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Dans le Tarn, cette esthéticienne prodigue des soins de beauté aux malades du cancer - LaDepeche.fr

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La socio-esthétique est une discipline encore méconnue. Pourtant, dans le Tarn, comme dans les hôpitaux de Castres et d'Albi, ainsi qu'à la clinique albigeoise Claude-Bernard, Catherine Gangneron, socio-esthéticienne, officie depuis près de 10 ans.

«Ce que j'aime c'est surtout le contact, explique Catherine Gangneron, socio-esthéticienne dans divers établissements hospitaliers du Tarn. Avec les personnels médicaux et avec les patients bien sûr.»

Depuis 10 ans maintenant, la quinquagénaire intervient dans des hôpitaux ou des cliniques du département pour prodiguer des soins esthétiques aux patients de différents services, notamment ceux d'oncologie.

Durant leur traitement, elle propose de leur faire une manucure, un soin du visage ou un soin des pieds.

Redonner confiance aux malades

«Quand je ne connais pas le patient, je me présente, j'explique ce que je fais et quel soin je peux leur proposer, détaille-t-elle. Tous n'acceptent pas, c'est normal. Ce sont majoritairement des femmes qui acceptent (voir encadré). Je propose beaucoup de soins hydratants car la chimiothérapie déshydrate énormément. Je propose aussi des interventions en maquillage, enfin, surtout de la reconstruction de sourcils. C'est très important car avec les produits, les cheveux mais aussi les sourcils tombent. Je leur apprends donc par exemple comment redessiner un sourcil pour qu'ils gardent une belle image d'eux.»

«L'estime de soi en prend un coup quand on est malade, confirme Lahouaria, qui a accepté un soin de Catherine. L'image que l'on a de nous, avec la perte de poids, des cheveux est difficile à supporter. Alors les soins esthétiques, bien sûr que ça nous fait du bien, confirme-t-elle. Ça permet de reprendre confiance en nous et puis ça fait du bien que l'on s'occupe de nous».

Pendant le soin des mains, les deux femmes parlent. Rient. On en oublierait presque la perfusion accrochée au bras de Lahouaria.

«On parle de tout et de rien. En fait, on ne parle surtout pas de la maladie. On l'a évoquée rapidement au début mais ça fait du bien de parler d'autre chose. Le soin en lui-même me procure beaucoup de bien-être et puis l'échange avec Catherine, c'est vraiment agréable», admet la patiente.

Sarah Oustalet, elle, est infirmière depuis quatre ans en oncologie à Claude-Bernard. Pour la jeune femme, les interventions de Catherine dans le service pendant les chimiothérapies sont un vrai bienfait pour les malades. «Cela leur fait du bien de voir quelqu'un de l'extérieur de l'hôpital qui n'a pas de blouse blanche et qui n'est pas du monde médical», affirme la jeune femme de 29 ans. Et de poursuivre : «Il y a même des patients qui calent leur séance sur les jours d'intervention de Catherine car quand elle est là, la séance de chimio se passe plus facilement».


L'émergence de la socio-coiffure

Carine Lasala a 33 ans. Après une dizaine d'années passées à travailler en salon traditionnel, la jeune femme a décidé de passer le cap et de faire une formation pour devenir socio-coiffeuse. Une discipline encore plus nouvelle et donc encore moins répandue que celle de socio-esthéticienne.

«J'ai travaillé en salon et à domicile mais il me manquait quelque chose, je n'étais pas épanouie», se souvient-elle.

Avec ses compétences en coiffure et son envie de «travailler dans le médical, de se sentir utile», la voilà donc partie pour Anglet où elle intégrera la Soco Academy entièrement dédiée à la formation de la socio-coiffure.

Là-bas, elle apprend à coiffer une personne «en fonction de sa pathologie».

Des shampoings au lit

«J'ai appris comment entretenir la peau du cuir chevelu, comment poser une prothèse capillaire, comment l'entretenir ou encore comment faire un turban», autant de choses que les patients subissant une chimiothérapie peuvent vouloir apprendre à leur tour.

«J'ai également appris à faire des shampoings au lit, ce qui peut être nécessaire pour des personnes qui sont hospitalisées depuis longtemps et qui ont du mal à se lever», souligne Carine.

Pour l'heure, la jeune femme, fraîchement diplômée, travaille à se créer un réseau. Elle souhaiterait intervenir comme Catherine dans des services médicaux ou bien, pourquoi pas, en maison de retraite. «Je peux aussi proposer des visites à domicile pour faire des ateliers pour apprendre par exemple à recoiffer une perruque. Car il n'y a pas que lors des traitements que les malades ont besoin d'aide, une fois chez eux, ils peuvent aussi avoir besoin d'un coup de pouce.»


Plus de 1 000 soins en 2018

L'année dernière, Catherine Gangneron a prodigué 1 065 soins, contre 1 028 en 2017.

394 (soit 37 %) ont été réalisés à la clinique Claude-Bernard, 512 (soit 48 %) à l'hôpital de Castres et 159 (soit 15 %) à l'hôpital d'Albi.

Les soins sont prodigués en majorité sur les femmes. Par exemple à la clinique Claude-Bernard, l'an passé, sur 128 personnes (53 en hospitalisation et 75 en ambulatoire), seulement 4 hommes sont passés entre les mains expertes de Catherine.

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