L’IVG, le droit des femmes à interrompre leur grossesse, est encore tabou chez certains médecins. Le président du Syndicat national des gynécologues (Syngof), Bertrand de Rochambeau, a déclaré refuser de pratiquer cet acte médical qu’il considère comme un « homicide ». Ses propos ont suscité la polémique parmi les militants des droits des femmes.
« Nous ne sommes pas là pour retirer des vies. »
Le docteur Bertrand De Rochambeau est président du syndicat des gynécologues et il refuse de pratiquer des IVG. Il a accepté de répondre à @valentineoberti.#Quotidien pic.twitter.com/hXu78bEDEi
— Quotidien (@Qofficiel) September 11, 2018
Le président du Syndicat national des gynécologues était interviewé mardi sur TMC. « Nous ne sommes pas là pour retirer des vies », y déclare Bertrand de Rochambeau dans un reportage diffusé mardi sur TMC. Lorsque la journaliste de l’émission « Quotidien » lui objecte que « ce n’est pas un homicide de faire une IVG », le président du Syngof répond : « Si, madame ». Avant d’ajouter, dans un autre extrait de cet entretien : « En tant que médecin, je ne suis pas forcé d’avoir votre opinion et, si je ne l’ai pas, la loi me protège et ma conscience aussi ».
Un « prosélytisme scandaleux »
De fait, selon l’article L2212-8 du Code de la santé publique, « un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une IVG », de même qu'« aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu’il soit, n’est tenu de concourir » à cet acte médical. En cas de refus, le médecin doit cependant « communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention ».
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, ont condamné « fermement » mercredi les propos du président du Syndicat national des gynécologues (Syngof) « dans lesquels il dit considérer l’IVG comme un homicide ».
« Scandaleux ! »
« Scandaleux ! », a réagi sur Twitter la coprésidente du planning familial, Véronique Séhier, pour qui « la clause de conscience est une entrave aux droits des femmes et à leur santé ». Le Collectif national pour les droits des femmes a pour sa part estimé, sur le même réseau social, que Bertrand de Rochambeau « fait ouvertement de la pub aux lobbys anti-IVG ».
« Il s’agit de prosélytisme anti-IVG, ce qui de la part du président du Syngof est scandaleux ! », a protesté Christian Gaudray, président de l’Union des familles laïques (Ufal). Le syndicat revendique « 1.600 adhérents à jour de cotisation », soit moins d’un quart des 6.748 gynécologues recensés en 2017 par l’Ordre des médecins.
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