Des chercheurs danois mettent au point un ovaire artificiel

La découverte pourrait bien changer la vie des femmes atteintes d’infertilité. À Copenhague (Danemark), une équipe de chercheurs vient de mettre au point le premier ovaire artificiel, créé à partir de tissus et d’œufs humains.

Selon l’information publiée mardi par le quotidien britannique The Guardian, l’organe synthétique est fabriqué par bio-impression 3D. Il serait capable de maintenir en vie des œufs humains pendant plusieurs semaines. Cette prouesse technologique pourrait bien être un premier pas vers la guérison de l’infertilité. L’approche permettrait notamment aux femmes ayant subi des traitements agressifs préjudiciables pour les appareils reproductifs, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, de recouvrer leur fertilité.

Prévenir les risques de la congélation

En mai 2017, des chercheurs de l’Université Northwestern, à Chicago, avaient déjà planché sur des alternatives aux technologies actuelles, qui n’apportent pas de solutions à long terme. La congélation d’ovaires est aujourd’hui l’alternative la plus couramment proposée aux patientes et la plus efficace.

Entre 2004 et 2012, plus de trente enfants dans le monde sont nés grâce à ce procédé. Cependant, la procédure n’est pas sans risque. L’ovaire, prélevé et congelé avant la phase de traitement du cancer, peut entraîner une prolifération des cellules tumorales au moment de sa réimplantation dans le corps. Ainsi, certains patients considérés à haut risque, comme ceux atteints d’une leucémie, ne se voient pas offrir cette option.

Implantation réussie sur des souris

Les chercheurs ont ainsi confectionné des ovaires, dans lesquels ils ont introduit des follicules ovariens, prélevés chez des souris. Dans l’intervalle, de nouveaux vaisseaux sanguins ont poussé autour de l’ovaire, ce qui limite considérablement les risques de réapparition de cellules malignes. Les ovaires artificiels ont ensuite été greffés sur sept souris, dont trois ont donné naissance à des portées de souriceaux en parfaite santé.

« C’est la première preuve que nous pouvons réellement faire fonctionner ces ovules. C’est une étape importante, s’est félicité Susanne Pors, l’une des docteures en charge de l’étude. Mais cela demandera peut-être encore cinq à dix ans de travail avant que nous puissions réaliser des essais sur la femme. »

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