
Si le calendrier vaccinal était respecté, combien de décès et de cas de séquelles graves survenus chez des enfants infectés par la méningite pourraient être évités ? C'est la question à laquelle des chercheurs de l'Inserm et des pédiatres du CHU de Nantes ont répondu dans une étude parue dans la revue Paediatric and Perinatal Epidemiology. Ils ont montré que, sur une période de 5 ans, 25% des décès et 25% des séquelles graves survenus chez des enfants avec une infection bactérienne sévère (principalement méningite) auraient pu être évités par la simple application du calendrier vaccinal, notamment contre le méningocoque et le pneumocoque.
INFECTIONS. Les infections bactériennes sont courantes et sont majoritairement combattues efficacement par les défenses naturelles de l'organisme avec parfois l'aide d'antibiotiques. Néanmoins, les enfants et plus particulièrement les bébés constituent une population vulnérable face à certaines infections bactériennes dites sévères (méningite, choc septique, etc.) qui peuvent être responsables de séquelles graves : paralysie, déficit sensoriel - notamment perte auditive -, épilepsie, voire du décès de l'enfant.
Seuls 39% des enfants correctement vaccinés contre le méningocoque
Les chercheurs ont inclus dans leur étude tous les enfants âgés de 1 mois à 16 ans admis en réanimation pédiatrique ou décédés avant leur admission à cause d'une infection bactérienne sévère dans le Grand-Ouest français, entre 2009 et 2014. Une infection a été considérée comme théoriquement évitable par la vaccination si l'enfant avait une vaccination absente, ou incomplète (s'il a reçu un nombre d'injections inférieur au nombre recommandé pour son âge) et que les souches bactériennes identifiées dans son organisme étaient ciblées par les vaccins recommandés au moment de la survenue de l'infection.
D’après les résultats de cette étude, le méningocoque et le pneumocoque restaient les principales bactéries à l’origine des infections sévères de l’enfant (65%), responsables de 71% des décès et de près de la moitié des cas de séquelles graves, et ce malgré l’introduction des vaccins anti-pneumocoque et anti-méningocoque C dans le calendrier vaccinal en France en 2002 et 2009. Seuls 39% des enfants étaient correctement vaccinés contre ces bactéries et 61% avaient donc une vaccination inexistante ou incomplète. Plus important encore, d’après l’étude de l’Inserm, 25% des décès et 25% des cas de séquelles étaient évitables par une application simple, c’est-à-dire complète et dans les temps, des recommandations vaccinales.
"Les vaccins anti-pneumocoque et anti-méningocoque C sont devenus obligatoires pour l’ensemble des enfants nés à partir du 1er janvier 2018", nous précise Elise Launay, co-auteur de ces travaux. Une dose à 2-4 mois et une à 11 mois sont recommandées pour le premier, une dose à 5 et à 12 mois pour le vaccin anti-méningocoque C". "Mais la plupart des décès liés au méningocoque C est survenue chez des enfants de plus de 2 ans qui n’avaient pas eu leur rattrapage de vaccin, ajoutent les chercheurs dans un communiqué. Ces enfants ne sont pas concernés actuellement par l’obligation de se faire vacciner, c’est pourquoi il est fondamental de leur appliquer les recommandations actuelles de rattrapage." En France, la méningite entraîne une trentaine de décès tous les ans.
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