivent inciter à se faire dépister, après 40 ans : surpoids, diabète, hypertension, cholestérol trop élevé.
"Pour des raisons qu’on ne connaît pas, 10% des malades présentant un foie gras vont évoluer vers la NASH", souligne le Dr Lannes.
Un examen douloureux
Des facteurs génétiques semblent en cause, puisque la maladie frappe plus, par exemple, les Latino-Américains ou les Moyen-Orientaux.
Par ailleurs, pour la diagnostiquer il faut un examen invasif et douloureux, la ponction du foie (biospie). Cet examen reste rare : "moins de 100.000" en France par an, d’après le Pr Castera.
Pourtant les complications qui révèlent la NASH peuvent être extrêmement graves. Parfois c’est une jaunisse. Mais d’autres fois, c’est une hémorragie digestive, une maladie cardiovasculaire, ou encore une cirrhose.
https://www.sudouest.fr/2018/06/12/journee-mondiale-de-la-nash-la-maladie-du-soda-touche-1-adulte-sur-5-en-france-5134880-4696.phpBagikan Berita Ini
0 Response to "Journée mondiale de la NASH : la maladie du soda touche 1 adulte sur 5 en France"
Post a Comment