Sommeil, digestion, vitalité : malgré les doutes, les compléments alimentaires séduisent - Sud Ouest

Les compléments alimentaires, qui laissent la science sceptique, continuent pourtant de séduire les Français: le marché a représenté 1,9 milliard d’euros en 2018, en légère augmentation par rapport à l’année précédente.

"Trois indications concentrent une grande partie du marché : le sommeil/stress, la digestion et la vitalité", selon le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet).

La santé plus que la beauté

Près de la moitié des ventes est réalisée en pharmacies, devant la vente directe et la vente à distance notamment sur internet, les circuits spécialisés comme les magasins bio, les grandes et moyennes surfaces et les parapharmacies.

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En pharmacie, les produits les plus vendus sont ceux censés améliorer la digestion et le transit, devant ceux liés à l’humeur et au stress. En grandes et moyennes surfaces ainsi qu’en parapharmacies, ce sont les produits destinés à la minceur qui sont les plus demandés.

Pour autant, de façon globale, la vente des produits minceur diminue. Une baisse qui tire vers le bas l’ensemble des compléments alimentaires consacrés à la beauté. À l’inverse, ceux censés être bénéfiques pour la santé "sont en croissance", selon le Synadiet.

Les scientifiques septiques 

Pourtant, les scientifiques sont sceptiques sur l’intérêt de ces produits, fabriqués à base de plantes, vitamines ou minéraux et qui, contrairement aux médicaments, ne sont pas soumis à une autorisation de mise sur le marché. "Par définition, un complément alimentaire ne peut avoir ni revendiquer d’effets thérapeutiques", indique notamment l’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses).

Plusieurs études ont conclu, pour la grande majorité des compléments en vitamines ou minéraux, à l’absence d’intérêt prouvé. Et en février, un rapport sur compléments alimentaires à base de plantes rappelait que certains avaient des effets proches des médicaments sans être aussi bien encadrés et mettait en garde contre un mauvais usage potentiellement à risque (consommation de plusieurs produits, dépassement des doses recommandées). 

L’an passé, l’Anses a souligné que les compléments alimentaires contenant de la mélatonine, censés faire mieux dormir, comportaient des risques d’effets secondaires (vertiges, irritabilité, tremblements, migraines, nausées…). Des avertissements qui ne freinent pas les Français : près de deux tiers pensent que "consommer des compléments alimentaires permet de prévenir ou ralentir certains problèmes de santé".

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