
L'Alsace toujours l'une des plus touchées
Si l'Alsace fait partie des régions les plus touchées, c'est sans doute liée au taux d'humidité, les tiques prolifèrent notamment quand il atteint 80%, ce qui explique pourquoi par exemple la région PACA est faiblement impactée. Cette étude fait un autre constat : l'incidence est plus élevée chez les 60-70 ans, peut-être la conséquence de la popularité de la randonnée chez les jeunes retraités. Les zones particulièrement sensibles sont évidemment les forêts (56% des cas détectés) mais aussi les jardins publics et privés (26%) et les prairies (17%).Diagnostics et traitements en question : des batailles d'experts depuis des années
Des chiffres qui sortent dans un contexte particulier. Ce mercredi 20 juin, la Haute autorité de la santé doit publier un protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) concernant justement la maladie de Lyme. Parce que depuis des années, le traitement de cette infection fait débat. Le diagnostic tout d'abord est jugé peu fiable. Les médecins ont recours à des examens sérologiques : le test elisa d'abord qui vérifie la présence d'anticorps dans l'organisme. Si ce test est positif, on recourt ensuite au test western-blot, une recherche par immuno-empreinte. S'il est positif des antibiotiques sont prescrits. Seulement encore une fois, la fiabilité de ces tests est remise en cause laissant de nombreux malades, non diagnostiqués et ballotés de service en service, désemparés. Certains patients font même le choix de se rendre en Allemagne où les tests sont réputés plus fiables. Une centaine de médecins avaient d'ailleurs lancé un cri d'alarme en 2016 pour alerter sur cette infection qui peut avoir des conséquences lourdes pour les malades : troubles neurologiques comme des atteintes du nerf faciale, arthrites et complications cardiaques.
Remise en questions du protocole avant même sa publication
Pour rédiger le protocole national de diagnostic et de soins, le ministère de la santé a mis autour de la table un certain nombre de protagonistes, médecins et associations de patients, mêlant ceux qui mettent en doute l'existence d'une maladie de Lyme chronique et ceux qui affirment sa réalité, l'idée étant d'aboutir à un projet de protocole. Seulement il y a quelques jours, la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) ainsi que le Centre National de Référence Borrelia (CNR) et onze sociétés savantes ont décidé de ne pas signer le projet. Le SPILF s'explique dans une lettre adressée à la Haute autorité de la santé : "il nous semble nécessaire d'apporter certains éclaircissements (...) , la stratégie diagnostique doit être mieux précisée". Autrement dit, la bataille autour des tests proposée (faut-il conserver les tests actuels ou les remettre en question?) en France continue. Le fameux PNDS doit être publié demain dans un climat qui s'annonce donc compliqué. https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/alsace/maladie-lyme-chiffres-protocole-diagnostics-soins-ligne-mire-1497117.html
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