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Toulouse : lors d'une séance d'épilation définitive, cette jeune mannequin ressort avec la peau cramée - LaDepeche.fr

l'essentiel La dernière séance d’épilation à la lumière pulsée d’une Toulousaine a tourné au cauchemar vendredi 13 septembre dernier. Brûlée au second degré, elle a déposé plainte contre l’institut, et raconte ici son histoire pour prévenir des risques de cette pratique. Mannequin de profession, elle ne peut plus exercer son métier.

Anissa (1) est une jeune femme de 22 ans. Coiffeuse et mannequin, elle aime prendre soin d’elle et porte une attention particulière à son apparence. Il y a plusieurs mois elle n’hésite pas à dépenser plus de 1000 € pour des séances d’épilation à la lumière pulsée dans la franchise, située à Balma-Gramont, d’une chaîne nationale d’instituts de beauté. C’est le 13 septembre dernier, alors qu’elle vient pour sa dernière séance, que le soin esthétique se transforme en torture. Elle a accepté de témoigner pour La Dépêche du Midi.

Comment s’est déroulée votre séance d’épilation le vendredi 13 septembre ?

C’était ma dernière séance et je n’étais pas satisfaite de la prestation, donc j’ai fait part de mon mécontentement à l’employée qui a augmenté la puissance de la machine au lieu d’augmenter le nombre de séances. Comme je suis douillette, au début je ne m’inquiétais pas, les séances sont toujours douloureuses, mais à la fin de la face-avant des jambes ça commençait à brûler et je voyais des plaques rouges se former. Je ne sentais plus mes jambes.

Quelle a été la réaction de l’esthéticienne ?

Elle était vraiment paniquée, elle a essayé d’apaiser ma peau et elle a appelé sa responsable qui m’a dit au téléphone : « N’allez pas aux urgences, ça ne sert à rien, je vous passe une crème et vous la mettez chez vous ». Mais je ne pouvais pas marcher et surtout je ne pouvais pas remettre mon jean ! Quand j’ai demandé à appeler les pompiers, celle qui m’a brûlée était occupée à essayer d’apaiser ma peau et sa collègue m’a dit : « Faites-le ! ». J’étais choquée et surprise, du coup, je les ai appelés moi-même. 

Des cloques sont apparues et ont été percées par des infirmières à domicile.
Des cloques sont apparues et ont été percées par des infirmières à domicile. - DDM

Les pompiers ont-ils estimé que votre brûlure était sérieuse ?

Oui, ils étaient stupéfaits car j’ai quand même 60 rectangles, de 1,5 cm de largeur sur chaque jambe, de peau brûlée. J’ai été conduite aux urgences et ils ont diagnostiqué que j’étais brûlée au second degré. Ils m’ont désinfectée, soignée, bandée et prescrit 4 semaines de soins infirmiers à domicile. La sensation était horrible, pendant un long moment je ne pouvais plus m’habiller. Une infirmière est venue tous les jours pendant un mois, il a fallu percer les cloques, j’avais la peau à vif. Je ne pouvais pas travailler, pas sortir…

Quelles sont les conséquences de ces brûlures sur votre vie ?

C’est devenu un complexe. Les dermatologues disent que je risque d’avoir des traces toute ma vie et ça c’est inimaginable. Au niveau professionnel, je défile pour des créatrices et malheureusement je ne peux plus défiler.

Des bandages ont été appliquées aux urgences.
Des bandages ont été appliquées aux urgences. - DDM

Pourquoi avez-vous accepté de nous raconter votre expérience ?

C’est surtout une prévention pour celles qui veulent faire l’épilation définitive. Je leur conseillerais d’aller chez un dermatologue plutôt que dans un institut. Au final, j’en veux davantage à la responsable et à sa collègue de travail, qui ont refusé d’appeler les secours, qu’à celle qui m’a brûlée et qui a tenté de m’aider.

Lumière pulsée: la pratique par des esthéticiennes fait débat

Contactée par La Dépêche du Midi, la gérante de l'institut de beauté n'a pas tenu à s'exprimer sur le fond de ce dossier. "Cela fait 8 ans que l'on pratique cette activité et c'est le premier incident. Une enquête est en cours, selon les premières études nous avons bien respecté le protocole", nous a-t-elle toutefois indiqué. Elle assure que son équipe a fait appeller les secours, une information que la jeune femme conteste, relevé téléphonique à l'appui.

En France, plusieurs centres ont déjà été condamnés par des tribunaux correctionnels pour "exercice illégal de la médecine". La justice s'appuie sur un arrêté de 1962 stipulant que "tout mode d'épilation est un acte médical, sauf l'épilation à la pince ou à la cire". Un projet d'arrêté, porté par le ministère de la santé, devrait toutefois autoriser les esthéticiennes à pratiquer l'épilation à la lumière pulsée d'ici la fin de l'année.

(1) le prénom a été changé afin de conserver l’anonymat du témoin.

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