- Les 15-24 ans sont la tranche de population la plus touchée par à les infections à chlamydia et à gonocoque.
- La multiplicité des partenaires sexuels chez les moins de 25 ans est l’une des raisons de la propagation de ces IST, comme le recours non systématique au préservatif.
- Elles peuvent provoquer à long terme des douleurs chroniques, stérilité, fragilisation des muqueuses et augmentation du risque de contamination par le VIH.
C’est une alerte à prendre en compte en plein cœur de l’été, qui est une période souvent propice aux relations sexuelles. Selon une étude de Santé publique France publiée ce mercredi, les infections sexuellement transmissibles (IST), qui se transmettent lors de rapports sexuels non protégés, sont en forte augmentation ces dernières années. Florence Lot, responsable de l’unité VIH-IST à Santé publique France, explique à 20 Minutes la raison de cette recrudescence et les mesures à prendre pour l’enrayer.
Quelles infections sexuellement transmissibles augmentent ?
Celles que nous surveillons sont les infections à chlamydia et à gonocoque et le syphilis. Elles sont en progression depuis le début des années 2000. Les données montent qu’en 2016, le nombre de diagnostics d’infection à Chlamydia et à gonocoque a été multiplié par 3 par rapport aux estimations de l’année 2012. Des taux de diagnostics qui sont similaires à ceux que l’on observe au Royaume-Uni.
Qui sont les publics les plus touchés par elles ?
Les jeunes de 15-24 ans restent particulièrement touchés. Une prédominance de l’infection à chlamydia est constatée chez les femmes, notamment en Ile-de-France et dans les départements d’Outre-mer. Concernant les infections à gonocoque, les hommes sont plus touchés à l’exception des DOM où l’on constate une prédominance chez les femmes.
Pourquoi assiste-t-on à une telle augmentation ?
Il y a plusieurs raisons : tout d’abord l’activité de dépistage est plus importante et la sensibilité des tests utilisés s’est améliorée. Par ailleurs, très fréquemment ces infections ne sont pas accompagnées de symptômes. Donc les personnes touchées ne sont pas traitées, ce qui favorise la circulation des IST. La multiplicité des partenaires sexuels joue aussi dans la propagation de ces IST. Par ailleurs, si le préservatif est utilisé massivement lors du premier rapport sexuel, il ne l’est pas systématiquement ensuite.
Quelles sont les conséquences pour la santé si le patient n’est pas traité ?
Elles ne sont pas anodines. A la longue, une personne porteuse d’une telle IST peut ressentir des douleurs pelviennes chroniques, cela peut aussi fragiliser ses muqueuses et entraîner une augmentation du risque de contamination par le VIH. La mère peut aussi transmettre l'infection à son enfant. Enfin, cela peut entraîner des risques de stérilité.
Quelles mesures faut-il prendre pour éviter d’être contaminé ?
Tout d’abord il faut rappeler que le préservatif est le seul garant contre les IST. Il faut aussi recommander aux jeunes qui veulent arrêter le préservatif parce qu’ils entretiennent une relation stable, de se faire tester ainsi que leur partenaire. Le dépistage des infections à chlamydia ou à gonocoque s’effectue le plus souvent par prélèvement vaginal chez les femmes et par une analyse d’urine chez les hommes. Il suffit de consulter un médecin traitant, un gynécologue ou un dermatologue-vénérologue. Ou encore gratuitement dans les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGGID) et les centres de planification ou d’éducation familiale. Quant au traitement antibiotique, il est rapide et efficace.
Les personnes bénéficiant d'une PrEP (un traitement préventif contre le VIH destiné aux personnes qui rencontrent des difficultés à utiliser le préservatif) ont-elles plus de risques d’être touchées par les IST ?
Oui, dès lors qu’il n’y a pas d’utilisation de préservatifs. Par contre, elles sont régulièrement plus surveillées et effectuent des tests de dépistage tous les 3 mois. Ce qui limite les risques de propagation des IST.
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